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d'Aubiguac.

Cenfeurs mêmes tombent d'accord que le Traité eft rempli de maximes utiles & raifonnables, fur tout ce qui regarde les regles de la Comédie (8).

Il a fait encore quelques autres piéces concernant l'Art Poetique, comme le Terence juftifié, & il a ajoûté à la fin du Traité de la Pratique un éxamen de l'Ajax de Sophocle, & un jugement de Penthée (9)

1. MONSIEUR DESMARETS

De Saint Sorlin (Jean) de l'Académie (14).

2. Et MONSIEUR DE MAROLLES

(Michel) Abbé de Villeloin, mort en 1681.

qui eft une Tragédie jouée fous le Cardi- 1076. Dans ce que Mr. Defmarees Desmarers

MONSIEUR DE SCUDERY

1

nous a donné fur Poëtes S. SorGrecs, Latins & François, il femble avoir lin. voulu établir de nouveaux principes & de nouvelles régles de l'Art Poëtique; & fous

(Georges 11) de l'Académie, mort vers prétexte de vouloir tirer la Poëfie d'entre 1668. (12)

1075.

LE PERE LE MOINE

(Pierre) Jéfuite, mort en 1671.

I

George Ls ont fait des Traités du Poëme de Scudery, Héroïque, en quoi ils ont été & le Pere le Moine, précédés & fuivis de divers autres Poëtes, qui ont crû qu'il étoit de la bien féance de mettre à la tête de leurs Poëmes quelque Differtation fur la Poëtie.

Mais on peut dire que la plupart de ces nouveaux Maîtres n'ont point tant fongé à nous donner des leçons fur la Poëtique, qu'à prévenir les objections qu'ils prévoyoient que la Pofterité ne manqueroit pas de leur faire fur les défauts de leurs Poëmes. C'est pourquoi on peut confidérer ces Ouvrages plûtôt comme des Apologies particuliéres, que comme des Traités réguliers de l'Art Poëtique.

Le Traité de Mr. de Scudery eft à la tête de fa Rome vaincuë ou fon Alaric [infolio à Paris 1654.] Quant à celui que le Pere le Moine a mis devant fon Saint Louis, Mr. Rofteau prétend qu'il eft admirable en ce qu'il contient, fi on en excepte quelques petites expreffions qui ne répondent pas à la grandeur de l'Ouvra ge (13).

chiré par les Bacchantes eft un fujer de Tragédie bien différent, traité par divers Poëtes anciens les uns Grecs, les autres Latins. Panthée femme d'Abradate Roi de la Sufiane eft le nom d'une Tragédie de Triftan de laquelle il s'agit ici.

1o. Il faloit parler de fes quatre Differtations touchant le Poëme Dramatique, la premiere desquelles contient l'examen de la Sophonisbe de Corneille, la feconde celui du Sertorius, la troisième &

les mains des profanes, il a cru pouvoir impunément attaquer ceux des anciens Poëtes qui ont toujours été les mieux reçus dans la République des Lettres ; & qu'il lui étoit permis de fouler aux pieds les maximes d'Ariftote & celles des autres Maîtres de l'Art. Mais il paroît n'avoir voulu donner de contentement qu'à fon propre efprit; & fes nouvelles entreprises ayant été fans fuccès, il a fait fans doute moins de tort à la réputation d'Homere & de Virgile qu'il a attaquée qu'à la fienne en particulier.

Il faut avouer néanmoins que Mr. Desmarets ne peut être blâmé par les perfonnes équitables d'avoir voulu employer fes facultés pour tâcher de rendre la Poëtie toute chrétienne, & de la reftituer à Dieu, depuis tant de fiécles que les Démons l'a voient ufurpée. Les moyens dont il prétendoft fe fervir pour une fi haute entreprife, n'ont point été reçus du Public, ni goûtés des Critiques judicieux, parce qu'il ne les avoit pas pris fur les régles de la prudence & du bon fens: mais on ne peut pas nier que fa fin ne fût excellente & conforme aux fentimens de la Nature, telle qu'elle étoit avant fa corruption. Il femble qu'il auroit dû faire voir d'abord le tort que l'on a eu de fe prévaloir de la malice

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Jin.

