GRATS. دو دو J. DE SE-» Prince, mais de lui parler; je fis réponse que je fçavois par expeperience, que dans un Païs com» me celui-là, il falloit avoir bons » yeux, & bonnes oreilles. En effet » il faut y connoître parfaitement » fon monde, & parler plus fouvent » à l'oreille qu'à haute voix. Ainfi je » demeurai.comme j'étois. M. de Segrais avoit été reçu à l'Academie Françoife dès l'année 1662. & comme celle de Caen étoit de-" meurée fans protecteur depuis la mort de François de Matignon, Lieutenant de Roy en Normandie, arrivée en 1675. il en recueillit les membres chez lui, où il fit accommoder un appartement fort propre, pour y tenir leurs affemblées. Il fut affligé pendant les derniers mois de fa vie d'une langueur, caufée par une hydropifie, qu'il regarda comme une faveur du Ciel, & dont il fçut profiter en chretien. Il mourut le 25. Mars (a) 1701. dans fa 77. année. (a) On s'eft trompé dans la defcription du Parnale François, en mettant fa mort le 25. Septembre. Ses Ses talens ne fe bornoient pas à J. DE SEbien écrire; il avoit encore beaucoup GRAIS. d'agrémens dans la converfation; it fçavoit mille chofes agréables, & il les racontoit d'une maniere qui faifoit autant de plaifir que les chofes même. Quand il avoit une fois com mencé, il ne finiffoit pas aifément; & M. de Matignon difoit à ce fujet, qu'il n'y avoit qu'à monter Segrais, & à le laiffer aller. Il ne parloit pourtant jamais trop au gré de ceux qui l'écoutoient, & l'extrême furditó où il étoit tombé fur la fin de fes jours n'empêchoit pas que les perfonnes les plus diftinguées ne l'allaffent voir, pour le plaifir feul de l'entendre. C'étoit un homme doux complaifant, aimant à faire plaifir,. & ne difant jamais rien de defobligeant de perfonne. M. de la Monnoye fit à l'occafion de fa mort cette Epigramme, qu'on a attribué mal-à-propos à l'Abbé Teftu dans un Recueil d'Epigrammes publié en 1720. Quand Segrais affranchi des terreftres liens J. DE SE-Defcendit plein de gloire aux champs GRAIS. Elyfiens, Virgile en beau François lui fit une ha rangue; Et comme à ce difcours Segrais parut Si je fçais, lui dit-il, le fin de votre C'est vous qui me l'avez appris. Catalogue de fes Ouvrages. 1. Athis, Paftorale. Paris 1653. in-4°. Cette Piece de Poëfie, que M. de Segrais fit en l'honneur de fon Païs, a merité l'approbation de M Huet, qui la trouve preferable à fes autres Ouvrages par la nouveauté de l'invention, & par l'agrément de la fiction; quoique l'obfcurité des lieux que Segrais a choifis, pour être letheâtre des avantures qu'il décrit, & qui ne font connus que par ceux qui les habitent, ayent fait perdre à cet Ouvrage une partie des applaudiffe mens qu'il méritoit. 2. Les Nouvelles Françoifes, ou les divertiffemens de la Princeffe Aurelie Paris 1657. in-8°. 2. vol. Ce font des Hiftoriettes qu'il avoit compofées pour amufer Mademoifelle à S. Far- J. DE SE in-4 4. L'Eneide de Virgile traduite en 6. Segraifiana, ou mélange d'Hiftgi- l'Amour gueri par le temps, Trage die Ballet du même Auteur, non imprimée. Ensemble la Relation de l'Ifle Ima-- GRAIS. J. DE SE-ginaire, & l'Hiftoire de la Princeffe de Paphlagonie, imprimée en 1646. par L'ordre de Mademoifelle. La Haye 1722. in-8°. Cette premiere édition a été faite à Paris, & a été fuivie d'une autre faite en 1723. Amfterdam in-12. qui eft beaucoup plus belle. La Préface qu'on voit à la tête de l'une & de Fautre eft de M. de la Monnoye On y dit que les particularitez contenues dans le Segraifiana ont été recueillies par les foins d'un illuftre Confeiller d'Etat, (c'eft-àdire M. Foucault Intendant de Caen, dont la maifon étoit le rendez-vous de tout ce qu'il y avoit à Caen de perfonnes de mérite & de qualité. M. de Segrais y étoit reçû avec diftinction, lorfque fa fanté lui permettoit de s'y trouver; il y avoit pour lui une place de réferve auprès d'une tapifferie, derriere laquelle un homme de confiance étoit caché, qui écrivoit ce qu'il difoit, & c'eft de la qu'a été tiré le Segraifiana, dans lequel il y a plufieurs faits finguliers & curieux, quoiqu'on ne puiffe nier qu'il n'y en ait auffi plufieurs qui ne méritoient pas |