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fes meilleures troupes, à Scheringapatnam, ayant reçu des dépêches fecrettes qui l'avertiffoient I que Mahaderou, un des Chefs des Marattes, faifoit des préparatifs, & commençoit à se mettre en mouvement pour recouvrer les terres que fon prédéceffeur avoit cédées à Haïder-Aly, en 1760.

QUOIQU'Haïder-Aly fût dévoré d'inquiétude en apprenant cette nouvelle, cependant il réfolut de faire une entrée triomphante à Scheringapatnam; entrée dont l'Auteur françois fait la defcription la plus pompeufe. Il paroît avoir voulu profiter de cette occafion pour donner l'idée la plus brillante de la grandeur & de la gloire d'Haïder-Aly: mais on doit la regarder comme exagérée.

MAHADEROU, qui ne trouva

le

pas une grande oppofition, fe remit en poffeffion de tous les diftricts dont on a ci-devant parlé, ainfi que des Forts. Il reprit pays de Sirpi, Ofcota, Chinnabalaporam, & tout ce qui en dépendoit. En Janvier & Février 1767, le Soubab Nezam-Aly, & Baffelat-Jung, fon frère, dont les armées furent renforcées par un détachement des troupes de la Compagnie des Indes (angloise), partirent de Haïder-Abad, pour aller rejoindre Mahaderou; mais le Soubab s'amufant à lever quelques impôts dans les différens districts, ne put le rejoindre qu'en Avril. Pendant ce temps les Marattes ne reftoient pas dans l'inaction, car ils s'étoient déja rendus maîtres de Chinna-Ray-Durgam, de DavilRay-Durgam, & de la forte Ci

tadelle de Magdeghemy; dans cette dernière Place ils trouvèrent le jeune Roi de Bednor, avec la vieille Reine & fon frère; enfuite ils prirent plufieurs Places d'importance & levèrent de groffes contributions.

HAÏDER-ALY qui voyoit cet orage fe former contre lui, s'étoit occupé à fortifier fes principaux Forts, & à y jetter des provifions de toutes les fortes. Ramaffant enfuite toutes les troupes qui lui reftoient pour tenir la campagne, il alla camper au pied des murs de Scheringapatnam, & fit faire des

retranchemens des deux côtés de fon camp, qu'il fit auffi fortifier fur le devant. Etant réfolu d'attendre l'évènement, il fit donner des ordres pour qu'on apportât dans les magasins de Scheringapat

temps

nam, tout le grain, & les provifions de toute efpèce qui fe trouveroient à trente milles à la ronde. Il croyoit que c'étoit le moyen le plus sûr d'empêcher l'armée des Confédérés d'avancer. En mêmeil traitoit fecrètement avec le Soubab, par l'entremise de Maphuzcafon, qu'il lui avoit envoyé en qualité d'Ambassadeur, à la première nouvelle qu'il avoit eue de la confédération qui fe formoit contre lui. Il avoit aussi envoyé à Mahaderou, Chef des Marattes, un Vaquil, qui fit bientôt un Traité de paix par lequel le Maratte faifoit ceffion de toutes les Places qu'il avoit prifes, en confidération de quoi Haïder lui paya trente-cinq lacks de roupies. Le Maratte ne les eut pas plutôt reçues, qu'il fe retira dans fon pays, fans vouloir

donner au Soubab la moindre par tie de ce riche tribut.

QUOIQUE le détachement anglois eût reçu plufieurs renforts, le Général Smith qui le commandoit, s'appercevant de la duplicité du Soubab, ne crut pas prudent de s'engager. Il fe trouvoit alors près de Bengalore, dans le pays de Maïffour, & fe retira fort fagement avec fon armée vers les frontières du Carnate. Vers le milieu de Mai 1767, le Soubab se mit en marche, & joignit l'armée d'Haïder-Aly vers le 24 du même mois. Les Anglois ne tardèrent pas à être inftruits des def feins d'Haïder-Aly & du Soubab, dont le principal objet étoit de conquérir le Carnate.

LE Général Smith ne vit point

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