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Ctefias. foit gouverner par fa femme Paryfatis, & eut de Teritucmès, & d'avoir fait brûler le corps Ctefias. d'elle treize enfans dont il n'en refta que qua- de fon pere contre les loix du païs, à ce que tre en vie, favoir Arfacas depuis appellé Arta- dit Ctefias, ce qui eft contraire à Herodote & xerxès, Cyrus, Ameftris, & Oxendras. Son à Hellanique. Crefias rapporte auffi la révolte frere Arfitès & Artiphius fils de Megabyfe fe de Cyrus, & de quelle maniere ce Prince af foûlevérent contre lui. Artacidas envoié con- fembla une armée de Barbares & de Grecs contr'eux, fut d'abord vaincu dans deux combats; duits par Clearque; comment Siennefis Roi mais il défit Artiphius dans le troifiéme, & de Cilicie donna du fecours à Cyrus & à Araiant attiré les Grecs qui étoient avec lui, l'o- taxerxès; les harangues de ces deux Princes à bligea de fe rendre. Arfitès fe rendit auffi, & leur armée; les differens de Clearque & de ils furent tous deux étouffez dans de la cen- Menon; avec quelle furie Cyrus attaqua fon dre. Pifutnès qui s'étoit auffi revolté, appuié frere, & comme il fut tué dans le combat; le de Lycon Athenien, & de quelques Grecs, traitement indigne qu'Artaxerxès fit à fon eut le même fort, aiant été auffi trahi par les corps: la retraite de Clearque & des Grecs; Grecs. Artoxarès qui avoit voulu attenter à la le traité qu'Artaxerxès fit avec eux; la mavie du Roi, fut exécuté. Arface, qui fut de- niere dont Paryfatis fe vangea de Mithradapuis nommé Artaxerxès, épousa Statira fille te qui fe vantoit d'avoir tué Cyrus, & de d'Idernis, & le fils d'Idernis Teritucmès, épou- Bagapate qui avoit coupé la tête du corps de fa Ameftris fille du Roi. Il avoit une fœurce Prince ; & quantité d'autres circonftances qui nommée Roxane, qui étoit belle & adroite à étoient contenues dans le 19. & dans le 20. Klancer des traits & à faire des armes. Terituc-vre de l'hiftoire de Ctefias. mès en étant devenu éperduement amoureux, conçût de la haine contre fa femme Ameftris, & prit la réfolution de l'enfermer dans un fac & de la faire tuer par les trois cens hommes avec lesquels il avoit confpiré de fe revolter mais Udiaftès aiant reçû des Lettres du Roi, attaqua Teritucmès, & le tua, quoi qu'il fe fut défendu vaillamment, & eut tué à ce qu'on dit trente-fix hommes. Mithridate fils d'Udiaftès, détestant l'action de fon pere, fe rendit maître de la ville de Zaris, & la conferva au fils de Teritucmès. Paryfatis fit enfouir tous vivans la mere de Teritucmès & fes freres Metrofte & Helicus, avec leurs deux fœurs, & fit couper Roxane par morceaux. Statira femme d'Arface fut condamnée au même fupplice; mais elle fléchit Paryfatis par fes larmes. Darius Ochus mourut à Babylone après avoir regné 35. ans. Son fils Arface, qui fut nommé Artaxerxès étant parvenu à l'Empire, fit couper la langue & le derriere à Udiaftès, & établit fon fils Mithradate Satrape en fa place, ce qu'il fit par les confeils de Statira & malgré Paryfatis,

Tifaphernès accufa Cyrus frere d'Artaxer-
xès; il eut recours à fa mere Paryfatis, &
étant abfous retourna dans fon Gouverne-

ment. Satibarzanès accufa Oronte d'être en
commerce avec Paryfatis, quoi qu'elle fut
fort fage, Oronte fut executé; & Paryfatis
accufa le Roi d'avoir fait empoisonner les fils