Defmarets & de la corruption du cœur de l'homme, de S. Sor- & montrer enfuite les avantages que l'on pourroit tirer des fentimens de droiture & de religion qui ne quittent jamais entiérement le fond de l'ame, quelque déréglée qu'elle puifle être, & qui font ce que Tertullien appelle, les témoignages d'une ame naturellement chrétienne (1). Peut-être auroit-il par cette voie trouvé plus furement le reméde que l'on cherche à la corruption de l'efprit, & à celle du cœur qui paroît dans la Poëfie profane. Michel de 2 Mr. de MAROLLES de fon côté a Marolles. fait un Traité du Poëme Epique, mais il n'a point eu beaucoup plus de vogue que l'Ouvrage de Mr. Definarets dont nous venons de parler. Le raifonnement & l'érudition n'y font pas dans toute leur étendue. Il avoit entrepris entre autres chofes

Le Pere Vavafleur.

de juftifier Virgile fur l'antidate ou l'ana chronifme fameux qu'il a fait pour joindre Enée à Didon. Mais le P. Labbe lui fit voir auffi-tôt que cet anachronisme eft inconteftable, comme Mr. Bayle l'a auffi remarqué (2). Le curieux difcours que ce Pere fit fur ce fujet, fe trouve à la fin du premier Tome de fon Chronologue François. [2. vol., in-4°. 1650.]

I LE PERE VAVASSEUR
(François) Jéfuite, mort en 1681.

2 Et CHARLES DE SAINT ANTOINE, de Padouë.

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Le Pere

de politeffe, qu'on n'y peut rien ajouter que les témoignages de l'admiration & des Vavalicur congratulations du Public.

Le Pere Vavaffeur a mis ce Traité à la tête du Recueil de fes Epigrammes, afin de nous donner lieu de voir s'il a bien pratiqué les maximes qu'il a voulu donner aux autres.

2 CHARLES DE S. ANTOINE a Charles de fait auffi un Traité fur l'Art des Epi- S. Antoine, grammes [in-So. à Cologne 1650.] qui eft eftimé de Mr. Borrichius (4), qui dit que les préceptes qu'il en donne font fort confidérables.

LE PERE LE BRUN
(Laurent) Jéfuite, mort en 1663.

1078 LE Sieur Borrichius que nous ve- Le Pere le
nons de citer, dit que cet Au- Brun,
teur n'a point fait à la vérité beaucoup de
vers, mais qu'en récompenfe il a compo-.
fé des Régles pour l'Art Poëtique avec un
jugement exquis (5). C'eft peut-être l'opi-
nion que les Etrangers ont du mérite de
cet Auteur. Mais ceux de fon pays qui
l'ont connu de plus près, voyant que le
premier (6) point eft entiérement faux,
cherchent d'autres raifons pour se perfua
der de la vérité du fecond.

L'Ouvrage du P. le Brun a pour titre l'Eloquence Poetique, ou Les Préceptes de Art Poetique autorisés par des éxemples, à Paris 1655. in-4. Il est écrit en Latin, & il eft accompagné d'un autre Traité fur le même fujet, fous le nom de Figures Poetiques, ou Lieux communs de FEloquence Poétique.

MONSIEUR CORNEILLE

l'aîné (Pierre) de Rouen, mort l'an 1684.

E célébre Auteur nous a laiffé

Pierce

1079. Crois Traités concernant l'Art Corneille, CE Poëtique, 1. du Poëme Dramatique, 2. un de la Tragédie, & un des trois unités,

de

3. Tom. 2. aux Critiq. Hift. nomb. 68, pag. 10. 4. Olaus Borrichius, Differtation. de Poetis pag.

114.

5. Ol. Borr. Differt, 3. de Foët. ad fin. pag. 114.

de celle d'Action, de celle de Jour, & de Pierre Corneille. celle de Lieu.

Pierre

Nicole.

