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eurent ramaffé tous les boeufs qu'ils purent trouver pour porter le riz & les autres provifions, & traîner l'artillerie, ils fe mirent en marche pour aller au fecours d'Amboor. A leur approche, Haïder-Aly leva le fiége, & rentra dans la vallée. Le Soubab avec fon armée le fuivit; il marcha jufqu'à Caveripatnam où il campa. Mais HaïderAly avec la fienne s'arrêta à Vaniambady, où il fit choix d'un pofte très-avantageux, étant réfolu d'effayer les forces de fon armée feule, contre les Anglois.

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LE 8 décembre les Anglois parurent devant Vaniambady, où ils trouvèrent Haïder-Aly pofté avec fon armée, fa droite couverte par le Fort & le pettah, & fa gauche défendue par un terrain marécageux qu'il n'étoit pas poffible de

paffer, & la rivière en tête; de forte que le Général fut obligé de l'attaquer de front; ce qu'il fit de la manière fuivante. On dreffa furle-champ une batterie fur les bords élevés de la rivière qui étoit prefqu'à fec; enfuite on fit un feu continuel, à la faveur duquel une partie de l'armée commença à traverfer la rivière. Alors la cavalerie européenne, au fervice d'Haïder-Aly, parut fur le fable, dans le lit de la rivière, & fe jettant fur la gauche des Anglois, vint se joindre à eux, fuivant le plan qu'en avoit formé le Chevalier de St. Lub..... qui avoit annoncé des merveilles, & vouloit faire croire aux Anglois, qu'il auroit pu emmener avec lui la meilleure partie des Européens qui étoient au fervice d'HaïderAly; mais fon projet manqua

J'imagine que c'est-là le Chevalier Chirurgien dont l'Auteur françois fait mention, depuis la 121 jufqu'à la 127 page du fecond volume de fon hiftoire d'Haïder-Aly, où je crois qu'il montre un peu partialité.

de

LES Anglois s'étant avancés juf-. ques dans la rivière, on fit de part & d'autre un feu redoublé, qui dura plus d'une heure. Alors Haïder-Aly commença à lâcher pied, ne laiffant derrière lui qu'un parti, dont le plus grand nombre confiftoit en topaffes, & commandé par des Officiers Européens: ce corps étoit pofté dans un vieux village ruiné, parmi les murs de terre. Ils s'y défendirent avec opiniâtreté, jufqu'à ce qu'enfin en étant chaffés, toute l'armée d'Haïder-Aly se retira, & le Fort de Vaniambady

fut évacué. Haïder-Aly fit cette retraite avec plus d'ordre qu'aucune qu'il eût jamais faite. Les Anglois le pourfuivirent pendant quelque temps, mais il fe retiroit avec tant d'ordre, qu'ils jugèrent plus à propos de retourner à Vaniambady, où ils reftèrent quelques jours, en attendant qu'ils euffent reçu de nouveaux convois de vivres.

HAIDER-ALY continua fa marche jufqu'à Caveripatnam, où il rejoignit le Soubab. Ce fut là la troifième fois qu'il fut défait par les Anglois. Le nombre des tués & des bleffés ne fut prefque rien, en comparaifon de ce qu'il avoit été dans les autres affaires dont j'ai fait mention.

IL faut que je réfute ici une autre erreur de l'Auteur françois,

qui, dans fon fecond volume, page 118, dit » que les Anglois » avoient 28,000 hommes, dont » 5000 étoient Anglois «. Il ajoute, page 121, » qu'ils avoient 200 dra"gons anglois «.

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J'ÉTOIS préfent, & je suis sûr qu'à cette époque, il n'y avoit pas dans toute notre armée 1000 Européens capables de faire le fervice, ni en tout plus de 15,000 Indiens de tout genre; & quant aux dragons, il n'y en avoit qu'une petite troupe de 36, que je commandois.

Nos convois étant arrivés fans accident, le Général mit un détachement de cipayes, pour quelque temps, en garnifon dans Vaniambady, & fit marcher l'armée vers Caveripatnam, & lorfqu'on put voir le camp d'Haïder-Aly, il cam

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