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fe joindre à la divifion du nord. La nuit du 24, Haïder-Aly, à la tête d'un gros parti, furprit & força le camp de Morarou, qui étoit à quelque distance de celui des Anglois, dont il étoit féparé par un terrain marécageux. Les Anglois, envoyèrent auffi-tôt un détache⚫ment à fon fecours, & Haïder-Aly. fe retira, après avoir perdu 15a de fes meilleurs foldats. Morarou lui-même reçut deux bleffures, & fe défendit très-bravement à la tête d'un petit parti qu'il avoit affemblé à la première alarme.

LE Colonel Wood qui com→ mandoit la divifion au midi, & qui s'étoit emparé des pays de Selim & de Coïmboutoure, reçut ordre de revenir vers le nord, pour rejoindre l'armée du général Smith. HAÏDER-ALY tout fier des fuc

cès qu'il venoit d'avoir fur la côte de Malabar, partit de Bengalore avec 10,000 chevaux, 8000 cipayes, & 14 petites pièces de campagne (une partie defquelles il avoit prife au détachement de Bombay), & s'avança vers le défilé de Buddecotah, par où il falloit que le Colonel Wood paffat. Cependant Wood franchit le défilé, & fe retrancha aux pieds des murs de Buddecotah. Haïder-Aly parut bientôt, mais il ne voulut pas l'attaquer & cependant après avoir reconnu fon armée, il fe retira plus au nord, & alla camper à douze milles de là. Le 6 feptembre au matin, les deux armées angloises se réunirent, & restant divifées comme auparavant, elles fe mirent à la pourfuite d'HaïderAly. Vers neuf heures, les gardes

avancées découvrirent l'armée en ordre de bataille : les Anglois s'avancèrent pour l'attaquer fans délai; mais auffitôt Haïder-Aly détacha quelques partis de la cavalerie, qui vinrent rôder autour des lignes, pour les tenir en échec. En mêmetemps il fit retirer fon artillerie & fon infanterie; ce qu'il exécuta fans peine. Les Anglois continuèrent de le pourfuivre jufqu'à trois heures après midi ; ce qui ne fervit qu'à les convaincre, que c'étoit fe donner de la peine en vain. Comme les boeufs d'Haïder étoient beaucoup meilleurs que ceux des Anglois, il lui étoit aifé de prendre de l'avance fur eux, lorfqu'il le vouloit.

fi

DANS cette pourfuite, la ligne du Colonel Wood ne garda pas bien fes rangs qu'il auroit fallu le faire. Un canon, deux obus, avec

leurs tombereaux, qui n'étoient pas trop bien gardés, reftèrent derrière; les bœufs qui les traînoient étoient épuisés. Haïder-Aly s'en apperçut, & envoya un parti de cavalerie, qui courut à l'arrièregarde du Colonel, chargea cette petite escorte, qui confiftoit, tant en canonniers que lafcars, &c. en 170 hommes, & les tailla tous en pièces; & fi le canon de la divifion du Colonel n'eût pas été auffi bien fervi qu'il l'étoit, il auroit encore perdu davantage; car il fe trouva pendant quelques minutes entouré de tous côtés. Le Général détacha de fa divifion un parti qui reprit le canon & les deux obus.

HAÏDER-ALY continua fa retraite, même après que les Anglois eurent ceffé de le pourfuivre, &

alla camper à environ fept milles

d'eux. Le lendemain le Colonel Wood fe trouvant très-indifpofé, le Général donna ordre au Colonel Lang de prendre le commandement de cette divifion; & l'ayant renforcé de deux bataillons de cipayes, le chargea de poursuivre Haïder-Aly, & de le forcer à combatttre, s'il étoit poffible. Pour lui, il marcha vers Colar pour y recevoir un convoi confidérable de provifions, & de là il fe remit à la pourfuite d'Haïder-Aly. Le Colonel Lang, de fon côté, continuoit de le poursuivre, mais en vain ; les attelages de ce Prince, comme je l'ai dit plus haut, étant beaucoup meilleurs que ceux des Anglois, il fe jouoit d'eux à fon aife. Le Colonel Lang fut bientôt forcé de s'arrêter, faute de riz. Le 15, le

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