Il rapportoit dans le 21. 22. & 23. qui faifoient le refte de cette hiftoire, de quelle maniere Tifaphernès de concert avec Menon avoit furpris Clearque & les autres Généraux des Grecs, & les avoit envoiez chargez de chaînes à Babylone, où le peuple vint en foule pour voir Clearque: Il difoit qu'étant Medecin de Paryfatis, il avoit rendu de bons offices à Clearque pendant qu'il étoit en prison, & qu'il eût obtenu fa liberté par le moien de cette Princeffe, fi Statira n'eût porté le Roi fon mari à le faire mourir : tous les autres Grecs qui étoient avec lui, furent auffi tuez à l'exception de Menon. Il decrivoit enfuite de quelle maniere Paryfatis empoisonna Statira; pour en venir à bout fans que Statira pût s'en appercevoir, elle frotta le côté d'un couteau d'un poifon très fubtil, & coupa en deux avec ce couteau, un petit oifeau que les Perfes appellent Rindas; elle fervit à Statira le côté où le poifon avoit touché, & prit l'autre pour elle. Statira voiant qu'elle mangeoit de cet oifeau, ne fit point de difficulté de prendre le morceau qu'elle lui avoit fervi, & avala ainfi le poifon qui la fit mourir. Le Roi en colere contre fa mere, fit mourir les Eunuques qu'elle avoit, dans les tourmens, & une femme qui étoit des plus avant dans fa confiance, nommée Gingé. Ctefias rapporte enfuite le fujet du different entre Artaxerxès & Evagoras Roi de Salamine, & les négociations

Ee 2

qu'il

Ctefias. qu'il eut avec ce Roi, avec Conon, & avec à plus de fix - vingt mille, qui habitoient Ciefias.

les Ambaffadeurs des Lacedemoniens. Son Ouvrage finiffoit par un Catalogue des Rois depuis Semiramis jufqu'à Artaxerxès.

Les Indiques, ou l'hiftoire des Indes de Ctefias ne compofoit qu'un feul livre, écrit, (au jugement de Photius) d'un ftile peu Ionien. lly rapportoit plufieurs chofes femblables à des fables, qu'il affuroit être très-veritables, & qu'il difoit avoir vûes lui-même, ou avoir apprifes de ceux qui les avoient vûes, & remarquoit qu'il avoit paffé fous filence quantité d'autres chofes encore plus merveilleufes, de peur qu'il ne parût écrire des chofes incroiables. Voici ce qu'il y a de plus remarquable dans l'extrait que Photius fait de cet Ouvrage. Que le fleuve Indus eft large de quarante ftades dans les endroits où il eft le plus étroit, & de deux cens dans ceux où il eft le plus étendu. Que les Indiens font la Nation la plus nombreuse du monde ; qu'il n'y a a point d'hommes au-delà de leur pais: qu'il ne pleut point en ce païs: mais qu'il eft arropar le fleuve: qu'il y fait fort chaud, & que le foleil y paroît deux fois plus grand que dans les autres lieux. Il parloit de plufieurs animaux extraordinaires du païs, entr'autres d'élephans qui renverfoient des murs, de finges qui avoient des queues de quatre coudées, de perroquets qui parloient Grec & Indien, de grands coqs & de grands chiens qui fe battoient contre des lions, de grifons, oiseaux à quatre pieds, de la groffeur d'un loup, qui a voient des cuiffes & des ongles de lion, & des plumes rouges fous le ventre, & noires fur le refte du corps; d'ânes fauvages, qui avoient une corne d'une coudée à la tête; & fur-tout d'un animal appellé Marticoras, c'est-à-dire en la langue du païs, mangeur d'hommes, grand comme un lion, qui a la face d'homme, trois rangs de dents, une queue femblable à celle d'un fcorpion, au bout de laquelle il y a un aiguillon long d'une coudée, avec de petits aiguillons à côté, qu'il détache & jette quand il fe bat contre les animaux. Il y décrivoit auffi la figure des Pygmées, petits hommes, qui n'ont la plupart qu'une demie coudée, & af furoit que le Roi des Indes en avoit trois mille à fa fuite. Il parloit auffi d'hommes qui avoient des dents, des pieds, & des queues de chien, qui abboioient comme des chiens, dont il fait monter le nombre

dans des cavernes & fur des montagnes : d'une autre Nation plus éloignée, où les peuples n'ont point d'ouverture au derriere : d'un peuple chez lequel les femmes ne pouvoient avoir qu'une feule fois des enfans en leur vie. Il traitoit auffi des mœurs des Indiens, de leur maniere de vivre & de fe vêtir, & rapportoit quantité de curiofitez de ce pais.

