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vous plaira de tenir fur moi, & à me jetter entre vos mains dans lefquelles je dois mettre tous les évenemens- de ma vie, & mes derniers momens ; & qu'au lieu de m'affoiblir quand vous me traittez avec rigueur, je demeure fi ferme dans la confiance que je dois à vôtre: bonté infinie, qu'elle me faffe dire avec le faint Prophete Job; Quand vous m'auriez tué, j'efpererai en vous

X X I I..

Sur la Mort de nôtre Seigneur, àt trois heures.

JE

E vous adore, mon Sauveur, permettant à la mort de vous approcher, vous qui êtes la vie de tous les vivans, & en qui toutes choses vivent; vous lui ordonnez de rompre cette union admirable de vôtre Ame avec vôtre facré Corps, quoique l'un & l'autre n'ait pû être feparé un feul moment de vôtre Divinité; accordez - moi, s'il vous plaît, mon Sauveur, par les mérites. de vôtre précieuse mort, que j'aïe des fentimens tous chrêtiens de ma mort particuliére, que je la regarde avec

crainte, parce que c'eft une chofe terrible de tomber entre les mains du Dieu vivant ; mais que je tempere cette crainte par la confiance que je tomberai auffi entre les mains d'un Dieu mort pour moi, qui donnera, s'il lui plaît, plus de lieu à fa miséricorde pour me sau-· ver, que de pouvoir à fa juftice pour punir mes péchez.

XXIII.

Sur l'ouverture du Côté de notre Seigneur, à quatre heures.

J

a

E vous adore, mon Sauveur, voulant que vôtre Côté foit ouvert par une lance cruelle,afin que le peu de Sang qui reftoit auprès de vôtre cœur, pour lui conferver la vie,jufqu'à votre dernier moment, n'y demeura pas après vôtre mort; & que ce Sang, & cette eau qui en font fortis, fuffent la figure des Sacremens, dont vous vouliez enrichir vôtre Eglife: Ne permettez-pas,s'il vous plaît, mon Sauveur, que je demeure fterile parmi la profufion que vous faites de vôtre Sang, comme d'une femence divine, pour germer des vertus en mon ame: Donnez-moi la grace qui m'eft

Pij

,

néceffaire pour participer avec fruit à vos Sacremens, & puifque vous m'avez donné entrée dans votre cœur par cette plaïe d'amour que vous y avez reçûë; aidez-moi s'il vous plaît, à m'en approcher, & que j'établiffe ma demeure & mon repos en ce lieu de refuge où vous invitez vôtre époufe, quand vous lui dites,.de fe retirer aux trous de la pierre & aux cavernes de la mazure qui font vos plaïes facrées.

X XI V.

Sur la Sepulture de nôtre Seigneur à cinq heures.

E vous adore, mon Sauveur, déta-

Je vous adore, mon Sauveur, déta

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ché de la Croix pour être enfeveli & mis dans le tombeau, pour nous ôter* l'horreur de nôtre. fepulture en la vûë de laquelle nous devons à prefent prendre cette confolation d'honorer la vô tre: Que fi vous n'avez pas pû retourner en terre, comme le premier homme qui étoit devenu tout terreftre par fon pêché; vous avez voulu toutefois entrer dans la terre pour porter la reffemblance de la chair du péché: Ac

cordez-moi, s'il vous plaît, qu'après avoir rendu l'hommage que je dois à vôtre divine Majefté, qui m'oblige de retourner en poudre, parce que je ne fuis que poudre; je refpire dans l'efpérance que vôtre miséricorde donnera encore la vie à cette pouffiére, & que je fortirai du tombeau comme un mem→ bre vivant de vôtre Corps, & comme une aigle qui fe raffemble auprès de ce Corps divin, qui contient le principe de notre immortalité, & de notre gloire. Ainfi foit-il.

PDC

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