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Rapin Thoras hift.

14.P 502.

tous les obstacles à l'unique empêchement de l'honAN. 1502. nêteté publique, qui ne permet pas qu'une femme a Angleterre lil. après avoir ftipulé folemnellement une promeffe de mariage avec un homme par parole de prefent, fans avoir néanmoins paffé outre, épouse enfuite le frere du même homme. Mais il penfoit que fi Alexandre avoit bien permis à Emmanuel roi de Portugal d'épou, fer la princeffe Marguerite, après s'être marié en premiere nôçes avec Ifabelle fa four aînée, dont il avoit eu un fils, il feroir moins de difficulté à lui accorder la même permission, s'il difoit que fon mariage n'avoit point été confommé. C'eft pourquoi il infifta fur cette raison qu'on tâcha de publier par tout; mais que prefque perfonne ne crut vraïe, quoique chacun parlât comme les autres pour plaire au roi.

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;

Dans la même année mourut encore Jean Albert roi de Pologne fils de Cafimir né en 1459. & élu en 149 2. du confentement d'Uladiflas fon frere aîné roi de Hongrie & de Boheme. Il étoit fçavant fur tout dans l'hiftoire, liberal envers fes foldats ; mais peu heureux à la guerre. Il en entreprit une contre Etienne vaivode de Valachie, & il y fut défait dans une embuscade ce qui l'obligea d'appeller les Turcs à fon fecours. Frederic de Saxe grand-maître des chevaliers de Pruffe, fe fervit de cette occafion pour s'exempter de l'hommage qu'il devoit à la Pologne, felon l'accord fait entre leurs prédeceffeurs. Il étoit excité à ce refus par l'empereur Maximilien & les autres princes d'Allemagne, qui lui firent de belles promeffes pour l'engager à la révolte. Mais Jean Albert voulant exiger cet hommage par les armes, fut emporté d'apoplexie le dix-feptiéme de Juin âgé d'environ quarante deux ans, dans la neuvième année de fon regne,

fans

fans avoir été marié, fon corps fut tranfporté à Cracovie , parce qu'il étoit mort à Toruna, & enterré AN. 1592, dans l'églife de la fortereffe. Alexandre fon troifiéme frere, grand duc de Lithuanie lui fucceda, & par-là la Lithuanie fut unie à la Pologne. Ce duc étant venu de Lithuanie à Cracovie, fut facré par le cardinal Frederic fon frere archevêque de Gnefne, & couronné le douziéme de Decembre troifiéme Dimanche de l'Avent. Helene fon épouse fille de Jean duc de Moscovie ne fut point couronnée felon la céremonie ordinaire en ces occafions, parce qu'elle fuivoit le rit des Grecs.

fi

Les rois catholiques fous le regne defquels Chrifstophle Colomb avoit découvert un nouveau monde dans la mer Atlantique par le fecours des vaisseaux qu'ils lui avoient fournis, s'acquirent par-là une grande réputation, qu'ils voulurent encore tenter de faire faire de nouvelles découvertes, & réfolurent d'y envoïer de nouveau. Americ Vespucci Italien, natif de Florence & qui étoit pour lors en Espagne se prefenta à ce fujet, & s'embarqua en qualité de marchand fur la petite flotte d'Alphonfe de Ojeda. Il partit d'Espagne dans le mois de Mai 1497. parcourut les côtes de Paria & de la terre-ferme jufqu'au Golfe de Mexique, & revint en Espagne dix-huit mois après. Il prétendit avoir le premier découvert la terre-ferme qui eft au-delà de la ligne; & par un honneur que n'ont pû obtenir tous les rois de l'univers, il donna fon nom à ces grands païs des Indes occidentales de l'Amerique, non feulement à la Septentrionale ou Mexicane; mais encore à la Meridionale ou Peruane, qui ne fut découverte qu'en 1525. par François Pizarro Espagnol. Un an après ce preTome XXIV,

Mmm

CXL. Americ Vespuce

fait la découverte

de l'Amerique.

Maffa. hist. Ina

diar. lib. 2.
oi. n. 85.

Raynald. ad ann

mier voïage Vespucci en fit un second, & commanAN. 1502. da fix vailleaux ou caravelles fous les enfeignes des mêmes rois Ferdinand & Ifabelle. 11 alla non-feulement aux ifles Antilles; mais encore au-delà fur les côtes de la Guàïane & de Venezuela, & revint au mois de Novembre 1500. à Cadix, d'où il fe retira à Seville. Les Espagnols lui aïant témoigné trèspeu de reconnoiffance de toutes les découvertes, leur procedé le rebuta d'entreprendre de nouveaux voïages.

CXLI.
Le roi de Portu-

yeaux pais.

1. 1. c. 6.