Les Critiques jugent que ces Traités ne font pas entiérement indignes d'un hom me qui a élevé le Théâtre François au plus haut point où on l'ait jamais vû. On peut dire que ce font des Réfléxions qu'il a faites fur fes propres Ouvrages, & que fi dans fes Ouvrages il n'a point toujours eu égard aux maximes de ceux qui l'avoient précédé, on peut dire qu'il a difpofé des Régles de l'Art comme un Maître expérimenté qui en fait faire le choix & l'application quand il le juge à propos. D'ailleurs il ne croyoit pas que l'Art Poëtique fût encore tellement perfectionné de fon tems, qu'on ne pût plus y ajouter aucune régle ou en réformer quelques-unes de celles que les Anciens avoient faites felon les lieux & les tems où ils vivoient.

On peut dire encore à fa gloire que comme Homere a été le modéle fur lequel Ariftote & les autres ont formé leurs régles de la Poëtique pour le genre Héroïque, les meilleures régles du genre Dramatique que nous ayons, font les Ouvrages de Corneille, fur lefquels on peut hardiment faire un Art Poëtique pour ce genre.

Car quelque chofe que la Raifon ait pu prefcrire à l'Art Poëtique, on ne peut nier que l'invention des Poëtes & le choix qu'il leur a plu de faire de certaines chofes au préjudice des autres, ne lui ayent donné fa matiére & fa forme, felon la remarque qu'en a faite le P. le Boffu (7)

1080.

MONSIEUR NICOLE.

cueil d'Epigrammes Latines & de Sentences Grecques, Latines, Efpagnoles, & Italiennes, imprimé in-12. à Paris en 1659. a mis à la tête de cet Ouvrage une Differtation Latine fur les Epigrame ines qui mérite fon rang parmi ce qui s'eft fait de meilleur fur l'Art Poëtique.

C'est un Traité de la Beauté Poëtique, dans lequel cet Auteur a eu deffein de dis

6. 4. Art. 500. §. 2.

Pierre

tinguer la véritable & folide beauté, d'avec la fauffe & l'apparente. Il y éxamine d'où Nicole. vient cette grande différence dans les goûts divers des Critiques fur ce fujet: pourquoi les chanfons des Villages & du Pont-neuf qui fouvent n'ont rien que de déraisonnable & de grotefque, ne laiffent pas de plaire, au lieu que Terence, Virgile, &c. qui font remplis de cette véritable beauté plaifent à peu de gens.

Il s'applique particuliérement à découvrir cette Beauté dans le fon & la cadence des vers & dans tout ce qui est de la jurisdiction de l'oreille qui eft le juge de cette Beauté.

Mais il s'eft borné pour la recherche de cette Beauté dans le genre Epigrammatique. Il y traite des vertus de l'Epigramme avec éxactitude & beaucoup de difcernement. Il fait voir que le nombre des excellentes Epigrammes eft beaucoup plus petit que plufieurs ne fe l'imaginent, & it met hardiment au rang des défectueufes celles dont le fujet eft faux, fabuleux, équivoque, hyperbolique, décifif fur un point contesté, étranger, accidentel, tiré de loin, choquant, mal-honnête, bas, vil, odieux. Il met au même rang celles qui ont de la malignité, celles qui ont des fubtilités puériles, grotefques, & celles où les allufions & les jeux fur les mots paroiffent affectés.

Le Pere Vavaffeur a cenfuré divers endroits de cette Differtation, & a trouvé à redire non-feulement à quelques-uns de fes Lentimens, mais encore à quelques mots de fa Latinité (9)

LE PERE RAPIN (René) Jéfuite, de Tours, né l'an 1621.(10) ro81.

Nous avons de cet Auteur dir

l'Art Poëtique; comme 1. la Comparaifon d'Homere & Virgile; 2. les Réfléxions fur la Poëtique; 3. la Differtation fur l'Eglogue, &c. [dans fon volume in-4. des Comparaisons des grands. Hommes à Paris 1684.]

Le

affirmativement que le Delectus Epigrammatum est de

7. René le Boflu, Traité du Poëme Epique liv. r. Dom Lancelot. chap. 1.

8. ¶. Voyés Article 263.

Ménage chap. 115, de l'Anti-Bailler dit très

9. Voyés le P. Vavaff. Tr. de l'Epigramme, 19, Voyés Article 70j

Le Pere Rapiny

1

Le Pere

Rapin.

64

DE L'ART POETIQUE.

