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des conftellations l'an 388 avant JefusChrift fuivant le cacul de ceux qui donne aux étoiles un mouvement d'un degré en 12 ans, comme les P P. Petau & Riccioli, fuivis par M. New

ton.

Cependant loin de fe conformer à cette fituation du Ciel,Eudoxe dans fon Enoptron met ces points au quinziéme degré des conftellations, & dans fon Calendrier il les met avec Meton au huitiéme degré. Ni l'un ni l'autre de ces Aftronomes n'avoit donc pensé à s'exprimer exactement, parce que la précifion étoit inutile dans ces fortes d'ouvrages.

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Meton n'avoit apparemment fait d'autre changement au Calendrier ruftique que d'y appliquer fon Cycle de 19 ans, & fes intercalations pour rendre l'année veritablement fixe, & la regler de façon, que les Solstices revinffent aux mêmes jours.

Les Prognoftics des vents, des orages, des pluies & des autres changemens de l'air étoient demeurés attachez aux jours auxquels on les marquoit ordinairement. Meton regardoit les levers & les couchers des étoiles comme les fignes, & non comme les caufes de ces changemens, dont la feule caufe Phy

fique étoit l'approche ou l'éloignement du Soleil; ainfi quand même il eût été perfuadé de la jufteffe de ces prognostics, il n'eût pas cru qu'il devoit fuivre le vrai lever & le vrai coucher des étoiles.

Columelle avoüe que leur effet arrivoit tantôt devant, tantôt après le jour marqué. Dans le Calendrier de Meton les prognostics étoient attachez aux jours de l'année, parce qu'au moyen de fon intercalation ces jours étoient toûjours à la même distance des points Cardinaux, & répondoient aux mêmes lieux du Soleil dans l'Ecliptique, & c'étoit la feule pofition de cet aftre dans le Ciel que l'on pouvoit regarder comme la caufe Phyfique de ces changemens dans la temperature de l'air. Au refte nous n'avons point de preuves que Meton ne crut pas ces prognoftics affurez: car il n'y a pas bien long temps que les Aftronomes ont abjuré l'Aftrologie judiciaire. Mais quand même Meton eut été pleinement convaincu de la fausfeté des prognoftics dont les Calendriers étoient remplis, cette opinion avoit jetté de trop-profondes racines pour entreprendre de la détruire. Nous voions que malgré la lumiere philofophique qui éclaire aujourd'hui l'Eu

rope not re agriculture eft pleine de préjugez, qui n'ont pas plus de fondement que ceux des laboureurs contemporains de Meton. Envain la réformation de notre Calendrier a-t-elle changé la fituation de certaines Fêtes regardées comme fatales par les gens de la campagne; envain leur remontre-t-'on que les Fêtes de ces Saints vandangeurs tom❤ bent à dix jours de distances de ceux où elles tomboient du temps de nos Peres fuivant l'ancien Calendrier; le préju gé va toûjours fon train, & le raifonnement entreprendroit envain de détruire des opinions que l'experience annuelle de leur fauffeté ne peut ébran

ler.

Ainfi, lorfque Meton a mis les Solftices & les Equinoxes au huitième degré des conftellations, ce n'a point été en conféquence d'aucune obfervation qui lui eut fait voir qu'ils avoient reculé de 7 degrez depuis le temps de Chiron. Car cette même obfervation lui eut appris que ces points étoient de fon temps dans le premier degré de ces conftellations, & non dans la huitiéme. Il a voulu feulement fuivre les Calendriers en ufage auxquels il n'a point touché dans cette partie.

Si Meton avoit reformé le lieu des

Equinoxes & des Solstices dans les conf tellations, fa réformation se trouveroit conforme à celle d'Euctemon qui Ptol. Al- avoit obfervé le Solstice l'an 432 avec mag. lib III. lui, & il auroit placé les points au commencement des conftellations.

сар. 3.

vranol parte primâ,

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Nous voyons dans le Calendrier de Cap. 16. Geminus qu'Eucemon avoit mis le Solstice d'hyver & l'Equinoxe d'Automne aux premiers dégrez de Caper & de Libra, ou des ferres du Scorpion. Calippus qui dans le même Calendrier eft conforme à Euctemon fur ces deux points, place les autres au commencement de leurs fignes, ce qui ne laiffe aucun doute du lieu dans lequel Eucte, mon les mettoit.

11.

Nous ne voyons point que Meton Almag ait fait aucune obfervation des étoiles. Celle qu'il avoit faitedu Solstice étoit même fi groffiere, que Ptolomée déclare qu'il la raporte feulement à caufe de fon antiquité, mais fans en ofer rien conclure. C'est donc à M. Newton à montrer fur quoi il fe fonde pour avancer que Meton avoit trouvé fept dégrez de difference entre le lieu des étoiles fixes dans l'Ecliptique du temps de Chiron, & celui qu'elles occupoient en 432 avant Jefus-Chrift lors de fon obfer vation du Solstice d'Efté; jusques là

од

on fe croira bien fondé à penfer que Meton dans fon Calendrier s'étoit conformé non à la verité comme avoit fait Euctemon, mais à l'opinion reçûe de fon temps parmi les gens de la campagne, pour qui ce Calendrier étoit fait.

Selon la quantité du mouvement des étoiles établie par M. Newton d'un dégré en 72 ans, l'Equinoxe du Printemps à dû fe trouver au huitiéme dégré de la conftellation d'Aries, 576 ans avant l'an 388, c'est-à-dire, l'an 964 avant l'Ere Chrétienne ; & c'est à peuprès dans ce temps là que ce Calendrier, fuivi par Meton & par Eudoxe, felon Columelle a dû être publié dans la Gréce.

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Heficde.

opera &

Hefiode qui, fuivant l'opinion d'Herodote, a vêcu vers l'an 884 avant Jefus-Chrift, parle du lever d'Arcturus dies.v. 565. conformément à la difpofition de ce Calendrier.

L'opinion de ceux qui plaçoient les points des Solftices & des Equinoxes au cinquième degré des conftellations opinion qu'Eudoxe avoit fuivie dans fon Enoptron, montre qu'il y avoit encore un Calendrier beaucoup plus ancien que celui qui avoit été fuivi par Meton. Ce Calendrier avoit été fait

d

&c.

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