Imágenes de páginas
PDF
EPUB

TIN.

An. 312.

Baron. in.

an. 312.

Noris epoch. Stro-Mac.

ce tribut? pourquoi ce cercle de quinze années? c'eft fur quoi les plus CONSTANfavans avouent qu'ils n'ont rien d'affuré. Baronius conjecture que Conftantin réduifit à quinze ans le fervice militaire, & qu'il falloit au bout de Buch. cycl.ce terme indiquer un tribut extraor- F286 Ludolff. l. 3. dinaire pour payer les foldats qu'on c.6. licentioit. Mais cette origine eft rejettée de la plupart des critiques, comme une fuppofition fans fondement & fujette à des difficultés infolubles. La raifon qui a déterminé Conftantin à fixer le commencement de l'indiction au vingt-quatriéme de Septembre, n'eft pas moins inconnue. Un grand nombre de modernes n'en trouvent point d'autre que la défaite de Maxence: cet événement étoit pour Conftantin une époque remarquable; & pour y attacher la naiffance de l'indiction, ils fuppofent que le vingt-quatriéme de Septembre eft le jour où Maxence fut vaincu. Mais il eft prouvé par un calendrier très-autentique, que Maxence ne fut défait que le vingt-huitiéme d'Octobre. S'il m'étoit permis de hafarder Tome I.

I

TIN.

mes conjectures après tant de favans, CONSTAN- je dirois que Conftantin voulant marquer fa victoire & le commencement An. 312. de fon empire à Rome, par une époque nouvelle, la fit remonter à l'équinoxe d'automne, qui tomboit en ce tems-là au vingt-quatriéme de Septembre. Des quatre points cardinaux de l'année folaire, il n'y en a aucun qui n'ait fervi à fixer le commencement des années chez les différens peuples. Un grand nombre de villes Grecques, ainfi que les Egyptiens, les Juifs pour le civil, les Grecs de Conftantinople commençoient leur année vers l'autonne : c'eft encore aujourd'hui la pratique des Abyffins: les Syro-Macédoniens la commençoient précisément au vingt-quatre Septembre. Il eft affez naturel de croire que Conftantin a choifi celui des quatre points principaux de la révolution folaire, qui fe trouvoit le plus proche de l'événement, dont il prenoit occafion d'établir un nouveau cycle.

XXVII.
Conduite

Des foins plus importans occude Conflan- poient encore le Prince. Il devoit à

TIN.

An.

port au chrif

Cedren. t. is

Dieu fa conquête, il vouloit la rendre à fon Auteur; & par une victoire CONSTAN plus glorieufe & plus falutaire, foumettre fes fujets au maître qu'il com- 312. mençoit lui-même à fervir. Inftruit tin par rappar des Evêques remplis de l'efprit rianifme. de l'Evangile, il connoiffoit déja affez Lact. inft.l. le caractere de la Religion Chrétien- 1. c. 21. Theoph. ne, pour comprendre qu'elle abhor- chron. p. 13. re le fang & la violence, qu'elle ne P. 272. connoît d'autres armes que l'inftru- Anony. Vaction & une douce perfuafion, & " Prud. in lef. qu'elle auroit défavoué une vengean- Sym. 1. 1. . ce aveugle, qui arrachant les fouets Mem. Acad. & les glaives des mains des Payens, infcript. t. les auroit employés fur eux-mêmes. Till. art. 28. Plein de cette idée, il fe garda bien & note 34. fur Conftan de révolter les efprits par des édits tin. rigoureux; & ceux que lui attribue Théophanes, copié par Cédrénus, ne font pas moins contraires à la vérité, qu'à l'efprit du Chriftianifme. Ces écrivains, pieux fans doute mais de cette piété qu'on ne doit pas fouhaiter aux maîtres du monde, font un mérite à Conftantin d'avoir déclaré, que ceux qui perfifteroient dans le culte des idoles auroient la

15. P. 75.

tête tranchée. Loin de porter cette CONSTAN- loi fanguinaire, Conftantin ufa de

TIN.

tous les ménagemens d'une fage poliAn. 312. tique. Rome étoit le centre de l'idolatrie; avant que de faire fermer les temples, il voulut les faire abandonner. Il continua de donner les emplois & les commandemens à ceux que leur naiffance & leur mérite y appeloient; il n'ôta la vie ni les biens à perfonne; il toléra ce qui ne pouvoit être détruit que par une longue patience. Sous fon empire, & fous celui de fes fucceffeurs jufqu'à Théodofe le grand, on retrouve dans les auteurs & fur les marbres tous les titres des dignités & des offices de l'idolatrie; on y voit des réparations de temples & des fuperftitions de toute efpece. Mais on ne doit pas regarder comme un effet de cette tolérance, les facrifices humains qui se faifoient encore fecrettement à Rome du tems de Lactance, & qui échappoient fans doute à la vigilance de Conftantin. Il accepta la robbe & le titre de fouverain pontife, que les prêtres Payens lui offrirent felon la

TIN.

An. 312.

coutume, & fes fucceffeurs jufqu'à Gratien eurent la même condefcen- CONSTANdance. Ils crurent fans doute que cette dignité, qu'ils réduifoient à un fimple titre fans fonction, les mettoit plus en état de réprimer & d'étouffer peu à peu les fuperftitions, en tenant les prêtres Payens dans une dépendance immédiate de leur perfonne. Ce n'est pas à moi à décider s'ils ne porterent pas trop loin cette complaifance politique.

XXVIII.

Progrès du

Baron, in

an. 312.

1. 1. v. $46.

Les fupplices auroient produit l'opiniâtreté & la haine du Chriftianif- Chriftianif me; Conftantin en fçut infpirer l'a- me. mour. Son exemple, fa faveur, fa douceur même firent plus de Chré- Prud. insym. tiens, que les tourmens n'en avoient pervertis fous les princes perfécuteurs. On en vint infenfiblement à rougir de ces dieux qu'on fe faifoit foi-même; & felon la remarque de Baronius, la chûte de l'idolatrie fit mê-. me tomber la ftatuaire. La religion Chrétienne pénétra jufque dans le fénat, le plus fort rempart du paganifme: Anicius illuftre fénateur fut le premier qui fe convertit ; & bientôt à

« AnteriorContinuar »