Anton. Leon. bi

Surius append. ad

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Emmanuel roi de Portugal animé d'une fécretgal l'emploie pour te émulation contre les rois catholiques, avoit dédécouvrir de nou- ja fait travailler à la découverte de nouvelles terHerrera decad. 1. res, & aïant été informé du mécontentement de Vespucci, il l'attira dans fon roïaume, & lui donbliot, jud, univers, na trois vaiffeaux pour entreprendre un troifiéme Naucler p. 520. Voïage dans les Indes. Vefpucci accepta fon offre, & partit de Lifbone le treiziéme de Mai 1501. Il courut les côtes d'Afrique jufqu'à Sierra-Liona, & la côte d'Angola. Enfuite il paffa le long de celle du Bréfil qu'il découvrit toute entiere jufqu'à celles des Patagons, & par delà la riviere de la Plata ; d'où aïant repaffé vers Sierra-Liona & la côte de Guinée, il revint en Portugal & arriva à Lisbonne le feptiéme de Septembre de cette année 1502. Le roi Emmanuel extrémement fatisfait lui donna le commandement de fix vaiffeaux avec lesquels il fit un quatriéme voïage, & partit le dixiéme de Mai 1 503. Il paffa le long des côtes d'Afrique & du Brefil: & dans le deffein de découvrir un paffage pour aller par l'Occident dans les Moluques, il fut à la Baye de tous les Saints jufqu'aux Abrolhos & à la riviere de Curabado. Mais comme il n'avoit des provifions que pour vingt mois, &

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qu'il fut obligé d'en paffer cinq fur cette côte qu'il reconnut; hors d'efperance d'avancer à caufe du A N. 1502. mauvais temps & des vents contraires, il prit le parti de retourner en Portugal où il arriva le dix-huitiéme de Juin 1504. & y mourut en 1508. laissant plufieurs lettres & une relation de fes quatres voïages qu'il dédia à René II. duc de Lorraine, qui prit le

titre de roi de Sicile.

tres,

L'archevêque de Tolede commença dans cette année à travailler au grand projet d'une bible polyglotte ou en plusieurs langues.. Dans ce dessein il fit venir d'Alcala à Tolede beaucoup de fçavans hommes dans les langues Grecque, Hebraïque, Arabe & audont la connoiffance eft abfolument neceffaire pour la parfaite intelligence de l'écriture fainte, & que ce prélat avoit autrefois apprifes exactement. On trouve dans cette bible le texte Hebreu de la maniere dont les Juifs le lifent; la vei fion Grecque des septante; la verfion Latine de faint Jerôme, que nous appellons Vulgate; & enfin les paraphrafes Chaldaïque d'Onkelos fur les cinq livres de Moïses feulement, & l'on a joint une traduction litterale au Grec des septante. Il y a deux préfaces à la tête; la premiereadreffée à Leon X. parce que cette bible ne fut imprimée qu'en 1515. & l'on y remarque que Ximenés qui en eft l'auteur, y dit en termes exprès, qu'il eft très utile à l'églife de donner au public les originaux de l'écriture fainte, foit parce qu'il n'y a aucune tra duction qui puiffe parfaitement representer fes originaux, foit parce qu'on doit avoir recours au texte Hebreu pour les livres de l'ancien teftament, & au Grec pour ceux du nouveau, felon le fentiment des faints peres. La feconde préface semble

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n'être pas de Ximenés, parce que tout ce qu'il a dit AN. 1. 1502. dans la premiere en faveur du texte Hebreu, y cft détruit; car il y témoigne qu'on a placé l'ancienne verfion Latine de faint Jerôme entre le texte Hebreu & le texte des feptante, comme entre la synagogue & l'églife Orientale, pour reprefenter Notre-Seigneur Jefus-Chrift entre deux larrons.

Forez M. Dupin

nes fur la bible, s

من

crée du P. le Long,

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On n'a pas fait difficulté de corriger les traducHans fes prolegome- tions Grecque & Latine fur le texte Hebreu, & soula bibliotheque fa- vent même affez mal-à-propos, & fans aucune neprêtre de l'Oratoi ceffité; ce qui eft arrivé principalement dans la verfion des septante qu'on a réformée ou plûtôt corrompue en plufieurs endroits, pour la rendre plus conforme à l'original Hebreu ; l'on a fait la même chofe à l'égard de la Vulgate. Comme les exemplaires Latins étoient fort défectueux, on s'eft auffi donné la liberté de la réformer, non-feulement fur d'anciens exemplaires Latins; mais même fur le texte Hebreu; de forte qu'on ne s'eft pas contenté d'en ôter les fautes des copiftes, mais on en a retranché plusieurs chofes qu'on a crû n'y devoir pas être. L'archevêque de Tolede ne jugea pas à propos de donner d'autres paraphrafes Chaldaiques que celle d'Onkelos fur le Pentateuque. Il fit néanmoins traduire en latin les autres paraphrafes; après en avoir retranché les fables du Talmud; mais il fe contenta de les mettre dans la bibliotheque d'Alcala, & ne les publia pas, parce que la mort le prévint.

Pour ce qui eft du nouveau teftament, on y voit le texte Grec imprimé fans accens & fans efprits; parce qu'en effet les plus anciens manufcrits n'en ont point, & qu'on a cru par-là mieux representer les originaux Grecs. Ce qu'on n'a pourtant point ob

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