Ce que nous en venons de rapporter fuffit pour faire connoître quelle foi on doit ajoûter à fes relations, qu'Ariftote en parlant de l'hiftoire des animaux, a traitées de fables. Pour fon hiftoire de Perse, on ne peut nier que ce qu'il en a dit depuis le commencement du regne de Cambyfe ne foit veritable; mais ce qu'il dit du regne de Cyrus paroît fort embrouillé, & ce qui précede eft fort incertain. Cependant cet Ouvrage étoit neceffaire pour bien favoir l'hiftoire des Perfes, & nous avons beaucoup d'obligation à Photius de nous en avoir confervé un extrait fidele & bien circonftancié. Pamphile avoit auffi fait l'abregé de l'hiftoire de Ctefias, comme il eft remarqué dans Suidas. On a imprimé l'extrait de Photius, & quelques fragmens de l'hiftoire de Ctefias, tirez des Anciens, dans la derniere édition Grecque & Latine d'Herodote.

Le Scholiafte d'Apollone cite le premier livre de Ctefias, intitulé repì ôdŵv, des voiages; mais Meurfius prétend qu'il faut lire tɛpì opey, des montagnes; & en effet Plutarque dans le livre des fleuves & des montagnes, cite le fecond livre Tepi ópuv, de Ctefias. Le même Plutarque allegue un autre livre de cet Auteur Tepì TоTap, des rivieres. Il fe peut faire que ces deux Ouvrages fuffent d'un autre Ctefias.

Athenée cite le troifiéme livre de Ctefias des Tributs de l'Afie. Stephanus, Harpocration & Suidas font mention d'un Ouvrage de ce même Auteur, intitulé Teplo qui contenoit la defcription du circuit de l'Afie.

§. XXXII.

§. XXXII.

De quelques Auteurs qui ont écrit du tems de la guerre du Peloponese.

Stefim-STESIMBROTE de Thase fut contemporain de Cimon, comme Plutarque l'affure dans la vie de ce dernier. Il a tiré plufieurs chofes de cet Hiftorien dans les vies de Themistocle, de Cimon, & de Periclès, ce qui fait connoître que Stefimbrote a vécu de leur temps, & écrit quelque tems après. Tatien fait mention de Stefimbrote dans fon livre contre les Gentils. Nous apprenons de l'étymologifte fur le mot 'Idaño, que l'Ouvrage de cet Auteur étoit intitulé Tepì TeλETY, des commencemens ou des origines, & qu'il y étoit rapporté, que les Dactyles Idéens étoient fils de Jupiter & de la Nymphe Ida. Fulgence Planc. dans le Livre de l'ancien langage fur le mot Sandapila, cite Stefimbrote de Thafe fur la mort de Polycrate Roi de Samos. Cet Auteur eft encore cité par le Scholiafte d'Apollone, livre premier.

Cherile.

Le Poëte CHERILE de Samos, qu'Hefychius nomme le Milefien, étoit de Jafa, fuivant Etienne, ou d'Halicarnaffe felon Suidas. Il s'enfuit, à ce qu'on dit de Samos, & fut le mignon d'Herodote. Nous le mettons au rang des Hiftoriens, parce qu'il avoit écrit, quoi qu'en vers, les actions de Xerxès & de Darius Rois de Perfe, & d'Archelaus Roi de Macedoine, contre les Grecs. Jofephe rapporte des vers tirez de la relation de la guerre de Xerxès, où il comptoit entre les Peuples qui é toient dans l'armée de ce Roi, une Nation de Pheniciens, qui parloit une Langue inconnue, dont l'habitation étoit fur les montagnes de Solyme, proche d'un grand lac; ce qui s'entend clairement, dit Jofephe, de notre Nation, puifque les montagnes de Solyme font dans le pais que nous habitons, & qu'il y a un grand lac que l'on nomme Afphaltite. Suidas rapporte d'autres vers tirez du Poëme de Ja guerre de Darius contre les Grecs: & Strabon cite auffi cet Ouvrage dans fon feptiéme livre. Henri de Milet & Suidas écrivent que les Atheniens lui donnérent une ftatere d'or pour chaque vers de fon Poëme qu'il avoit fait fur la victoire qu'ils avoient remportée contre

Xerxès, ce qu'Horace attribue à un autre Cherile méchant Poëte, qui vivoit du tems d'Alexandre, ep. 1. 1. 2.

