TIN. foient dans tous les cœurs le même CONSTAN- fentiment, que la vûe d'un beau jour après une nuit orageufe. Il rendit au An. 312. fenat fon ancienne autorité; il parla plufieurs fois dans cette augufte compagnie,qui le devenoit encore davantage par les égards que le prince avoit pour elle. Afin d'en augmenter le luftre, il y fit entrer les perfonnes les plus diftinguées de toutes les provin& pour ainfi dire l'élite & la fleur de tout l'empire. Il fut ramener le peuple aux regles du devoir par une autorité douce & infenfible, qui fans rien ôter à la liberté, banniffoit la licence, & fembloit n'avoir en main d'autre force que celle de la raifon & de l'exemple du prince. XXIII. de Conftan CLIX. 4. ces, C'étoit au profit de fes fujets que Libéralités fes revenus augmentoient avec fon tin. Empire. Il diminua les tributs ; & la Grut. thef. malignité de Zofime qui ose taxer Ice Prince d'avarice & d'exactions accablantes, eft démentie par des Zof. 1. 2. infcriptions. Nous verrons dans la fuite d'autres preuves de fa libéralité: elle defcendoit dans tous les détails: il fe montroit généreux aux Euf. vit. l. 1. C. 43. étrangers; il faifoit diftribuer aux pauvres de l'argent, des alimens des vêtemens même. Pour ceux qui nés dans le fein de l'abondance, fe trouvoient par de fâcheux revers réduits à la mifere, il les fecouroit avec une magnificence qui répondoit à leur premiere fortune: il donnoit aux uns des terres, aux autres les emplois qu'ils étoient capables de remplir. Il étoit le pere des orphelins, le protecteur des veuves. Il marioit à des hommes riches & qui jouiffoient de fa faveur, les filles qui avoient perdu leurs peres, & les dotoit d'une ma niere proportionnée à la fortune de leurs époux. En un mot, dit Eusebe, c'étoit un foleil bienfaifant, dont la chaleur féconde & univerfelle diverfifioit les effets felon les différens befoins. XXIV. Embelliffe rations des mens & répas La ville de Rome fut embellie. Il fit bâtir autour du grand cirque de fuperbes portiques, dont les colonnes étoient enrichies de dorures. On villes. dreffa en plufieurs endroits des ftatues, dont quelques unes étoient d'or & d'argent. Il répara les anciens édi Nazar. pan, C. 35. Grut. thef CLXXVII. 7. TIN. fices. Il fit conftruire fur le mont CONSTAN- Quirinal des thermes qui égaloient en magnificence celles de fes prédécefAn. 312. feurs: ayant été détruites dans le facant. & mod. Cagement de Rome fous Honorius Sigon. de elles furent réparées par Quadratiaimp. occ.l.3. nus, préfet de la ville, fous Valenti Nard. Rom. P. 58. nien III; il en fubfiftoit encore une grande partie fous le pontificat de Paul V; lorfque le cardinal Borghese les fit abbatre, on y trouva les ftatues de Conftantin & de fes deux fils, Conftantin & Conftance; qui furent placées dans le capitole. Non content de donner à Rome un nouveau luftre, il releva la plûpart des villes que la tyrannie ou la guerre avoient ruinées. Ce fut alors que Modene, Aquilée & les autres villes de l'Emilie, de la Ligurie & de la Vénétie, reprirent leur ancienne fplendeur. Cirthe capitale de Numidie, détruite, comme nous l'avons dit, par le tyran Alexandre, fut auffi rétablie par Conftantin qui lui donna fon nom. Elle le conserve encore aujourd'hui avec plufieurs beaux reftes d'antiquité. TIN. XXV. Etabliffe Tous les favans conviennent d'après la chronique d'Alexandrie, que CONSTANc'est de cette année 312, que commencent les Indictions. C'eft une ré- An. 312. volution de quinze ans, dont on s'eft beaucoup fervi autrefois pour les dates ment des inde tous les actes publics, & dont dictions. la Cour de Rome conferve encore Chron. Alex. l'ufage. La premiere année de ce cycle s'appelle Indiction premiere, & 30, ainfi de fuite jufqu'à la quinziéme, 312. après laquelle un nouveau cycle re- temp. !. 11. P. 281. Till. art. Baron. an. Petav. doct. Riccioli commence. En remontant de l'an c. 40. 312, on trouve que la premiere an- Chron. renée de l'ere chrétienne auroit été la form. 1. 4. c. 16. Juftiniani nov. 47. quatriéme indiction, fi cette maniere Pagi in Bade compter les tems eût été alors ron. an. 312. f. 20. employée d'où il s'enfuit que pour trouver l'indiction de quelque année que ce foit depuis Jefus - Chrift, il faut ajoûter le nombre de trois au nombre donné, & divifant la fomme par quinze, s'il ne refte rien, cette année fera l'indiction quinziéme ; s'il refte un nombre, ce nombre donnera l'indiction que l'on cherche. Il faut diftinguer trois fortes d'indictions; celle des Céfars, qui s'appelle auffi TIN. Conftantinienne du nom de fon inf CONSTAN- tituteur; elle commençoit le vingtquatre de Septembre; on s'en eft AN. 312, long-tems fervi en France & en Allemagne : celle de Conftantinople, qui commençoit avec l'année des Grecs au premier de Septembre; elle fut dans la fuite la plus univerfellement employée : enfin celle des Papes, qui fuivirent d'abord le calcul des Empereurs dont ils étoient fujets;mais depuis Charlemagne ils fe font fait une indiction nouvelle, qu'ils ont commencée d'abord au vingt-cinquiéme de Décembre, enfuite au premier de Janvier. Ce dernier ufage fubfifte encore aujourd'hui: ainfi la premiere époque de l'indiction pontificale remonte au premier de Janvier de l'an 313. Juftinien ordonna en 537 que tous les actes publics feroient datés de l'indiction. Ce mot fignifie dans les loix RoRaifons de maines, répartition des tributs, décet établif- claration de ce que doit payer chaque fement, ville ou chaque province. Il est donc Cod. Th. lib. 11. tit. de in: prefque certain que ce nom a rapport dict. leg. 1.& ibi God, à quelque taxation, Mais quel étoit cę |