Il n'eft point de péril pour une ame amoureuse. Gilbert. Amours de Diane, acte 1.

L'on n'eft pas fans péril pour être fans effroi.

Id. Arrie, acte z.

Eft-il quelque péril qu'aveuglément ne tente
Le frère pour le frère, & l'amant pour l'amante ?
Le Clerc. Virginie, acte 1.

Tous périls font légers pour ceux qui les prévien

nent;

Et dans le moindre lieu de craindre un attentat,

Le trop

de confiance eft un crime d'état.

Corneille Th.

Maximien,

acte 3.

La gloire d'un péril confifte à l'éviter:

Un cœur cherche à faillir s'il fe laiffe tenter,

Et n'eft pas innocent, quelqu'ardeur qui l'anime, Tant qu'il eft en danger de pouvoir faire un crime.

Quinault. Alcibiade, acte 2.

Un péril fuit fouvent la conquête d'un cœur,
Et l'heur d'en être aimé n'eft pas toujours bonheur.
Id. Amalazonte, acte 4.

'Ah!
que loin du péril on se croit de vertu,
Et que le plus grand cœur eft bientôt abbattu!

Duché. Débora, acte

Il eft des périls qu'on ne doit point braver.

Barbier. Arrie, acte 4.

Il eft des périls où le fang perd fes droits.

4.

Belin. Mustapha, acte 1.

D'un péril extrême

On doit moins balancer à fauver ce qu'on aime..

Quelquefois le péril fait taire la prudence.

Destouches. Ambitieux, acte 3.

C'eft dans le péril qu'il faut tout hasarder: C'eft dans l'adverfité qu'un grand courage brille.

Ibid. acte so

Le péril doit nous encourager.
Deschamps. Médus, acte 1.

Lorsqu'un péril preffant nous laiffe fans appui,
C'eft mériter la mort que l'attendre d'autrui.

De Caux. J. Marius, acte s.

Aux réponses des dieux qui veut trop s'arrêter, Souvent court au péril en voulant l'éviter.

La crainte du péril ne rend point légitime
Ce qui loin du danger nous paroiffoit un crime.

Les périls éclatans signalent le héros,
Et ce péril fouvent eft le prix du repos.

Ibid.

Goifeau. Alexandre, acte s

Affronter les périls & méprifer la mort,
Eft-ce donc là toujours le plus pénible effort?

PERT E.

A qui perd toute chose, il reste au moins ce bien, Qu'il peut méprifer tout & ne redouter rien.

Rotrou. Crifante, acte 2.

Quand on eft bravée & qu'on perd ce qu'on aime, Flavie, eft-on fitôt maîtreffe de foi-même ?

Corneille P. Attila, acte 4.

On perd tout quand on perd un ami fidèle.

Id. Horaces, acte 2.

Ibid. acte 4.

Quand on a tout perdu, que fçauroit-on plus crain

dre? Quand la perte eft vengée, on n'a plus rien perdu.

Ibid.

On ne ménage rien quand on perd ce qu'on aime. Boyer. Clotilde, acte 4.

Quand on perd ce qu'on aime, il faut ceffer de vivre. Pradon. Statira, acie s.

Ah! que ne fait-on pas quand on perd ce qu'on aime? La Grange. Athénais, acte 4.

Eh! qui n'éprouve pas, dans la perte commune,
Les triftes fentimens de fa propre fortune?

Qui de nous vers le ciel n'élève pas les cris
Pour les jours d'un époux, ou d'un père, ou d'un fils?

Voltaire. Orphelin de la Chine, acte 1.

Un citoyen n'eft rien dans la perte commune.

Ibid. acte 4.

Rien ne peut confoler, qaund on perd ce qu'on aime. Le Blanc. Aben-Zaïd, afte 1.

PEUPLE.

Un peuple fubjugué se révolte aisément.

Du Ryer. Alcionée, acle 4.

La faveur du peuple eft un grand avantage.
Souvent pour fes égaux on en a bien reçus,
Que l'on détefteroit s'ils tenoient le deffus.
Pour vivre fans révolte, un peuple qui murmure
Veut des rois de naiffance & non pas d'aventure.
Tant que le char du jour fut conduit du Soleil,
Il remplit l'univers d'un luftre nompareil ;

De ce char lumineux les chevaux fans audace
Ne quittèrent jamais leur route ni leur trace:
Mais, lorsqu'un Phaëton les tint deffous fa main,
Devenus orgueilleux, ils rompirent leur frein;
Dans le monde troublé leurs flammes s'épandirent,
Et, perdant le cocher, eux-mêmes fe perdirent.
Le peuple en eft de même ; il s'émeut aisément,
Lorsqu'un maître inconnu prend fon gouverne-

ment;

Mais fans peine & fans force il adore des maîtres
Dont il a refpecé les illuftres ancêtres.

Id. Cléomédon, acte 2.

De quoi qu'on flatte un peuple à qui l'on fait ou

trage,

Rarement les bienfaits lui changent le courage.
Ibid. acte 3.

Le peuple eft dangereux, fi l'on ne le maîtrise :
Il pense qu'on le craint lorsqu'on le favorife;
Et, fur cette croyance autorifant fes droits,
Quelquefois il devient le tyran de fes rois.

Id. Efther, acte 2.

Le peuple eft incapable, en fortant du devoir,
De donner des raisons, comme d'en recevoir.

Id. Saul, acte 1.

Si le peuple ne craint, lui-même il fe fait craindre.

Ibid.

Des peuples mutins

N'ont jamais pour long-temps la faveur des deftins.

Id. Scévole, acte 1.

Quand il faut foumettre un peuple conjuré, Le plus fanglant triomphe eft le plus affuré.

Ibid.

Les peuples que le fort a foumis à des rois
En doivent révérer la perfonne & les loix:
C'est là mon fentiment; & je tiens que fans crime
On ne peut renverfer un trône légitime.

Scudéry. Céfar m.,

Un grand potentat

Se doit faire des loix des maximes d'état;

acte 1.

C'eft d'elles qu'il apprend à régir les provinces.
Le peuple a des vertus qui font défauts aux princes.
Rien ne doit être égal entre ces deux humeurs:
Ils diffèrent de rang, qu'ils diffèrent de mœurs;

Ce