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ter la fortune de la guerre, firent au Chef des Marattes des propofitions qui furent acceptées. On devoit lui payer cinquante lacks de roupies, & il devoit fe retirer dans fon pays avec son armée. Le Roi alloit conclure ce traité, quand Haïder-Aly, dont les vues alloient plus loin, & qui d'ailleurs ne redoutoit rien tant que la paix, propofa au Roi de rompre la négociation, & lui perfuada de le laiffer aller à la tête de fon armée, & donner bataille aux Marattes.

EN conféquence il fe mit en marche avec dix mille cipayes bien armés, vingt mille hommes de troupes irrégulières, cinq mille chevaux, & fix pièces de canon. L'ennemi inftruit de fon deffein vint à fa rencontre, & les deux armées

armées se trouvèrent en présence près de Chinapatnam; les deux armées défirant également de vaincre, on en vint aux mains, & les Marattes, après avoir perdu trois ou quatre cents hommes, fe reti-rèrent à quelque distance. Comme cette affaire ne fut point décisive, & que l'ennemi n'étoit ni difperfé ni dans le deffein de lâcher pied, Haïder - Aly penfa qu'il valoit mieux traiter les chofes à l'amiable; & de fon côté le Chef des Marattes ne voyant point d'apparence de faire de nouvelles conquêtes, en présence d'un capitaine tel qu'Haïder-Aly, fit des propositions. Il confentoit d'abandonner toutes fes conquêtes antérieures pour les cinquante lacks de roupies que le Roi avoit promis auparavant, & à ces conditions il pro

B

mettoit de fe retirer dans fon pays où fa présence étoit devenue néceffaire, à cause d'un parti qui s'y étoit formé pour le dépouiller de fon autorité & du commandement des troupes.

IL étoit convenu qu'avant de recevoir cette fomme, il évacueroit les Places, & que les troupes du Roi en prendroient poffeffion; ce qui fût fait. Mais quand il fut queftion de payer, Haïder-Aly voulut faire & fit effectivement déduction de quinze lacks pour les frais de la guerre.

GOPALRA U Z, tout irrité qu'il fût de cette perfidie, finit, vu le mauvais état de fes propres affaires dans fon pays, par accéder à tout ce qu'Haïder-Aly vou lut, & fe retira avec la moitié de

la fomme. Le Roi ravi du bon fuc cès d'Haïder-Aly, en même-temps qu'il étoit furpris de fa hardieffe dans l'affaire du traité, ne put fe défendre de lui donner le titre de Bahader, & de le nommer Généraliffime de ses troupes à la place de Nanderauz.

HAIDER-ALY fe méfiant des intentions du Roi & de fes Miniftres, malgré les honneurs dont il venoit d'être revêtu, n'oublia rien pour femer la difcorde entre eux, & vint fi bien à bout de fon deffein, qu'un jour Nanderauz quitta le Divan, & raffemblant tous fes amis dont il forma un parti, fe rendit maître des portes & des remparts, & tira les canons fur le palais du Roi. Auffi-tôt ce Prince lui envoya un de fes amis qui lui perfuada, de ceffer ces pro

cédés violens, & de fe retirer pour quelque temps dans le Fort de Maïffour, lui donnant en mêmetemps tout le diftrict, pour y vivre & avoir de quoi payer fes

gens.

ENVIRON fix mois après que le Duan eut quitté Scheringapatnam, le vieux Roi, fon frère, mourut, & Haïder-Aly qui s'étoit particulièrement appliqué à gagner l'amitié & l'eftime du jeune Roi, lui rendit fon oncle suspect, & en conféquence obtint un ordre pour fe mettre en marche & aller réduire le fort de Maïffour. HaïderAly ne tarda pas à affembler fes troupes, & inveftir la Place, qui, étant bien fortifiée & encore mieux défendue, tint pendant trois mois. Alors le Duan se voyant hors d'état de s'y défendre plus long

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