Imágenes de páginas
PDF
EPUB

TIN.

prirent pour date ce confulat. Quot CONSTAN- qu'en dife M. de Tillemont, je soupçonne qu'Andronicus & Probus marAn. 310. qués pour Confuls en 310 dans les faftes de Théon, ne furent nommés par Galere qu'après la mort de Maximien. Il ne voulut pas qu'on continuât de dater les actes publics par le confulat d'un prince, qui venoit de fubir une mort fi ignominieufe. En Italie Maxence s'étoit fait feul conful pour la troifiéme fois, fans prendre pour collégue fon fils Romulus, comme dans les deux années précédentes: ce qui donne à quelques-uns lieu de croire que ce jeune prince étoit mort en 309. Son pere le mit au nombre des Dieux.

LV. Conftantin

Eumen. Pa

neg. c. 21.

La révolte de Maximien avoit fait des of reveillé l'humeur guerriere des Barfrandes à A bares; fon malheureux fuccès leur polion. fit mettre bas les armes. Sur la nouvelle de leurs mouvemens, Conftantin fe mit en marche vers le Rhin: mais dès le fecond jour, comme il approchoit d'un fameux temple d'Apollon, dont l'histoire ne marque pas le lieu, il apprit que tout étoit calmé,

Il prit cette occafion de rendre hommage de fes victoires à ce Dieu, CONSTAN qu'il honoroit d'un culte particulier, comme il paroît par fes médailles, & de lui faire de magnifiques offrandes.

TIN.

An. 3104

LVI.

la ville de

Il continua fa marche jufqu'à Tréves, & s'occupa à réparer & à embel-, Il embellie lir cette ville, où il faifoit fa réfi- Tréves. dence ordinaire. Il en releva les mu- Eumen. Pa railles ruinées depuis long-tems: il neg. c. 2. y fit un cirque prefque auffi grand que celui de Rome, des bafiliques, une place publique, un palais de Juftice; édifices magnifiques, fi l'on en croit Eumene, qui prononça en cette occafion l'éloge du Prince reftau

rateur.

IVII.

Guerre con

tre les Barba

res.

Nazar. Pa neg. c. 18.

Le repos de Constantin étoit pour les Barbares d'au-delà du Rhin le fignal de la guerre. Dès qu'ils le voyent occupé de ces ouvrages, ils reprennent les armes, d'abord fépaEuf. Vit. l.1 rément; enfuite ils forment une ligue c. 25. redoutable & réuniffent leurs troupes. C'étoient les Bructeres, les Chamaves, les Chérufques, les Vangions, les Allemands, les Tubantes. Ces peuples occupoient la plus grande

E.

C.

Médailles

TIN.

partie des pays compris entre le

CONSTAN- Rhin, l'Océan, le Véfer & les fources du Danube. L'Empereur toujours An. 310. préparé à la guerre dans le fein même de la paix, marche contre eux dès la premiere allarme; & fait en cette occafion ce qu'il avoit vû pratiquer à Galere dans la guerre contre les Perfes. Il fe déguife, & s'étant approché du camp ennemi avec deux de fes officiers, il s'entretient avec les Barbares & leur fait accroire que Conftantin eft absent. Auffi-tôt il rejoint fon armée, fond fur eux lorfqu'ils ne s'y attendoient pas, en fait un grand carnage, & les oblige de regagner leurs retraites. Peut-être fut-ce pour cette victoire qu'on commença cette année à lui donner fur fes monnoies le titre de Maximus, que la poftérité lui a confervé. Rappelé dans lá Grande-Bretagne par quelques mouvemens des Pictes & des Calédoniens, il y rétablit la tranquilité.

[ocr errors]

Tandis

que

Dieu récompenfoit par Nouvelles ces heureux fuccès les vertus morales

exactions de

Galere. de Conftantin, il puniffoit les fureurs Last. c. 31. de Galere, qui avoit le premier al

TIN.

lumé les feux de la perfécution, & qui la continuoit avec la même violence. CONSTAN Ce Prince après l'élection de Licinius s'étoit retiré à Sardique. Hon- An. 310. teux d'avoir fui devant un ennemi qu'il fe croyoit en droit de mépriser, plein de rage & de vengeance, il fongeoit à rentrer en Italie, & à raffembler toutes fes forces pour écrafer Maxence. Un autre deffein occupoit encore fa vanité. La vingtiéme année depuis qu'il avoit été fait Céfar, devoit expirer au premier de Mars 312. Les Princes fe piquoient de magnificence dans cette folemnité, qu'on appeloit les Vicennales; & l'altier Galere, qui fe mettoit fort au-deffus des trois autres Auguftes, se préparoit de loin à donner à cette cérémonie toute la fplendeur qu'il croyoit convenir au chef de tant de fouverains. Pour remplir ces deux objets, il avoit befoin de lever des fommes immenfes, & de faire de prodigieux amas de bled, de vin, d'étoffes de toute efpece, qu'on diftribuoit au peuple avec profufion dans les fpectacles de ces fêtes. Sa dureté naturelle

CONSTAN

TIN.

& la patience de ses sujets étoit pour lui une reffource qu'il croyoit inépuifable. Un nouvel effain d'exacteurs fe

An. 310. répandit dans fes états; ils raviffoient

Sa maladie.

fans pitié ce qu'on avoit fauvé des vexations précédentes: on pilloit les maifons; on dépouilloit les habitans; on faififfoit toutes les récoltes, toutes les vendanges; on enlevoit jufqu'à l'efpérance de la récolte prochaine, en ne laiffant pas aux laboureurs de quoi enfemencer leurs campagnes; on vouloit même exiger d'eux à force de tourmens ce que la terre ne leur avoit pas donné : ces malheureux pour fournir aux largeffes du Prince, mouroient de faim & de mifere. Tout retentiffoit de plaintes, lorfque les cris affreux de Galere arrêterent tout à-coup les violences de fes officiers, & les gémiffemens de fes fujets.

Il étoit tourmenté d'une cruelle Lact. c. 33. maladie: c'étoit un ulcere au périnée, Euf. 1. 8. c. qui réfiftoit à tous les remedes, à Anony. Va- toutes les opérations. Deux fois les médecins vinrent à bout de fermer la Zof. L. 2. playe; deux fois la cicatrice s'étant

16.

lef.

Aurel. Vict.

« AnteriorContinuar »