Général s'étant avancé jufqu'à Ramafamoudrem, lui envoya tout le riz dont il pouvoit fe paffer. Voyant qu'il étoit impoffible de faire combattre Haïder - Aly, à moins qu'il ne le voulût bien, il fut réfolu que le Colonel Lang refteroit pour épier les mouvemens d'Haïder-Aly, & veiller à ce qu'il n'entreprît rien fur les poffeffions des Anglois, en l'abfence du Général, qui, avec le reste de l'armée, alloit escorter Mahomet-Ally, Nabab d'Arcate, jusqu'à un défilé qui mène dans le Carnate, fa fanté ne permettant pas de tenir la campagne plus long-temps. Mais quelques ouvertures de la part d'Haïder-Aly, qui faifoit des propofitions de paix, arrêtèrent le Nabab; & les deux députés nommés par le Gouverneur & le Confeil de Ma lui dras, étant arrivés de Colar, fe rendirent à l'armée, pour être mieux à portée de fuivre les négociations. Le Vaquil d'Haïder-Aly fe rendit auffi au camp des Anglois, & y offrit au nom de fon maître, de leur céder toute la vallée de Burmal, & de payer dix lacks de roupies. Le Général lui donna à entendre qu'il faudroit auffi faire à l'armée, un présent pour fervir à rembourfer les Officiers, des pertes qu'ils avoient faites pendant la guerre. Mais tout cela étoit encore bien loin des demandes que les Députés de Madras faifoient. Outre la vallée de Burmal, ils demandoient encore le pays de Coïmboutoure; & les frais de la guerre, montant à plus de 70 lacks de roupies. Haïder - Aly n'y voulut point confentir; ainfi fon Vaquil se retira. Le 3 d'octobre le Colonel étant rétabli de fon indispofition, rejoignit fa divifion qui étoit alors près du Fort de Mulwagle, qui eft fitué fur un roc élevé. Les Anglois en devoient la poffeffion à l'attachement que le Killedar de cette Place avoit pour le Nabab d'Arcate, au service de qui il avoit été. C'étoit lui qui leur avoit rendu cette Place, la feule importante dans le pays de Maïflour, d'autant qu'il ne falloit pas beaucoup de monde pour la défendre, & qu'elle étoit bien à portée de protéger les convois qui pourroient venir du Carnate. On y avoit laiffé une compagnie de cipayes anglois, avec un bon fergent, fur qui on pouvoit compter; mais pendant l'abfence de l'armée, qui étoit alors à la poursuite d'Haïder-Aly, un des Députés de Madras avoit pris fur lui d'en tirer le fergent & la compagnie de cipayes, & d'y mettre à leur place, quelques recrues de cipayes appartenant au Nabab. UN Convoi de riz dont le Colonel Wood avoit grand befoin, étant alors arrivé à Tylar, il y mena fa division pour le recevoir. Haïder-Aly qui en eut avis, & qui favoit d'ailleurs combien Mulwagle étoit mal défendu, y envoya un fort parti, qui, à la faveur de la nuit, gagna le haut du roc, trouva les cipayes du Nabab endormis, & fe rendit maître de la Place. Auffitôt que le Colonel Wood eut appris ce qui étoit arrivé, il fe rendit devant Mulwagle, prit le pettah d'affaut, s'en rendit maître, & fit attaquer, pendant la nuit, le Fort, par deux bataillons de cipayes, qui furent repouffés, & perdirent dans l'attaque, un de leurs capitaines, un fergent major, & plufieurs foldats. L'autre Capitaine & un Lieu- ' tenant furent bleffés, ainfi qu'un grand nombre de foldats. Ceci arriva trois jours après que le Vaquil eut quitté le camp anglois, & le quatrième Haïder-Aly vint avec toute fon armée au fecours de Mulwagle. Dès que le Colonel Wood l'apperçut, il envoya un piquet à la découverte; mais sétant trop avancé, le piquet fut attaqué, & obligé de fe retirer vers la ligne; & en se retirant, deux canons & leurs tombereaux furent perdus. D'un autre côté, pour fou. tenir ce parti, on fut obligé de |