Gratus Alexandro Regi magno fuit ille Charilus,incultis qui verfibus, & malè natis Rettulit acceptos regale numifma Philippos.

Et dont il parle avec mépris dans ces vers de fon Art Poëtique:

Sit Chorilus ille

Quem bis, terque bonum cum rifu miror, &c. Car celui dont nous parlons vivoit avant Alexandre, & fe retira à la Cour d'Archelaus, près duquel il mourut. Les vers qui nous reftent de lui dans la Rhetorique d'Ariftote & dans Tatien, nous font connoître que ce n'étoit pas un Poëte méprisable.

ANTIOCHUS DE SYRACUSE cité par De- Antionis d'Halicarnaffe comme ancien Auteur, & chus de d'un merite diftingué, fleurit vers l'Olympia- Syracuse. de xc. Il avoit écrit l'hiftoire de Sicile en neuf livres, qui commençoit au Roi de Sicile Cocalus, & finiffoit au commencement du regne de Darius Nothus, c'eft-à-dire à la premiere année de l'Olympiade LXXXIX. comme il eft expreffèment marqué dans Diodore de Sicile, l. 12. Paufanias fait mention de cet Auteur & de fon Ouvrage en ces termes: Antiochus fils de Xenophanes, Syracufien, dit dans fon hiftoire de Sicile. Denis d'Halicarnaffe le nomme auffi fils de Xenocrate, & cite un paffage dans lequel cet Auteur dit qu'il avoit puifé fon híftoire dans des monumens anciens & dignes de foi. Ce qu'il cite regarde l'Italie. Il eft certain qu'il avoit fait la defcription de l'Italie, foit que ce fût un Ouvrage féparé, ou plutôt que ce fût une partie des livres de fon hiftoire de Sicile: car Strabon dans fon fixième livre, dit: Antiochus dans ce qu'il a écrit d'Italie, a remarqué que ce païs de la Bruzze s'appelle Italie. Et Stephanus fur le mot de ßpétros; Antiochus a dit que l'Italie a été appellée Bruzze, on Oenotrie. A quoi fe rapporte encore ce que dit Hefychius: Autrefois l'Italie a été appellée Chone, comme le dit Antiochus fils de Xenocrate, dans fon livre de l'Italie. C'eft de ce livre que Strabon rapporte, 1. s. que la Campanie a été habitée par les Aufoniens, & il en a tiré ce qu'il dit l. 6. de l'origine de la Ee 3

vil

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Cratippus.

Anti

phon.

ville de Tarente. Feftus cite un Antigone Au-
teur de l'hiftoire d'Italie; mais il faut lire An-
tiochus. Je ne crois pas neanmoins que cet
Ouvrage fut different de l'hiftoire Sicilienne:
il y a plus d'apparence que c'étoit un des livres
de cette hiftoire laquelle regardoit en général
toute l'Italie.

CRATIPPUS Hiftorien contemporain de
Thucydide, fit un fupplément de ce que cet
Hiftorien avoit omis, comme Denis d'Halicar-
naffe le dit dans fon jugement fur l'hiftoire de
Thucydide. Cet Auteur eft encore cité par Mar-
cellin dans la vie de Thucydide.

vie de Pythagore. Photius fait mention dans fa
Bibliotheque d'un Timée, qui avoit commenté
les Sentences de Platon: il n'y a pas d'appa-
rence que ce foit le Locrien.

ARISTIPPE DE CYRENE, difciple de So- Ariftippe.
crate, vivoit auffi dans le même tems. Dioge-
ne Laërce a fait le Catalogue de fes écrits, en-
tre lefquels on trouve l'hiftoire de Libye, de-
diée à Denis le Tyran. On peut croire encore
que le livre touchant la fille de Denis, étoit un
Ouvrage hiftorique. Cet Aristippe étoit un
Philofophe voluptueux: il avoit compofé un
livre περὶ παλαιας τρυφής, des anciennes déli-
ces, dont Laerce rapporte les amours de Cra-
tée mere de Periandre, & la paffion que So-
crate avoit pour Alcibiade; c'est-à-dire que cet
Ouvrage étoit compofé d'exemples des Anciens
qui avoient aimé les plaifirs. Quelqu'un en de-
mandant à ce Philofophe comment il gouver-
noit Lais; il dit, J'ai Laïs, & elle ne m'a
pas. Un autre lui reprochant qu'il faifoit trop
bonne chere, & qu'il étoit vêtu trop délicate-
ment pour un Philofophe, il lui répondit, Vous
ne donneriez pas trois oboles de ces chofes: ce-