Le premier de ces Ouvrages eft un véritable Traité du Poëme Epique, & on peut dire que c'est un des plus réguliers & des plus judicieufement conduits de tous ceux qui fe font faits dans ces derniers tems fur cette matiére. Il n'a point été moins bien reçu parmi les Etrangers que chés nous. Les Anglois l'ont mis en leur Langue avec les autres Traités du même Auteur qui regardent les belles Lettres; & l'an 1684. on le vit paroître féparément traduit en Latin imprimé à Utrecht in-12.

Les Auteurs des Actes des Savans qui fe publient à Leipfick en Allemagne, font de grands éloges de cet Ouvrage (1). Ce Traité fait voir, difent-ils, que celui qui l'a compofé eft un homme d'une doctrine exquife, & qu'il eft merveilleufement exercé dans la lecture des anciens Auteurs. En effet ce font des maximes qui paroiffent choifies avec difcernement, & que l'Auteur a voulu établir fur la Raifon, fur le bon fens, fur le goût le meilleur des Anciens, fur une longue expérience de l'Art, & fur une grande connoiffance de l'efprit de l'homine.

On peut dire la même chofe du Traité des Réfléxions, que M. Bayle appelle l'Art Poetique du Pere Rapin (2), parce qu'effectivement c'eft un des plus raifonnés d'entre les Ouvrages de cette nature. On peut dire même qu'il eft un des plus univerfels, quoiqu'il ne foit pas un des plus gros. Car il ne renferme pas feulement le genre Epique, ou le genre Dramatique, moins encore une feule efpéce comprise fous ces genres; mais il comprend prefque tous les genres de Pocfies, & il leur prescrit des régles folides & judicieuses.

Nous avons rapporté ailleurs le jugement avantageux que Mr. l'Abbé Gallois a fait de ces Refléxions (3), & il y faut ajoûter celui de Mr. de Segrais (4) que ces Réflé

1081.
bis.

LE PERE LE BOSSU

(René), Chanoine Régulier (5).

CE

le Boff

té du Poeme Epique en fix Livres. C'est
Et Auteur publia l'an 1675. un Le Pere
gros in-12. mais fort beau Trai-
un des plus confidérables qui ayent enco-
re été vus fur ce fujet jufqu'à préfent
foit pour la difpofition & la clarté qui pa
tude qu'il a apportée dans l'examen de fa
roît dans fa méthode, foit pour l'éxacti-
matiére, foit enfin pour la folidité avec la-
quelle il traite les chofes mêmes qui fem-
bleroient en avoir le moins.

pris cet Ouvrage pour former des Poëtes
Ce Pere témoigne qu'il n'a point entre-
à la maniére d'aujourd'hui qu'il ne connoit
pas aflés, dit-il, mais feulement pour fe
faire un fondement affuré dans le deflein
qu'il avoit d'expliquer l'Eneïde de Virgile.

n'a point dû s'arrêter à tout ce que l'on a
Il prétend que dans cette réfolution il
inventé en ces derniers tems, parce qu'il
quelques nouveaux Auteurs foit une rai-
n'eft pas perfuadé que ce qu'ont penfé
fon univerfelle, & une notion commune
que la nature devoit avoir mife dans la tê-
te de Virgile. Mais laiffant à la postérité
à décider fi ces nouveautés font bien ou
mal imaginées, il s'arrête feulement à ce
qu'il a crû trouver dans Homere, dans A-
riftote, & dans Horace. Il a voulu les in-
terpréter les uns par les autres, & Virgile
par tous les trois, comme n'ayant qu'un
même génie & une même idée de la Poë-
fie Epique (6).

LE PERE MENETRIER
(Claude François) Jésuite (7).

Ous avons de ce Pere un

cious dont un beau Traité, & que le Pere 1982. N Traité des Repréfentations Menetrica

Rapin n'eft pas moins bon juge de Poëfie qu'excellent Poëte.

de Théâtre anciennes & modernes qui fe
font en Mufique, & que nous appellons
communément Opera. Cet Ouvrage pa-
rat in-12. à Paris l'an 1681. & il devoit
fer-

tembre 1684. pag. 137.

