P R É F A C E. par tout 'HOMM E un peu atten- des de la Divinité; cependant devenu heritier de la faute de son premier pere, un goût funcite de l'indépendance , lui fait bientôt perdre de vûë celui dont il tient tout ce qu'il est Et malgré cette chaîne de miseres & d’infirmitez, appanages malheureux de sa nature corrompuë ; il présume de ses forces, & oublie ce qu'il doit à son Dieu.. Alors enïvré du faux brillant de la grandeur , & du pouvoir absolu qu'il sent avoir sur luimême ; l'amour propre & la cu ز pidité, deviennent seules la ré- rapporter à Dieu, qui seul prépare la volonté de l'homme , & la dispose à aimer la vraïe justice. L'homme étant donc tel que laissé à lui-même, il va tomber dans tous les déréglemens de l'esprit & du cueur ; il faut tout mettre en oeuvre, pour le rappeller à Dieu , & l'accoûtumer à n'attendre que de lui , un remede sûr à les maux , & de secours dans les besoins. Ausli voïons-nous que lorsque promts Dieu forme le dessein de se faire un peuple entre toutes ces Nations , qui précipitent leurs pas dans les voïes de l'iniquité, la loi qu'il lui donne , & toutes les cérémonies du culte selon lequel il veut en être honoré, ont un point unique où elles se rapportent entierement. C'est Dieu seul qui est proposé à ce peuple, comme l'objet de sa foi ; & l'ame de toute sa Religion. Ces Fêces superbes , & ces Rites sa semblent n'être établis que pour rappeller la mémoire des grandeurs & des magnificences du Tres Haut. Cette Loi de mort , l'appelle l'Apôtre , dévoiloit à l'homme toutes ses imfirmitez & ses besoins ; mais elle n'en chan. geoit point le cour, & n'en corrigeoit point la malice. JESUS-CHRIST est defcendu sur la terre. La vie & le crez comme falut marchent devant lui. II a créé un monde nouveau. Il s'est chargé des foibleffes & des miferes de notre nature. Il a vouluêtre nôtre force & nôtre modele. C'est donc sur lui que doivent toûjours être fixez les yeux d’une ame véritablement chrétienne. C'est en JESUS-CHRIST nôtre Chef que se réunit toute la Religion Mais le premier de tous nos devoirs , est d'adorer nôtre Libérateur. Nous devons nous pé. nétrer de sentimens vifs de nom tre impuissance, de nôtre néant, & de nos besoins ; & rendre nos hommages à celui avec qui , par qui , & en qui nous pouvons tout ) & qui est le canal facré d'où découlent sur nous en abondance, les dons précieux du Pere des misericordes. Quel charmant spectacle, de voir un homme vraïement dia |