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CONSTA

TIN.

An. 311.

cle.

C.

Difcuffion

'Nic.

Baudri in

Lact. p. 735

une infcription*, qui marque que ce chemin eft l'ouvrage d'un Empereur: c'étoit pour donner un paffage des Gaules en Germanie.

Nous avons rapporté ce miracle d'afur la vérité près Eufebe, qui attefte qu'il le tient de ce mira de la bouche même de Conftantin & que ce Prince lui en avoit confirmé Act. Conc. la vérité par fon ferment. Mais il faut Gelafii Cy- avouer qu'entre les auteurs anciens, zic.l1. c. 4. Oifel. The quelques-uns ne parlent pas de cette numif an apparition de la Croix, d'autres ne la rig. p. 463. Tollius apud racontent que comme un fonge: ce qui a donné lieu aux Infideles dès le cinquieme fiecle de décréditer ce prodige, comme nous l'apprenons de Gelafe de Cyzique ; & à quelques écrivains modernes de le rejetter comme un pieux ftratagême de Conftantin. La vérité de la Religion Chrétienne ne dépend pas de celle de ce miracle; elle pofe fur des principes inébranlables: c'eft un édifice, élevé jufqu'au ciel, établi dans le même tems & par la même main que les fondemens de la terre, qu'il doit fur

* Numinis Augusti via duĉta per ardua montis Fecit iter, petram fcindens in margine fontis

TIN.

An. 311

paffer en durée; ce miracle n'en eft tout au plus qu'un ornement, qui pour- CONSTAN roit tomber, fans lui rien ôter de fa folidité. Je me crois donc, comme historien, en droit de rapporter en peu de mots, fans préjugé ni décifion, ce qu'on a dit pour détruire ou pour autorifer la réalité de cet évé

nement.

CI. Raifons pour le com

Lact. c. 44.
Soz. 1. 1.

C. 3.

Colombus in Greg. Naz inveci. 14. in

Lact. p. 388.

Jul. t. 1. P.

I12.

Ceux qui le combattent, s'appuient fur l'incertitude du lieu où il s'eft paffé; ce qui leur femble affoi- battre. blir l'autenticité du fait en lui-même; fur la narration de Lactance & de Sozomene, qui ne parlent de cette apparition de la Croix que comme d'un fonge de Conftantin, fur le filence des panégyriftes, de Porphyrius Optatianus, poëte contemporain de Conftantin, d'Eusebe même qui n'en dit rien dans fon hiftoire eccléfiaftique, & de S. Grégoire de Nazianze, qui racontant un miracle pareil arrivé du tems de Julien, ne dit pas un mot de celui-ci, qu'il auroit dû naturellement citer, s'il y eût donné quelque croyance. Le ferment même de Conftantin leur rend la

Gothof. in ad. 1. 1. c. 6. Philoft. diff.

chofe plus fufpecte: qu'étoit-il befoin

CONSTAN- de jurer pour prouver un fait, dont il devoit y avoir tant de témoins?

TIN.

An. 311.

CIT.

Raifons pour

l'appuyer.

neg. c. 2.

neg. c. 14.

Les autres répondent, qu'il y a dans l'hiftoire une infinité de faits dont la vérité n'eft pas moins conftaIncerti Pa- tée, quoiqu'on ne fache ni le lieu, Nizar. Pa ni quelquefois le tems même où ils font arrivés : que Lactance n'écrivant pas une hiftoire ne détruit rien par fon filence, & qu'il ne parle que de l'ordre que Conftantin reçut en fonge la veille du combat contre Maxence, de faire graver fur les boucliers de fon armée le monogramme de Chrift; parce qu'ayant pour objet la mort des perfécuteurs, il omet tout ce qui étoit arrivé depuis le commencement de la guerre jufqu'à la mort du tyran: que le récit de Sozomene, qui vivoit au cinquieme fiécle & qui a été copié beaucoup d'autres, prouve feulement que ce miracle étoit contredit dès-lors; & que fon témoignage ne doit être compté pour rien, puifqu'après avoir raconté la chofe comme un fonge, il rapporte enfuite le récit d'Eufebe avec la preuve, c'est-à

par

TIN.

An. 311

dire, avec le ferment de Conftantin, fans donner aucune marque de défian- CONSTANce: que les panégyriftes étant idolâtres, n'avoient garde de relever cette apparition de la Croix, qui faifoit horreur aux payens comme le figne le plus malheureux qu'on trouve cependant dans leurs difcours même de quoi appuyer la verité de cette hiftoire que c'est-là fans doute ce mauvais préfage, dont ils parlent, qui effraya les arufpices & les foldats: que c'eft ce même phénomene, qui déguifé fous des idées plus favora→ bles & plus afforties à la fuperftition payenne, donna, comme ils le difent, occafion au bruit qui courut par toute la Gaule, qu'on avoit vû en l'air des armées éclatantes de lumiere, & qu'on avoit entendu ces mots: Nous allons au Secours de Conftantin. Quant au filence d'Optatianus, d'Eufebe dans fon hiftoire eccléfiaftique & de faint Grégoire, le premier étoit payen felon toute apparence, & d'ailleurs fes acroftiches bifarres ne méritent aucune confidération; Eusebe dans fon histoire n'a fait que parcourir fuccinc

tément toute cette guerre ; il en a réCONSTAN- fervé le détail pour la vie de Conf

TIN.

tantin; faint Grégoire dans l'endroit

An. 311. dont il s'agit ne parlant que des prodiges qui empêcherent les Juifs de rebâtir le temple de Jérufalem, n'avoit pas befoin de s'écarter de fon fujet pour citer des exemples femblables; & jamais a-t-on douté d'un fait hiftorique, parce qu'il n'eft pas rappelpar les auteurs toutes les fois qu'ils racontent d'autres faits qui y font conformes? Pour ce qui eft du ferment de Conftantin, il eft étrange, difent-ils, que ce qu'on regarde comme une preuve de vérité dans la bouche du commun des hommes, foit converti en preuve de menfonge dans celle d'un fi grand Prince : eft-il donc étonnant, que l'Empereur s'entretenant en particulier avec Eufebe d'un fait auffi extraordinaire,que celuici n'avoit pas vû quoique tant d'autres en euffent été témoins, il ait voulu déterminer fa croyance, par un ferment? Après tout, ou les adverfaires accufent Conftantin d'un parjure; ce qui eft un attentat à la mémoire d'un

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