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» caufe des fleurs de lis dont ils » étoient ornés «<,

OR, pour réfuter ce paffage de l'Auteur françois, je déclare, fur ma parole d'honneur, que j'ai vu les trente-fept canons en queftion après qu'ils furent pris, & qu'ils furent envoyés au Fort de Trinomally, & de là, quelque temps après, à Chittiput & à Wandewash, où ils restèrent jufqu'à ce que le Soubab eût fait la paix avec les Anglois, & qu'alors ils lui furent rendus, comme je l'ai dit plus haut. Cependant l'Auteur françois devoit favoir, & auroit pu fe rappeller, que les fleurs de lis de France ne font point une fi grande rareté à Madras, mais qu'au contraire elles y font fi communes, que les Indiens mêmes n'y font pas d'attention; témoin le

grand nombre de canons pris à Pondichery, & dans plufieurs autres Forts qui cédèrent à la fupériorité des armes des Anglois, en 1760 & 1761.

PEU de temps avant l'affaire dont j'ai rendu compte ci-deffus, Haïder-Aly avoit envoyé fon fils · Tippou-Saëb avec un gros détachement de cavalerie dans les environs de Madras, & lui avoit donné ordre de tout mettre au pillage, & de détruire tout ce qu'il pourroit. Il devoit en faire autant dans la Ville noire, mais il fut prévenu par l'activité du Colonel Call , premier. Ingénieur. Il fit mettre fous les armes tous les habitans libres pour faire le fervice militaire, & avec le peu de troupes qu'on put tirer de la garnifon affez foible, il fut défendre la Ville

noire, & empêcher les foldats de Tippou-Saeb d'entrer dans la ville, quoiqu'elle fût ouverte, en partie à l'oueft, & entièrement au nord, & fans fortifications. Dans ces entrefaites, le Gouverneur reçut un exprès du Général Smith, par lequel il l'informoit qu'il avoit gagné une victoire complette fur les armées d'Haïder-Aly & du Soubab. Ceci lui redonna courage, &, pour annoncer cette bonne nouvelle, il fit charger à boulet, & tirer fur le camp de Tippou-Saëb, les canons de la garnifon qui étoient à l'oueft; Tippou-Saëb en ignoroit la caufe, mais il en eut bientôt avis, ce qui le força à fe retirer en grande hâte, pour aller rejoindre fon père & le Soubab qui s'étoient retirés à Caveripatnam, où il les trouva.

Γ

COMME le temps des mouçons ou de la faifon des pluies, approchoit, ils cantonnèrent leurs armées; & les Anglois de leur côté furent se cantonner à Vellore, à Wandewash, à Conjeyeram, &c.

VERS la fin de Novembre les pluies ayant ceffé, Haïder-Aly affembla fes troupes, & étant entré dans la vallée de Burnal, il inveftit deux mud Forts (Forts dont les murailles ne font que de terre), favoir Tripotore & Vaniambady. Il n'y avoit en tout dans les deux Forts, que soo cipayes anglois, avec quelques-uns appartenans au Nabab. Au lieu de cela, l'Auteur françois avance que dans celui de Vaniambady, il y avoit trente Européens & mille cipayes. Ces deux petites Places ne firent pas grande résistance, & capitulèrent:

Haïder-Aly y laiffa un nombre fuffifant de troupes, & continua de s'avancer dans la vallée, où il investit Ambour, citadelle d'importance fur, un roc, & dont la ville (ou pettah) eft fituée au bas du roc, & eft entourée d'un mur de terre. Haïder-Aly eut bientôt dreffé fes batteries contre la ville. Alors le Commandant anglois, voyant qu'il n'étoit pas poffible de la défendre, jugea qu'il étoit plus prudent de fe retirer avec fa troupe dans le Fort, d'où il dépêcha furle-champ un exprès au Gouverneur de Madras. Auffitôt l'armée angloife reçut ordre de s'affembler en grande hâte à Vellore, à l'exception, toutefois, des troupes qui étoient allées au midi de Tritchenapaly. Sitôt que les Anglois fe furent raffemblés à Vellore, &

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