Dans le même tems vivoit ANTIPHON
Rhamnufien, qui fut tué par les trente Tyrans,
fuivant le témoignage de Lyfias dans fon dif-
cours pour la fille d'Antiphon, & de Theo-
pompus dans le l.15.de fes Philippiques, rap-
porté par Plutarque. On croit qu'il étoit Au-
teur d'un Livre touchant les Poëtes, qui por-
toit le nom de Glaucus de Rhegio, comme le
même Plutarque l'a obfervé. Il dit auffi qu'An-
tiphon avoit fait un Livre touchant Herodote.
Laerce dans la vie de Pythagore, cite un Ouvra-
ge d'Antiphon, intitulé: De ceux qui ont ex-lui-ci lui aiant répondu que non: Je ne fuis
cellé en vertu.

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Ous le regne d'Artaxerxès Mnemon, fleule d'Artaxerxes, Themif- rit THEMISTOGENES contemporain togenes. de Xenophon & de Ctefias; car il ne peut pas être plus ancien, puifqu'il avoit écrit la guerre à laquelle Xenophon & Ctefias avoient affifté, & il ne peut pas être plus récent, puifque Xenophon en parle dans le troifiéme livre de fon hiftoire de Grece. Themiftogene Syracufien, ditil, a écrit de quelle maniere Cyrus avoit affemblé fon armée, & livré bataille à fon frere; comment il étoit mort, & comment les Grecs s'étoient fauvez jufqu'à la mer. Suidas fait mention de cet Auteur, & ajoûte qu'il a auffi écrit quelque chofe de fa patrie.

Timée.

Dans le même tems fleurit TIME'E de Locres, Philofophe Pythagoricien, contemporain de Platon. Il a écrit outre fes traitez de Mathematique & de Phyfique, un Livre de la

donc pas, lui répliqua-t-il, plus attaché au plai-
fir que vous à l'avarice. Enfin, comme cha-
cun lui reprochoit la bonne chere qu'il faifoit,
& la délicateffe avec laquelle il fe traitoit, il
fit deux livres; l'un contre ceux qui trouvoient
mauvais qu'il fe fervît de vin vieux,
& qu'il
eût des maîtreffes; & l'autre contre ceux qui
difoient, qu'il faifoit trop bonne chere. On peut
voir le caractere d'Aristippe dans Horace:

Omnis Aristippum decuit color & ftatus & res.

ANAXIMANDRE de Milet vivoit, felon Anaxi-, Suidas, fous le regne d'Artaxerxès Mnemon, mandre. Le même Auteur lui donne la qualité d'Historien: mais il ne fait mention d'aucun Ouvrage hiftorique qu'il ait compofé. Il dit feulement qu'il a écrit l'explication des fymboles de Pythagore. Laerce aiant parlé d'Anaximandre le Philofophe, remarque qu'il y a eu un autre Anaximandre Hiftorien, qui étoit auffi de Milet, lequel a écrit en Langue Ionique. Athenée, 1.11. fait mention de l'Heroologie d'Anaximandre, qui étoit apparemment un Ouvrage de l'Hiftorien.

Dans le même tems a fleuri METRODORE Metrodode Chio, difciple de Democrite, & Précepteur re.

te,

d'Hippocrate & d'Anaxarque, felon Suidas. Sa principale profeffion étoit d'être Philofophe & Medecin. Il avoit compofé plufieurs traitez de fon Art, dont Pline fait fouvent mention: mais Athenée nous apprend qu'il avoit fait des Troiques. Ifaac Tzetzes fur Lycophron, cite un Metrodore en ces termes; Cume & Offe, qui eft la plus haute Montagne d'Italie, comme dit Metrodore.

