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& qu'on donnât ordre fur-lechamp au Général Smith, d'arrêter la marche de l'armée, & de ne point s'approcher de Madras. DANS cette dernière entreprise, Haïder-Aly s'étoit plus expofé qu'il ne croyoit, & qu'il n'avoit encore fait depuis le commencement de la guerre, d'autant qu'il ne favoit pas que le Colonel Lang s'étoit avancé du côté de Tritchenapaly; autrement il n'auroit pas envoyé fon artillerie, &c. par la route dont je viens de parler. Mais heureusement pour lui toute fa fuite eut le temps de paffer le défilé. LORSQU'HAÏDER-ALY arriva aumont Saint-Thomas, il avoit fait milles en trois jours & demi, & parconféquent les hommes & les chevaux étoient extraordinairement fatigués. Les Anglois avoient

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dans Madras environ 400 Euroropéens 2300 cipayes, & affez de canons en bon état, pour tenir la campagne. Cependant le Gouverneur & le Confeil, au lieu de faire faire une fortie à leurs troupes, pour attaquer Haïder-Aly (ce qu'ils pouvoient faire en toute sûreté la première nuit, pendant que fon armée étoit encore excédée de fatigue), envoyèrent au Général un ordre précis d'arrêter fon armée, quelque part qu'il fût, fitôt qu'il recevroit cet ordre. En conféquence M. Dupré fe rendit au camp d'Haïder-Aly comme il l'avoit demandé, & celui-ci envoya au Général Smith l'ordre en queftion , par un de fes hircarts ou efpions du Carnate: ce dernier manqua la route du Général, & ne lui remit, la lettre qu'à Vandelore,

le

le 31 Mars, comme il y arrivoit. Vandelore n'est guère qu'à dix milles de Saint-Thomas. HaïderAly fut très-alarmé de voir le Général fi près de lui, & demanda qu'on lui envoyât un nouvel ordre de fe retirer à la distance de 12 coffes, ou 36 milles de lui (Haïder-Aly). Le Confeil de Madras lui envoya l'ordre, mais le Général ne trouvant pas à propos d'obéir, refta avec fon armée où il étoit. Haïder-Aly voyant que le Général ne vouloit pas s'éloigner, & ne jugeant pas à propos de refter fi près de lui, fit avancer sa troupe huit milles plus loin, au nord-ouest de Madras. Le Confeil qui ignoroit fes intentions, écrivit au Général de marcher en grande hâte avec fon armée : le Général obéit. Mais Haïder-Aly

N

ayant fait favoir au Confeil, qu'il n'avoit eu d'autres vues que de

procurer un terrain plus convenable à fon détachement, on envoya un contre-ordre au Général, qui s'arrêta près de Saint-Tho

mas.

de

LE traité de paix fut bientôt conclu, & le 4 Avril 1769 il fut figné & fcellé, & l'on peut dire à l'honneur d'Haïder - Aly, qu'il fut, à la tête d'un petit corps cavalerie, faire la loi au Confeil de Madras, & le forcer d'accepter fes conditions; au lieu que l'on auroit pu obtenir la paix à des conditions plus honorables, fi le Confeil eût voulu continuer la guerre un peu plus long-temps, fuivant l'avis du Général Smith. Ce dernier favoit, par expérience, & par la connoiffance qu'il avoit

du mauvais état des affaires d'Haïder-Aly, qu'il lui auroit été impoffible de refter long-temps dans le Carnate, & que par conféquent il auroit été alors trop content d'acheter la paix à quelque prix que ce fût.

HAÏDER-ALY ayant fait la paix avec les Anglois, en goûta les douceurs jufqu'en 1770.. Pendant cet intervalle, il s'appliqua au gouvernement intérieur de fon pays, & remit fes affaires en affez bon ordre.

MAIS ce repos ne fut pas de longue durée. Vers la fin de l'année 1770, il vit paroître une armée de Marattes, compofée de 60,000 hommes d'infanterie, & environ 20,000 de cavalerie, avec quelques

pièces de campagne, mais qui

étoient très-mal fervies. Cette ar

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