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fon exemple on vit se profterner aux CONSTAN- pieds de la Croix ce qu'il y avoit de plus diftingué à Rome, les Olybres,

TIN.

An. 312. les Paulins, les Baffus.

XXIX. Honneurs

Religion.

Euf. vit. 1.

2. C. 42.

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II.

Theoph. p.

Baron. an.

des

L'Empereur remédia à tous les

que Conftan maux, qu'il put guérir fans faire de in rend à la nouvelles plaies. Il rappella les Chrétiens exilés; il recueillit les reliques martyrs, & les fit enfévelir avec Socr. 1. 1. décence. Le refpect qu'il portoit aux miniftres de la Religion, la rendoit plus refpectable aux peuples. Il trai3120 toit les évêques avec toute forte d'honneurs ; il aimoit à s'en faire accompagner dans fes voyages; il ne craignoit pas d'avilir la majefté impériale en les recevant à fa table quelque fimples qu'ils fuffent alors dans leur extérieur. Les évêques de Rome perfécutés & cachés jufqu'à ce tems-là, qui ne connoiffoient encore que les richeffes éternelles & les fouffrances temporelles, attirerent la principale attention de ce Prince religieux. Il leur donna le palais de Latran: ç'avoit été autrefois la demeure de Plautius Lateranus, dont Néron avoit confifqué les biens, après l'a

voir fait mourir. Depuis que Conftantin étoit devenu maître de Rome, on CONSTANappeloit cet édifice le palais de Fauf

TIN.

ta, parce que cette princeffe y faifoit An. 312. fa demeure. Quoique Baronius place ici cette donation, il y a apparence qu'elle doit être reculée jufqu'après la mort de Faufta en 326. Conftantin avoit un palais voifin de celui-là, il en fit une bafilique Chrétienne qui fut nommée Conftantinienne, ou bafilique du Sauveur, & il la donna au pape Miltiade & à fes. fucceffeurs. C'est aujourd'hui faint Jean de Latran. Ce fut-là le premier patrimoine des papes. Il n'eft plus befoin en France de réfuter l'acte de cette donation fameufe, qui rend les papes maîtres fouverains de Rome, de l'Italie & de tout l'Occident.

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Eglifes bâ

nées.

Euf. vit. 1.

1. C. 42.

Plein de zèle pour la majefté du culte divin, Conftantin en releva l'éclat en ties & orfaisant part de fes tréfors aux églises. Il augmenta celles qui fubfistoient déja, & en conftruifit de nouvelles. Il y en a grand nombre à Rome & dans tout l'Occident qui le reconnoiffent pour fondateur. Il eft cer- antic.p. 478

Cod. Th. lib. tit. 2.leg.

16.

14.

Anaftafe. Nard. Rom

TIN.

tain qu'il fit bâtir celle de faint Pierre CONSTAN- au Vatican, fur le même terrain qu'occupe aujourd'hui la plus auguste basiAn, 312. lique de l'univers. Celle là étoit d'une Martinelli architecture groffiere, faite à la hâte, Roma facra. & conftruite en grande partie, des

XXXI.

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débris du cirque de Néron. Il bâtit auffi en différens tems l'églife de S. Paul, celle de S. Laurent, celle de S. Marcellin & de S. Pierre, celle de Sainte Agnès qu'il fit conftruire à la follicitation de fa fille Conftantine, & la bafilique du palais Sefforien qui fut enfuite appellée l'églife de Sainte Croix, lorfque ce prince y eut déposé une portion de la vraie Croix. Il en fonda plufieurs autres à Oftie, à Albane, à Capoue, à Naples. Il enrichit ces églifes de vafes précieux & de magnifiques ornemens: il leur donna en propriété des terres & des revenus deftinés à leur entretien, & à la fubfiftance du clergé, à qui il accorda des priviléges & des exem

tions.

Cette même année ou au commenConftantin cement de la fuivante, avant que

arrête la per

de

fécution de fortir de Rome, il fit de concert

Maximin.

TIN.

An. 312. Euf. Hift. 1. Lat.c.48. Note in Pa

9. C. 9.

gium apud

Banduri, t.2

avec Licinius, un édit très-favorable aux Chrétiens, mais qui limitoit pour- CONSTAN tant à certaines conditions la liberté du culte public. C'eft ce qui paroît par les termes d'un fecond édit, qui fut fait à Milan au mois de Mars fuivant, & dont l'original fe lit dans Lactance l'antiquité ne nous a pas Baron. an. confervé le premier. Conftantin l'en- 312. voya à Maximin il l'inftruifit en pag. 16+ même-tems des merveilles que Dieu avoit opérées en fa faveur, & de la défaite de Maxence. Maximin, comme je l'ai dit, avoit déja appris cette nouvelle avec une efpece de rage. Mais après quelques emportemens, il avoit renfermé fon dépit, ne fe croyant pas encore en état de le faire éclater par une guerre ouverte. Il porta même la diffimulation jufqu'à célébrer fur fes monnoyes la victoire de Conftantin. Il reçut donc la lettre & l'édit ; mais il fe trouva embarraffé fur la conduite qu'il devoit tenir. D'un côté il ne vouloit pas paroître céder à fes collégues; de l'autre il craignoit de les irriter. Il prit le parti d'adreffer comme de fon pro

pre mouvement une lettre à Sabinus, CONSTAN- fon préfet du prétoire, avec ordre de dreffer un édit en conformité, & An. 312. de le faire publier dans fes états. Dans

TIN.

cette lettre il fait d'abord l'éloge de Dioclétien & de Maximien, qui n'avoient, dit-il, févi contre les Chrétiens, que pour les ramener à la religion de leurs peres; il prend enfuite avantage de l'édit de tolérance qu'il avoit donné après la mort de Galere, & ne parle de la révocation de cet édit, que d'une maniere ambigue & enveloppée; il déclare enfin qu'il veut qu'on ne mette en ufage que les moyens de douceur pour rappeller les Chrétiens au culte des dieux, qu'on laiffe liberté de confcience à ceux qui perfifteront dans leur religion; & il défend à qui que ce soit de les maltraiter. Cette ordonnance de Maximin ne donna pas aux Chrétiens la confiance de fe montrer au grand jour ils fentoient qu'elle lui étoit arrachée par la crainte; & déja une fois trompés, ils ne comptoient plus fur ces apparences de douceur. D'ailleurs on remarquoit une diffé

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