Sous le regne d'Artaxerxès Ochus, en Perfe, & de Philippe fils d'Amyntas en Macedoine, Theocri- a vêcu THEOCRITE de Chios, comme le montre Strabon, 1. 14. dans lequel il met entre les hommes illuftres Theopompe & Theocrite le Sophifte, tous deux de l'Ifle de Chios, qui eurent de l'émulation entr'eux pour le gouvernement de leur Republique. Suidas dit la même chofe, & nous affure encore qu'il a été disciple de Metrodore, qui l'avoit été d'Ifocrate. Cela nous fait voir que Theocrite a été contemporain de Theopompe & d'Ephore. Or Theopompe a fleuri vers l'Olympiade civ. comme il eft marqué dans l'anonyme Auteur de la Chronologie des Olympiades. Theocrite avoit écrit fuivant le témoignage de Suidas des épîtres excellentes, & une hiftoire de Libye. C'eft peut-être ce Theocrite qui eft cité par Fulgence dans fa Mythologie, 1. 1. fur la fable de Perfée & de Gorgone.

Dinon.

Dans le même tems fleurit auffi DINON, peré de Clitarque, qui fe rendit célébre du temps d'Alexandre. Voici de quelle maniere Pline en parle, l. 1o. c. 49. On ne croira point aux Sirenes, quoique Dinon pere de Clitarque, fameux Auteur, affure qu'il y en a dans les Indes, & qu'elles enchantent par leur chant ceux qu'elles veulent dévorer quand elles les ont endormis. Plutarque fait auffi mention de cet Auteur dans la vie d'Alexandre, & Elien dans le 17. des animaux, & dans les hiftoires diverses, 1.7.ch. 1. Laërce cite dans fa Préface le 5.livre de fes hiftoires. Ces livres étoient fur les guerres de Perfe. Cornelius Nepos dans la vie de Conon, l'allegue comme un Hiftorien qu'il croit très-digne de foi: Au contraire, dit-il, Dinon que nous croions plus qu'aucun autre fur les chofes de la Perfe, dit que Conon fe fauva. Cette hiftoire de Perfe eft auffi citée par Athenée, 1. 2. & par Diogene Laërce dans la vie de Protagoras, où le nom de Dion s'eft glifié à la place de celui de Dinon; comme dans la vie de Themistocle par Plutarque: ce

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DENIS le Tyran qui a regné en Sicile de- Denis. puis la 4. année de la XCIII. Olympiade, juf qu'à l'Olympiade CIII. eft mis par quelquesuns au rang des Hiftoriens, à caufe de quelques livres hiftoriques que lui attribue Suidas. Il avoit aufli écrit des Tragédies & des Comedies, felon le témoignage du même Auteur. Il eut un fils Philofophe qui lui fucceda; celui-ci avoit écrit des Lettres & quelque chofe fur les Poëfies d'Epicharme.

PHILISTE de Naucrate, ou plutôt de Sy- Philifte. racufe, vécut auffi du tems des deux Denis; il étoit fils d'Arionide, & difciple d'Evenus Poëte Elegiaque. Il eft cité par Jofephe dans le premier livre contre Appion; par Plutarque en plufieurs endroits de fes vies; par Paufanias; par S. Clement d'Alexandrie; par l'Auteur du Catalogue des Olympiades; par Eufebe, & par plufieurs autres. Il paffa une partie de fa vie à Syracufe, où il aida Denis à établir fa domination. Ce Tyran le fit Gouverneur de la Citadelle, & l'on dit qu'il étoit bien avec fa mere, fans que Denis y trouvât à redire mais aiant époufé la fille de Leptines, niéce de Denis, à fon infçû, il fut chaflé de Sicile, & vint à Adria, où l'on tient qu'il a écrit fon hiftoire. Il ne put revenir à Syracufe pendant le regne de Denis le pere; mais Denis le fils lui aiant fuccedé, ceux qui étoient du parti contraire à Dion, & qui craignoient que Platon par fon éloquence ne changeât les difpofitions du Tyran, lui perfuadérent de faire revenir Philifte de fon exil, comme un homme favant, qui connoiffoit le caractere des Puiffances, & trèspropre à oppofer à Platon & à fa Philofophie. Ils ne furent pas trompez dans leur efperance: Philifte étant revenu à Syracufe, fe déclara l'adverfaire de Platon, & fit enforte que le Tyran chaffa Dion: mais peu de tems après

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