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LXXVII.

Je vous adore apparoiffant, aux Pe ferins d'Emaus, qui parloient enfeinble de tout ce qui vous étoit arrivé; je vous adore leur enfeignant les écritu res, & enflammant leurs cœurs de vôtre amour. Soïez, Seigneur, vousmême nôtre interprete quand nous lirons vôtre divine parole, nous en donnant l'amour, le goût, & l'intelligence; & permettez-moi de vous dire avec eux, demeurez, Seigneur, avec nous parce qu'il se fait tard. Signalez la force devôtre droite, & apprenez-nous la: fageffe du cœur.

i

LXXVIII..

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Je vous adore, mon Sauveur, appa roiffant à faint Pierre & au College des Apôtres le jour même de vôtre fainte Refurrection, leur donnant vôtre paix & les raffûrant, leur réprochant leur incredulité, & la dureté de leur cœur. Faites-moi fentir, Seih Luc. c. 24 v.13. & 29. i Pfal. 89. v. 14.

k S. Iean ch. 20. v. 17, | Marc. c, 16, V. 14,

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gneur, mon ingratitude, & mes infidelitez. Mes péchez font en plus grand nombre que les cheveux de ma tête, brifez, Seigneur, la dureté de mon cœur ; car tout vous eft poffible, puifque puiffance vous a été donnée au Ciel & dans·

la terre.

LXXIX.

n toute

Je vous adore difant à vos Apôtres, que vous ferez avec eux jusqu'à la confommation du monde, & apparoiffant à vôtre Difciple P qui doutoit de vôtre Refurrection, & qui s'écria avec tant de foi & d'amour, mon Seigneur, & mon Dieu. Faites que nous foïons de ce nombre heureux, de ceux qui ont crû fans avoir vu. Je vous adore exigeant de l'Apôtre, qui vous avoit renié: une retractation de fes trois renoncemens par une triple confeffion de fony amour pour vous. Faites-nous, Sei-gneur, retourner à vous avec dix fois plus d'ardeur que nous ne nous en étions éloignez; car vous êtes mon se

m Pfal.39. v. 17.

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1 Matth c. 28, v. 181 o Matth. c. 27. v. 20.

P Iran c. 20. v. 28, 6, 25, V. 154

↑ Afal. 391 vs 241

cours, vous êtes mon protecteur; mon Dien ne differez pas à me fecourir.

LXXX.

Je vous adore commandant à vos Apôtres d'attendre qu'ils fuffent revêtus de la vertu d'enhaut; leur difant, que ce n'eft pas à nous à fçavoir les tems & les momens que le Pere à refervez à fon fouverain pouvoir. Je vous adore les beniffant & vous féparant d'eux. Entrant dans une nuée qui vous

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dérobe à leurs yeux, étant élevé au Ciel où vous êtes affis à la droite de Dieu. Je vous adore avec eux, Seigneur. Faites que je fois comblé de leur même joïe, attirez à vous, Seigneur, mon cœur & mes penfées. Bienheureux le peuple qui sçait ce qui le doit transporter de joie. Heureux celui qui met en vous feul fon appui, il difpofe en fon cœur des dégrez pour y monter dans la vallée de larmes, & dans le lieu où ib sieft reduit. A prefent donc, Seigneur, que vous êtes dans votre gloire,permet

x Lucc. 24. v. 49. & 1. v. 7:
f Lucc. 24. v. st. & 11. 7.21
t Pfal. 88. v. 15.

u Pfal. 83. v. 6.,

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tez

tez-moi de vous dire, avec l'Epoufe, *donnez-moi un baifer de vôtre bouche, vôtre nom est comme une huile, qu'on a répanduë, c'est pourquoi les jeunes filles vous aiment ; entraînez-nous après vous, & nous courrons à l'odeur de vos parfums. Seigneur avant vôtre avénement vôtre nom étoit renfermé dans le peuple Juif, ainfi qu'en un vafe où il demeuroit refferré mais depuis que vous avez éclairé tout l'univers, il eft vrai de dire que vôtre faint nom s'eft répandu comme une huile parmi tous les hommes; il eft devenu l'objec des adorations de toute la terre; les jeunes filles fe font fenties embrasées de vôtre amour en préferant les fouffrances aux délices: Elles vous fuivent, divin Epoux, charmées par vos parfums fi agréables, qui comme des liens fpirituels & ineffables, les tiennent attachées très-étroitement à vous. Ceux qui ont le cœur droit, vous aiment; ô vous qui êtes le bien-aimé de mon ame, apprenez-moi où vous venez paître vôtre troupeau, de peur que je ne m'égare mon bien-aimé eft pour moi comme un bouquet de myrrhe, je me fuis

x Cantiquec, 1. v, 1. 2. & Ja

y Cantique c. 2. v. Ža

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les om

repofee fous l'ombre de celui que j'avois tant defire, vôtre fruit eft doux à ma bouche, vous m'avez fait entrer dans le cellier où vous mettez vôtre vin, & vous avez ordonné en moi la charité; Soûtenez-moi avec des fleurs, fortifiezmoi avec des fruits, parce que je languis d'amour; vous êtes à moi, mon bienaimé, je fuis toute à vous. Vous vous nourriffez parmi les lys jusqu'à ce que le & que jour commence à paroître, & bres le diffipent peu à peu. J'ai cherché dans mon lit durant les nuits celui qu'aime mon ame; je l'ai cherché, & je ne l'ai point trouvé. Les fentinelles qui gardent la ville m'ont rencontrée; lors que j'eûs paffe tant foit peu au delà d'eux, j'ai trouvé celui qu'aime mon ame; je l'ai arrêté, & je ne le laifferai point aller, á Lefon de vôtre voix, mon bien-aimé, a une admirable douceur, enfin il est tout aimable. Tel eft donc mon bien-aimé, & celui qui eft veritablement mon ami, ô filles de Ferufalem je fuis à vous, mon bienaimé, & vôtre cœur fe tourne vers moi. ↳ Venez mon bien-aimé, fortons dans les champs, demeurons dans les villages. Qui me procurerá le bonheur de vous avoir pour

z Cantique c. 3. v. 1.

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a Cant... b Cant. c., v. 10, &c. 8. v, I.

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