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qu'il a été mis en fa place. Et le prédicateur ajouAN. 1486. toit. Celui qui ne me voudra pas croire, fe transporte dans l'endroit pour le voir, parce que j'aime » mieux voir que croire. » Cette propofition, dit la faculté, a quatre parties. La premiere qui eft copulative, eft fauffe, contraire à l'écriture & au fentiment des faints peres, doit être expofée dans un fens catholique, & femble devoir être publiquement révoquée. La feconde, qui parle de la tranflation de faint François à la place de Lucifer au deffus des chœurs des anges, eft témeraire & présomptueuse, dérogeà la dignité & aux privileges de la fainte Vierge. La troifiéme, qui parle de l'humilité, & qui dit qu'aucun faint n'en a tant eu que faint François, eft témeraire, présomptueufe, fauffe, injurieuse aux faints. La quatriéme ne contient que des paroles de railleries, tout-à fait indécentes dans la bouche d'un prédicateur.

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II. » Saint François eft femblable à Jesus Christen » quarante manieres : il eft un fecond Chtift, & un fecond Fils de Dieu.» Cette propofition a deux parties. La premiere, fi elle s'entend d'une reffemblance entere en perfection & égalité, est fausse & héretique: fic'eft d'une reffemblance imparfaite, finguliere & fpéciale, au deffus de tous les autres faints, elle eft témeraire, fcandaleufe & avancée fans aucune autorité ni apparence de verité. La feconde partie, que faint François eft un fecond Christ, eft fausse, héretique & doit être rétractée publiquement.

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III. » La conception de faint François a été prédite à fa mere par un ange. Il eft né dans un étable » entre un bœuf & un âne, & fa mere ne pouvoit le » mettre au monde autrement ni dans un autre en

droit. « La premiere partie de cette propofition est avancée témerairement : la feconde eft ridicule : & AN. 1486. la troifiéme fimplement fauffe.

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I V. Saint François a reçu fucceffivement fes ftig- « mates, deux heures d'intervale entre chacune, qu'il « ne recevoit qu'en tombant par terre, à cause de l'exceffive douleur qu'il reffentoit : en forte qu'il auroit « rendu l'ame, fi Jesus-Chrift ne l'eût fortifié. » Les deux parties de cette propofition ne font foutenuës d'aucune autorité, & femblent être un effet de l'imagination du prédicateur : elles sont donc suspectes de fauffeté, & dérogent beaucoup aux hiftoires publiques & à la légende approuvée de faint François.

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V. Saint François en recevant fes ftigmates a fouf- « fert de fi grandes douleurs, qu'elles peuvent être cen- « fées femblables à celles de Jefus Chrift dans fa paf- « fion. » Cette propofition n'eft pas feulement fauffe, mais encore héretique : elle paroît même ufurper l'excellence du mérite de Jefus-Chrift & fa prérogative fpéciale, en ce que l'auteur a la témerité d'ofer attribuer à faint François les mêmes privileges qu'au Fils de Dieu. On doit donc la rétracter publique

ment.

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V I. Saint François a commencé de recevoir les «< ftigmates de grand matin, & a continué jusqu'à « trois heures après midi, temps auquel Jesus-Chrift « expira. Cette propofition ne paroît pas feulement contraire à l'hiftoire de la vie du faint, mais encore à la verité.

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VII. Saint François a porté pendant deux ans « fes ftigmates avec des cloux rivez dedans & dehors « & enfermez dans fes plaies. » Quoique cette propofition, comme elle cft conçue, foit manifeftement

contraire aux histoires publiques & à la légende ap. AN. 1846. prouvée du faint: on peut dire toutefois felon cette même légende, que ce faint a porté continuellemen les ftigmates imprimez fur fon corps par le doigt de Dieu, deux ans avant fa mort, que les cloux s'élevoient de sa chair, & que leurs têtes rondes paroiffoient dans la paume de la main & fur les pieds, laiffant voir leurs pointes rivées en dehors.

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VIII. « Jelus-Chrift en perfonne a imprimé les ftigmates fur faint François, en le perçant de fa propre main. » Cette propofition eft témeraire & vrai-femblablement fauffe, comme contraire à la légende du faint.

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IX. Saint François a reçu la plaïc à son côté, · quand Jesus-Chrift a appliqué le côté percé en croix au côté du faint. » Cette propofition eft témeraire & vrai- femblablement fauffe comme la précedente.

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X. « Dans le temps que faint François a reçu les » ftigmates, la pierre s'eft fendue, comme il eft arrivé dans la paffion de Jefus Chrift. Saint Jean qui nous l'apprend mit fon bras dans la fente de la pierre. Cette propofition eft douteuse, incertaine, & ne doit être nullement prêchée au peuple, à moins qu'elle ne fe trouve dans l'histoire.

