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fe tinrent ferrés dans leurs rangs, & continuèrent leur retraite lentement & faifant fouvent halte; ils tiroient de temps en temps un coup de fufil ou deux feulement pour empêcher la cavalerie d'Haïder-Aly d'approcher de trop près. Ils arrivèrent à Trinomally le lendemain matin au point du jour, y trouvèrent des provifions & des munitions & furent peu après joints par la divifion méridionale du Colonel Wood; & après s'être repofés de leur fatigue, ils campèrent à peu de distance de Trinomally. Alors Haïder-Aly & le Soubab reparurent avec leurs armées, & s'emparèrent d'un terrein trèsavantageux pour camper, mais de l'autre côté des hauteurs, d'où Haïder-Aly se mit, mais en vain, à faire parade de fon artillerie.

De là il fit tirer fur le camp anglois, ce qui divertiffoit beaucoup le Soubab & fes Bahaders, & n'égayoit pas moins les Anglois, parce que les boulets ne venoient jamais jufqu'au camp. Le Général tâcha pendant quelques jours, mais fans fuccès, de faire fortir Haïder-Aly du pofte avantageux où il étoit. Cependant une circonftance affez favorable mit en mouvement, le 26 dans la matinée, les armées d'Haïder-Aly & du Soubab, & leur fit quitter le terrein où ils s'étoient fi prudemment retranchés. La nature en avoit fait un pofte prefqu'imprenable. Il étoit au milieu d'une vallée agréable, entourée de plufieurs rocs élevés, n'ayant que deux entrées, l'une à l'oueft vers le pays de Maïffour, & l'autre à l'eft. Haï

du

der-Aly avoit construit au milieu une large redoute, où il avoit placé plufieurs canons; ce pofte étoit à environ fix milles de Trinomally, au nord-oueft. L'armée angloife ayant décampée la veille, & étant allée camper dans une autre vallée à environ trois milles camp d'Haïder-Aly, le Général Smith donna ordre au Capitaine Cook d'aller avec fon bataillon de cipayes & deux canons de trois livres de balle, qui appartenoient à ce bataillon, fe pofter en tête du camp d'Haïder-Aly, fur un roc qui étoit environ à moitié chemin de notre camp au fien, & d'où il pouvoit épier les mouvemens de l'ennemi. Le lendemain matin 26 (comme je l'ai dit ci-deffus), le Général ayant reçu avis qu'Haïder - Aly & le

Soubab s'avançoient, il me donna ordre de marcher auffi-tôt avec ma petite troupe qui n'étoit pas de fervice, & de nous avancer jufqu'au roc où le capitaine Cook étoit pofté, d'y obferver les mouvemens de l'ennemi, & de lui en donner avis, en lui envoyant de temps en temps un ou deux de mes cavaliers, fuivant le befoin. Pendant tout ce temps ce temps l'armée angloife étoit en mouvement, & s'avançoit fur deux colonnes, fuivie, comme à l'ordinaire, par quelques partis de la cavalerie d'Haïder-Aly qui rodoient autour d'elle. Après avoir fait toutes les obfervations que je crus néceffaires, je quittai le Capitaine Cook, n'ayant avec moi que quatre hommes qui me reftoient. Je traverfai la plaine au galop, &

paffai parmi quelques traîneurs des troupes d'Haïder-Aly, pour aller rejoindre notre Général que je trouvai à la tête de l'armée en converfation avec un Hericar ou guide, qui lui difoit que le terrain qui étoit devant lui étoit mauvais, & que l'armée auroit de la difficulté à le paffer. J'entendis ce rapport, & je le réfutai en affurant le Général que je venois de le traverfer, & que c'étoit un terrain ferme & pierreux, où l'on ne trouveroit d'autres obstacles, que quelques buiffons épars ça & là. Je m'offris à mener l'armée par-là, & le Général accepta mon offre. Alors j'informai le Colonel Wood (qui commandoit la première co lonne), de l'ordre que je venois de recevoir, je me mis à la tête de l'armée, & lui faifant prendre un

détour,

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