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de fon pouvoir. Il prit donc les voies CONSTAN- de douceur : il envoya propofer à Maxence une entrevûe. Celui-ci loin

TIN.

An. 311. de l'accepter, entra dans une espece

XC.

puyent tous

44.

Incert. Pa

neg. c. 2.

de fureur; il fit abatre ce qu'il y avoit à Rome de ftatues de Conftantin, & les fit traîner dans la boue: c'étoit une déclaration de guerre, & Maxence en effet publia qu'il alloit venger la mort de fon pere.

Licinius pouvoit traverfer ConftanIls s'ap tin & jetter des troupes en Italie par deux par des l'Iftrie & par le Norique, qui confialliances. noient avec fes états. Conftantin réufLact. c. 43 fit à fe l'attacher en lui promettant Euf. Hift. fa foeur Conftantia en mariage. Maxi1. 8. c. 14. min prit ombrage de cette promeffe; il crut que cette alliance fe formoit Zof. L. 2. contre lui: & pour la balancer, il s'appuya de celle de Maxence, à qui il envoya demander fon amitié, mais fécrettement; car il vouloit conferver avec Conftantin-les dehors d'une bonne intelligence. Ses offres furent acceptées avec la même joie qu'un fecours envoyé du ciel: Maxence lui fit dreffer des ftatues à côté des fiennes. Cependant Conftantin ne fut inftruit

TIN.

de cette intrigue & de la perfidie de Maximin, que par la vûe même de CONSTANces ftatues, quand il fut maître de Rome. Au refte ces deux alliances ne An. 311. produifirent d'autre effet que la neutralité des deux Princes, qui ne prirent aucune part à cette guerre.

XCI.

de Maxence.

Lact. c. 44.

Jamais l'Occident n'avoit mis fur pied de fi nombreuses armées. Maxen-, Préparatifs ce affembla cent foixante & dix mille hommes d'infanterie, & dix-huit mille Zef. 1.2. chevaux. C'étoient des foldats qui avoient autrefois fervi fon pere; Maxence les avoit enlevés à Sévere, & il y avoit joint de nouvelles levées. Les troupes de Rome & d'Italie faifoient quatre-vingt mille hommes; Carthage en avoit fourni quarante mille: tous les habitans des côtes maritimes de la Toscane s'étoient enrollés & formoient à part un corps confidérable: le refte étoit des Siciliens & des Maures. Il employa une partie de ces troupes à garnir les places qui pouvoient défendre l'entrée de l'Italie, & tint la campagne par fes généraux avec cent mille hommes. Il avoit des chefs expérimentés, de l'argent & des

vivres: Rome en avoit été pourvûe CONSTAN- pour long-tems aux dépens de l'Afrique & des ifles, dont on avoit An. 311. enlevé tous les bleds. Sa principale

TIN.

XCII. Forces de

5,25.

Zof. l. 2.

confiance étoit dans les foldats Prétoriens, qui l'ayant élevé à l'empire, s'étoient prêtés à toutes fes violences, & ne pouvoient efpérer de grace que d'un prince, dont ils avoient partage tous les crimes.

Conftantin avoit une armée de Conftantin. quatre-vingt-dix mille hommes de Incert. Pa- pied & de huit mille chevaux. Elle neg. c. a, 3, étoit compofée de Germains, de Bretons & de Gaulois. Mais la néceffité où il étoit de border le Rhin de foldats pour la fureté de la Gaule, ne lui laiffa que vingt-cinq mille hommes à conduire au-delà des Alpes. Un mot qui ne fe trouve que dans un panégyrifte, fuppofe qu'il avoit une flotte avec laquelle il s'empara de plufieurs ports en Italie. Mais on ne fait fur ce point aucun détail.

XCIII.

C'étoit peu de troupes contre des Inquiétudes forces auffi grandes que celles de de ce Prince. Maxence: mais au nombre fuppléoit une bravoure éprouvée, & la capa

Incert. Pan.

ibid.

TIN.

An. 311.

Euf. Vit. 1. 1. c. 37. Hift. Mifc 1. 11.

cité de leur chef, qui ne les avoit jamais ramenées du combat qu'avec CONSTANla victoire. Il y eut pourtant d'abord quelques murmures dans l'armée ; les officiers mêmes fembloient inti-, midés & blâmoient fourdement une entreprise qui paroiffoit téméraire ; les harufpices ne promettoient rien d'heureux; & Conftantin qui n'étoit pas encore affranchi des fuperftitions, redoutoit non pas les armes de fon ennemi, mais les maléfices & les fecrets magiques qu'il mettoit en

œuvre.

XCIV.

nisme.

Il crut devoir y oppofer de fon Réflexions côté un fecours plus puiffant ; & l'en- qui le portent fer étant déclaré pour Maxence, il au Chriftiachercha dans le ciel un appui fupé- Eus.Vit.l.1. rieur à toutes les forces des hommes c. 27. & des démons. Il fit réflexion qu'entre les empereurs précédens, ceux qui avoient mis leur confiance dans la multitude des dieux, & qui, avec le tribut de tant de victimes & d'offrandes, leur avoient encore facrifié tant de chrétiens, n'en avoient reçu d'autre récompenfe, que des oracles trompeurs & une mort funefte; qu'ils

avoient difparu de deffus la terre, . CONSTAN- fans laiffer de poftérité ni aucune trace de leur paffage; que Sévere & Galere, An. 311. foutenus de tant de foldats & de tant

TIN.

CXV.

1. 1. c. 28.

de dieux, avoient terminé leur entreprise contre Maxence l'un par une mort cruelle, l'autre par une fuite honteufe; que fon pere feul, favorable aux chrétiens, & plus zélé pour la confervation de fes fujets, que pour le culte de ces Dieux meurtriers, avoit couronné par une fin heureufe une vie tranquile & pleine de gloire. Occupé de ces pensées, qui ne lui donnoient que du mépris pour fes divinités, il invoquoit ce Dieu unique, que les chrétiens adoroient, & qu'il ne connoiffoit pas; il le prioit avec ardeur de l'éclairer de fa lumiere & de l'aider de fon fecours.

Appatition Un jour que, pénétré de ces fende la Croix. timens, il marchoit à la tête de fes Euf, Vit, troupes, un peu après l'heure de Socrat. l. 1. midi, par un tems calme & ferein, comme il levoit fouvent les yeux vers le ciel, il apperçut au-deffus du foleil Politia SS. du côté de l'orient, une croix éclalex. apud tante, autour de laquelle étoient tra

C. 1.

Philoft. 1. 1.

c. 6.

Men. & A

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