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PREFACE

De l'Auteur anglois.

IL eft à propos, je crois, de prévenir le Public, que la vie d'HaïderAly a déja été publiée en françois par un Officier de cette Nation (1), qui paroît avoir occupé un pofte dans l'armée de ce Prince. J'avois pourtant travaillé à cette hiftoire jufqu'à la fin de l'année 1769, fans favoir que perfonne eût entrepris de traiter ce fujet. Après avoir lu

(1) M. L. M. D. L. T. Général de 10,000 hommes au fervice du Grand Mogol, & ci-devant à la tête de l'artillerie d'HaïderAly, & Commandant d'un corps de troupes Européennes au fervice de ce Nabab.

A

avec attention une traduction de

cet ouvrage, j'y ai trouvé des ou blis & des négligences; j'y ai apperçu différens faits traités avec partialité, & qui fembloient demander qu'on détrompât le Public, en les préfentant dans leur vrai point de vue.

L'AUTEUR françois manque d'exactitude, principalement lorfqu'il fait l'énumération des troupes des deux partis alors en guerre; il diminue ordinairement celles d'Haïder-Aly, & exagère celles de fes ennemis; fans doute, pour que le Public, appercevant moins d'inégalité, conçoive une plus grande idée de la difcipline des troupes fon héros, & de fon expérience

de

dans l'art militaire, & l'on doit d'autant moins s'étonner de fa partialité à cet égard, qu'il nous dit lui-même qu'Haïder-Aly doit prefque toutes fes connoiffances, dans cet art, aux instructions qu'il a reçues des François.

SANS doute parmi ces grands maîtres dans l'art de la guerre, il fe regarde comme un de ceux qui ont été le plus utiles à Haïder-Aly; en conféquence, il nous annonce qu'il commandoit un corps d'Européens au fervice de ce Prince : mais comme les troupes Européennes, au fervice des Princes orientaux, ne font pour la plupart compofées que de déferteurs & de mauvais sujets, on concluera fans

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peine qu'il n'y avoit pas grand honneur à commander une troupe comme celle-là.

ON ne peut regarder les réflexions injurieufes que M. L. M. D. L. T. fe permet dans le cours de fon ouvrage contre la Nation angloife, que comme les effets de l'envie, ou du préjugé national, ce qui n'annonce pas un génie audeffus du vulgaire, mais plutôt un defir de plaire aux Lecteurs de cette claffe: tout Lecteur fenfé & impartial les mettra de côté, & ne les regardera que comme autant de preuves de l'injustice, & du peu de connoiffances de l'Auteur. QUANT à l'hiftoire suivante, je n'ai autre chofe à dire, finon que

mon intention, en la préfentant au Public, eft de n'y parler que de ce que j'ai appris par moimême, ou par des perfonnes qui étoient dans le cas de me donner les meilleures inftructions; & que mes feuls titres, pour prétendre à la confiance du Public, font une réfi dence de vingt ans dans les Indes, & la part que j'ai eue à presque toutes les affaires entre les Anglois & Haïder-Aly. Je n'offrirai donc au Public qu'une narration toute fimple, dépourvue de toute emphafe & des descriptions pompeuses des Cours orientales, dont les mœurs ne font que trop connues, & malheureusement trop bien imitées en Europe.

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