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point de leur prefcrire qu'ils euffent à lui donner tous les fecours qui feroient en leur pouvoir, ne voyant pas quelles armes il donnoit contre lui-même, & contre le Roi fon neveu. Haïder-Aly en conféquence d'ordres fi favorables à fes deffeins, s'étant encore affuré de tous les districts aux environs, qu'il eut foin de donner à ceux de fon parti, dont il fe croyoit fûr, & n'ayant plus besoin du vieux Nanderauz, le renvoya dans fon gouvernement de Carrour.

ALORS Haïder-Aly affembla les troupes, leur paya la moitié de ce qui leur étoit dû, leur promettant le reste fitôt qu'elles lui auroient aidé à fe rétablir. Ainfi les Officiers & le refte des troupes croyant qu'il n'avoit d'autre deffein que d'éloigner fon ennemi Cs

Canderou, fe mirent en marche pour aller affiéger la capitale de leur propre pays, dont HaïderAly fit le blocus de façon à couper

toute communication au dehors.

LA Place fut bloquée pendant un mois entier, durant lequel Haïder-Aly trouva moyen d'affurer le Roi de fa foumiffion & de fa fidélité, & fut fi bien l'en perfuader, qu'il le détermina à lui ouvrir les portes, à le recevoir comme Duan, & enfin à lui livrer fon rival Canderou. Il ne fut pas plutôt entré dans la Place (ceci fe paffoit en 1763), qu'il mit des fentinelles aux portes du palais, aux magafins, &c. fe rendant maître du Roi, (qu'on peut dès ce mo、ment regarder comme fon prifonnier), ainfi que de fon tréfor, dont il fe fervit pour payer aux troupes

ce qui leur étoit dû, & en mêmetemps faire différens préfens aux principaux Officiers de l'armée qui l'avoient fi bien fervi dans fa rébellion. Alors il fit enfermer dans une cage de fer fon ancien ami Canderou, & l'exposa ainsi à la vue du public pendant plufieurs jours, enfuite de quoi il l'envoya à Bengalore, où il paffa plus d'un an dans cet état déplorable, & y mourut. La cage avec les os fe voyent encore aujourd'hui dans le Bazar public de Bengalore.

HAÏDER-ALY demeura dans la capitale, pendant près de fix mois qu'il resta à régler les affaires du pays, & à s'établir dans fon no:veau gouvernement.

TERMAMOUD-KHAN nommé Nabab de Sirpi en 1728 par Nizam

el Muluck, étant mort en 1940, les Marattes, dont les districts touchent au pays de Sirpi, levèrent quelques troupes, & après avoir réduit tout le pays, inveftirent la ville de Sirpi, qui en eft la capitale. Delar-Khan, fucceffeur du feu Nabab, n'ayant ni le courage, ni les moyens de fe défendre, rendit la Place, & confentit de fe retirer dans un petit district qu'ils lui cédèrent, près de Colar.

LA conquête de Sirpi & de toutes fes dépendances, par les Marattes, donna quelque inquiétude au Soubab, qui en conféquence envoya fon frère Basal etzing, avec une armée, pour les chaffer de Sirpi. Comme Ofcotah, ville fur les frontières du pays de Maïffour, fut la première qu'il trouva fur fa route, il l'inveftit. Quoique la

garnifon ne confiftât qu'en 700 hommes, armés à la façon du pays; la Place tint deux mois, malgré tous les efforts de l'armée du Soubab.

HAÏDER-ALY qui étoit toujours prêt à profiter des occafions qui fe préfentoient pour s'aggrandir, dépêcha fur-le-champ Mir Phafula - Khan vers Bafaletzing, frère du Soubab, avec ordre de lui offrir cinq lacks de roupies, s'il vouloit lui céder le gouvernement de Sirpi avec fes dépendances. Il ne lui demandoit l'aide de ses troupes que pour réduire la capitale, & fe chargeoit de foumettre le fefte avec les fiennes.

DÈS que le Traité fut figné & l'argent payé, Haïder-Aly fe mit en marche avec fes troupes pour

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