1. Acta Eruditor. Lipfienf. Decemb. 1684. pag. 560. 2. Nouvelles de la République des Lettres de Sep-11, tome 2.

3. Partie premiére des Critiques, nombre 70. pag.
4. Pré-

Le Pere

7

fervir d'avant-goût au grand deffein qu'aLe Pere Menetrier. voit alors cet Auteur de publier la Philofophie des images qui confifte dans les paroles, les chofes, & les actions, & dont il nous a donné quelques volumes depuis ce tems-là.

Antoine Borremans

On ne peut pas nier que ces Représentations ne faffent partie de la Poëfie Dramatique, & qu'ainfi ce Traité n'appartienne à l'Art Poëtique autant qu'à la Mufique.

C'est un Ouvrage plein de recherches

curieufes & aflés nouvelles L'Auteur voulant donner plus d'autorité à tout ce qu'il avance, n'a point fait difficulté de fai re remonter l'origine de l'Opera non feulement jufqu'à David, mais encore jufqu'au tems de Moïse & de Job, prétendant que le Livre qui porte le nom de ce dernier eft une véritable Repréfentation Dramatique compofée par Moyfe ou par quelque autre Ancien, pour être réprefentée devant les Ifraëlites. Il femble s'être étudié par la 1uite hiftorique qu'il donne des Actions de Théâtre, à nous faire voir que ces fortes de Représentations font enfin à leur perfection dans ces derniers tems.

MONSIEUR BORREMANS

(Antoine.)

1083. La fait en forme de Dialogue un Traité des Poëtes & des Prophétes, qui fut imprimé à Amfterdam en 1678. Nous en avons déja dit quelque chofe parmi les Critiques que nous ne répéterons pas ici, pour ne point fortir de notre fujet (8).

Il ne s'eft pas gêné beaucoup, dit-il (9), pour faire des recherches fort favantes & fort rares; mais il a écrit ce qui lui eft venu dans la penfée. Il ajoûte que telle eft la nature du Dialogue, où l'éxactitude trop fcrupuleufe eft à charge, & où la bien-féance ne demande pas qu'on obferve tant d'ordre, comme il le prétend. Mais il femble ne s'être point fouvenu de cette maxime, lors qu'il a chargé fon Traité de citations, ce qui fait voir qu'il a voulu

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être plus éxact qu'il ne dit, quoi qu'il ait Antoine
reconnu lui-même que cette méthode de Borre-
tant citer de Grec & de Latin, & cette af- mans.
fectation d'érudition eft peu convenable à
la nature du Dialogue & de l'entretien fa
milier.

LE PERE THOMASSIN
(Louis), Prêtre de l'Oratoire (10).

1084 Nous devons à ce favant Hom- Le Pere
me la Méthode d'étudier & Thomal
d'enseigner Chrétiennement & folidement fin.
les Poëtes, par rapport aux divines Ecritu
res & aux Lettres Saintes, c'est-à-dire
aux connoiffances que nous acquerons
dans la lecture des Peres & des Auteurs
Eccléfiaftiques. Cet Ouvrage parut en trois
volumes in-8°. à Paris l'an 1681 & 1682.

Il prétend faire voir dans ce bel Ouvrage que l'Eglife a regardé dans les fiécles mêmes de fa plus grande ferveur la liberté de faire enfeigner les Poëtes par des Profeffeurs Chrétiens, comme un des points les plus importans de fa discipline & de fa morale. Il en montre l'utilité que ces Profeffeurs mêmes en retiroient autrefois contre le Paganisme, ne croyant pas qu'il y eût de méthode plus commode pour faire prendre le parti du Chriftianifme aux Gens de Lettres & aux Philofophes des premiers fiécles qui feignoient de n'être point fi touchés des miracles que des impostures & des infamies qui paroiffoient dans la Religion Païenne.

Il croit que le doute où femblent être plufieurs perfonnes, fi cette lecture nous étoit autrefois licite ou utile, n'eft venu que de la mauvaise maniére dont quelquesuns s'en font acquités. Car il n'eft ni licite ni utile de faire cette lecture feulement pour paffer agréablement quelques heures, & pour donner une vaine fatisfaction à notre curiofité. Mais il eft libre & utile, & il eft même néceffaire pour les avantages de la Religion & de la Morale Chrétienne, qu'on ne laiffe point perdre la némoire de tant d'ennemis que nos Ancêtres ont

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