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tomber, je ne laiffe pas de porter en moi la fource de tous les péchez, fans qu'il me foit poffible de les éviter, fi vous n'envoïez vôtre main d'en haut comme dit le Prophete, pour me délivrer, & me tirer de ces eaux profondes, qui font capables de me fubmer

ger.

C

XIV.

Sur la Préfentation de notre Seigneur. à Herodes, à sept heures.

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E vous adore, mon Sauveur, étant envoïé à Herodes qui défiroit de vous voir faire des miracles, non pas pour vôtre honneur, mais pour contenter fa vanité ce qui l'aïant rendu indigne de connoître vôtre puiffance & vôtre fageffe, il croit au contraire que vous êtes privé de tous les deux, & vous. traite comme un fou qui ne mérite pas qu'il s'applique au jugement de vôtre cause : c'est toutefois dans cet état hu milié à fes yeux que vous portez ce ju gement épouvantable, dont vous menacez les riches & les prudens du fiégle, qui eft de leur cacher les choses.

faintes en les privant de la connoiffance & du fruit de vos myfteres. Faites-moi la grace mon Sauveur, de ne vous pas connoître felon la chair en me fcandalifant de vous voir dans des abai Temens fi extrêmes; puifqu'au contraire, vous me devez être d'autant plus précieux, que vous vous êtes rendu plus vil & plus méprifable devant les hommes, & que vous êtes digne d'un honneur d'autant plus grand, que vous avez fouffert des chofes plus. indignes pour l'amour de

nous.

X V.

Sur la Flagellation de nôtre Seigneur à huit heures.

Ja

E vous adore, mon Sauveur, condamné à une Flagellation cruelle, & cela par un Juge qui étoit perfuadé da vôtre innocence; mais qui n'avoit point trouvé d'autre moïen de vous délivrer de la mort qu'en vous réduifant à un état fi déplorable, qu'il peut amolir le cœur ou plutôt affouvir la rage de vos: ennemis, quoique le contraire foit arrivé; parce que c'est une grace fi par

ticulière de prendre part à vos fouffrances, & d'avoir le cœur pénétré de vos douleurs,que vous la refervez feulement pour les ames que vous aimez d'une maniére toute diftinguée, de forte que ceux-ci s'endurciffent davantage à la vûë de ce que vous avez fouffert

pour eux : Délivrez-moi, s'il vous plaît d'un fi grand malheur; mais plutôt profternez mon cœur aux pieds de cette adorable colomne qui foûtient tout l'Univers; puifqu'elle fert d'appui à celui qui porte toute toute chofe par la parole de fa vertu; faites-moi la grace de m'expofer à l'efficace de ce précieux Sang que vous répandez en fi grande abondance, afin qu'aïant brisé ma dureté, je fois capable des faintes bleffures que vous faites à ceux qui vous aiment & qui choififfent plutôt de fouffrir avec vous, que de vivre fans plaïes en s'éloignant de vôtre compagnie.

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X V I.

Sur le Couronnement d'Epines, à neuf heures.

E vous adore, mon Sauveur, Cou

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avec

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ronné d'épines avec autant de cruauté que de mépris & de confufion; mais faites qu'il foit vrai, mon Dieu, que je vous voie des yeux de l'efprit & du cœur, en fortant tout - a - fait de moi-même comme une véritable fille de Sion que vous invitez à contempler vos douleurs : Que je vous adore en cet état comme le Roi des vrais Juifs, qui font tous ceux qui vous confeffent & qui défirent être les fujets de vôtre Roïauté divine en entrant dans la participation de vos fouffrances.

X VI I.

Sur la condamnation de nôtre Scigneur, à dix heures.

J

E vous adore, món Sauveur, rece

vant la Sentence de vôtre mort, &

la recevant, non point de la part d'un homme, mais comme vous étant prononcée par le Pere éternel, auquel vous offrez votre vie, afin qu'il ne l'a faffe pas perdre à ceux qui méritoient de mourir éternellement ; quoi-que la perte de tous les hommes ne pût être égale à la vie d'un Dieu; faites-moi concevoir mon Seigneur, combien vôtre amour a été puiffant, de vous avoir mis à la place de ceux qui avoient mille fois mérité d'être abandonnez à votre juftice, pour vous avoir déniez la fidélité & la foûmiffion qu'ils étoient obligez de vous rendre ; & puifque je ferois demeuré enfeveli dans mon malheur fi vous ne m'en aviez retiré en me rétabliffant une feconde fois dans le pouvoir de me donner à vous ; ne permettez-pas, s'il vous plaît, que je reçoi ve fans fruit une fi grande grace par laquelle je dois accomplir ce que dit vôtre Apôtre › que vous êtes mort & reffufcité pour eux.

XVIII..

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