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XI.« Saint François a obtenu de Dieu ce privilege, que tous les ans il descend dans le purgatoire le jour de fa fête, & en délivre tous ceux de fon ordre, religieux, religieufes, ceux & celles qui por» tent fon habit, & les emmene en paradis, comme » l'ame de Jefus-Chrift eft defcendu aux enfers & a » emmené avec elle le troifiéme jour les ames des anciens peres. Cette propofition paroît fufpecte d'hé.

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refie, contraire à la justice & à la loi de Dieu, prêchée par interêt pour tromper le peuple: ce qui fait AN. 1486. qu'on doit la condamner, & défendre qu'on la prêche fur peine des cenfures ecclefiaftiques.

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XII. « Saint François a obtenu de Dieu, que tous «< les religieux de fon ordre qui n'obferveroient pas la « regle comme il faut, ne pourroient demeurer longtemps en ce monde, & que ceux qui parleroient mal de fes religieux, feroient griévemert punis dans ce «< monde & dans l'autre. Ce que le faint n'a révelé à perfonne pendant fa vie qu'à faint Leon fon con- «< fesseur, qui l'a revelé après la mort du faint. » Cette propofition eft condamnée comme schismatique, féditieufe, notoirement fauffe, impertinente & fufpecte d'hérefie.

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On trouve encore dans les regiftres des cenfures de la faculté de théologie de Paris, une autre cenfure de fept propofitions que l'évêque de Meaux avoit préfentées à la même faculté pour lui. Ces propofitions font. 1. C'est un plus grand crime d'avoir habitude avec fa commere qu'avec fa mere. Cette propofition « eft déclarée héretique & scandaleuse. 2. L'évêque ni fon pénitencier ne peuvent pas abfoudre d'un tel« crime, il faut avoir recours au pape. Ce qui eft faux, contraire au droit commun & à la coutume de l'églife. 3. Un prêtre fornicateur ne doit pas dire, Dominus vobifcum, niréciter l'office en aucun lieu facré. Ce qui eft faux & fufpe&t d'hérefie. 4. Les facremens «< adminiftrez, ou l'office dit par un tel prêtre ne «< valent pas mieux que les cris des chiens. » Propofition fauffe & erronée dans la premiere partie, héretique, fcandaleufe & offenfant les oreilles pieufes dans la feconde. s. Il n'y a qu'un faint Yves parmi les avo

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» cats de fauvé. Cette propofition eft vraie, dit la faAN 1486. „culté. 6. L'enfer est tout rempli d'avocats, ainfi perfonne ne doit craindre d'y aller. Propofition fauffe » en foi, témeraire & ridicule. 7. Les apotiquaires les armuriers, les médecins, & ceux qui font pro» fession d'autres métiers iront en paradis, s'ils y sont >> portez par tous les diables ou fur la queuë d'un mu» let. » Propofition témeraire, présomptueuse, qui condamne plufieurs profeffions permifes dans l'état. Cette cenfure des docteurs de Paris eft du troifiéme de Novembre de l'an 1486.

XL.

Le pape confirme

fucceffion des

ann. 1486. 12. 46.

cil. to. 13. p. 1467.

Dès que Henri VII. fut établi fur le trône d'AnLe mariage de gleterre, Innocent VIII. confirma fon mariage avec Henri VII. & la Elifabeth, & ordonna aux Anglois par fon autorité Lancaftres. apoftolique de ne plus contefter le roïaume à la maiRaynald. ad hune fon de Lancaftre; à qui il se croïoit en droit de l'afLabbe collect. con- furer. La lettre eft du vingt feptiéme de Mars 1486. & adreffée au roi. Il lui en écrivit une autre pour le prier de fouftraire les ecclefiaftiques de fon roïaume à la jurisdiction féculiere. J'ignore la datte de cette lettre, elle est marquée du feptiéme de Mai 1485. mais c'eft une erreur: puifque Henri VII. ne monta fur le trône d'Angleterre que le vingt-deuxième du mois d'Août.

XLI.

Conciles en An

condamne Pea

ton.

Labbe collect. con

Jean Morton archevêque de Cantorberi & légat gleterre où l'on du faint fiege, croïant qu'il étoit utile de faire quelCocke & Milver- ques reglemens au fujet de la difcipline & des mœurs du clergé, affembla les prélats & le refte du clergé de cil. to. 13. p. 1466. fa province dans l'églife de faint Paul de Londres le treiziéme de Février 1486. qui étoit la premiere année de fa translation du fiege d'Ely à celui de Cantorbery. Nous n'avons point les reglemens qui furent fait dans cette assemblée, excepté un feul où il est

ordonné

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