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TIN.

An. 313.

rence fenfible entre l'édit de Conftantin & celui de Maximin : le pre- CONSTANmier permettoit expreffément aux Chrétiens de s'affembler, de bâtir des An. 312. églifes & de célébrer publiquement toutes les cérémonies de leur religion; Maximin fans dire un mot de cette permiffion, fe contentoit de défendre qu'on leur fît aucun mal. Ainsi ils demeurerent cachés, & attendirent leur liberté du Souverain maître des Empereurs & des Empires. Maximin depuis la mort de Galere n'avoit reconnu d'autres Confuls lui-même, & fon grand tréforier Peucetius. Il le choifit encore pour col- de cette anlégue au commencement de l'année née. 313. Conftantin fe déclara Conful avec Licinius : ils l'étoient tous deux pour la troifiéme fois. Soit qu'il fût encore à Rome le dix-huitiéme de Janvier, foit qu'il en fût parti quelque tems auparavant, il fit une loi très-équitable, donnée ou affichée à Rome ce jour-là : elle remédioit aux injuftices des greffiers des tailles, qui déchargeoient les riches aux dépens des pauvres.

que

XXXII.

Confulats

Idace.
Euf. hift. l.

9. C. 11.

Cod. Th. l. leg. 1.& ibi

13. tit. 10.

God.

TIN.

.. Licinius n'avoit pris aucune part CONSTAN- à la guerre contre Maxence. Cependant Conftantin fe crut obligé d'exéAn. 313. cuter la promeffe qu'il lui avoit faite, XXXIII. de lui donner fa foeur Conftantia en Mariage de mariage. Les deux Empereurs fe rendirent à Milan, où les nôces furent

Licinius.

Lact. c. 45.

Baudri in

& 748.

Baluze in célébrées. Ils y inviterent DiocléLact. p. 337 tien. Ce prince s'étant excufé fur fon Lact. p. 739. grand âge, ils lui écrivirent une lettre menaçante, dans laquelle ils l'acAnony. Va cufoient d'avoir été attaché à MaViet. epit. xence, & de l'être encore à Maximin leur ennemi caché.

lef.

1

Zof. l. 2.

XXXIV.

Dioclétien.

Lat. c. 42.

Baluze in Lad. p. 334 Cuper in lact. P. 494.

Euf. hift.

9. c. fi.

Ces reproches porterent un coup Mort de mortel à Dioclétien, dont les forces déja épuifées par des chagrins amers plus encore que par les accès redoublés de fa maladie, ne fe foutenoient qu'à peine. Il avoit vivement reffenti l'af1. front fait à fa perfonne, quand on Eutr.1.9. avoit renverfé fes ftatues avec celles Vict. epit. de Maximien. Les malheurs de fa fille" Valérie, dont il avoit inutilement demandé la liberté à Maximin, obftiTill. note zo. né à perfécuter cette princeffe, aigrirent encore fes douleurs. Enfin les menaces des deux Empereurs ache

Spon. voy. t. 1. p. 61. Pagi in Ba

ron. an. 304.

fur Dioclesien.

CONSTAN

TIN.

verent de l'abbatre. Il fe condamna lui-même à la mort ; & le peu de tems qu'il vécut encore, fe paffa dans des agitations cruelles. Cette funeste mé- An. 313. lancolie ne lui laiffoit pas prendre de fommeil foupirer, gémir, pleu: rer, fe rouler tantôt fur fon lit, tantôt fur la terre, c'étoit ainfi qu'il paffoit les nuits : les jours n'étoient pas plus tranquiles. Il alla jufqu'à fe retrancher la nourriture, & fe fit mourir de faim; quelques-uns difent de poifon. Telle fut la fin d'un prince, dont la vieilleffe eût été plus heureuse, & la mémoire plus honorée, s'il n'eût terni le luftre de fes grandes qualités par le fanglant édit qui fit périr tant de Chrétiens. On ne fait pas au jufte le nombre d'années qu'il vécut : Victor ne lui en donne que foixante & huit; on ne peut, comme le font quelques anciens & beaucoup de modernes, prolonger fa vie au-delà de l'an 313, fans démentir Eusebe & Lactance, qui difent en termes exprès, que Maximin, qui mourut en 313, refta le dernier des perfécuteurs. Mais il faut

dire

que Dioclétien a paffé le preCONSTAN- mier de Mai, pour trouver les neuf TIN. ans du moins commencés, que met An. 313. Victor entre fon abdication & fa

XXXY. Edit de Mi

lan.

10. C. 5.

2 & 5.

mort. Il mourut dans fon palais de
Spalatro à une lieue de Salone, où
M. Spon en 1675, vit encore des
reftes de la magnificence de ce prin-
ce. Il fut mis au nombre des dieux,
apparemment par Maximin, peut-
être même par Licinius.

pour

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Quoique ce dernier prince n'ait jamais fait profeffion du ChriftianifLat. c. 48. me, fa liaison avec Conftantin, & fa Euf. hift. 1. haine contre Maximin, le difpofoit Cod. Juft. alors à favorifer la religion Chrétien1. 2. tit. 13. ne. Il fe joignit donc volontiers à leg. 21. Noris de Conftantin dreffer une déclaranum. Lic. c. tion qui fut publiée à Milan le douziéme de Mars, & envoyée dans tous les états des deux Empereurs. Elle confirmoit & étendoit l'édit qui avoit été donné à Rome quelques mois auparavant : elle accordoit aux Chrétiens une liberté entiére & abfolue pour l'exercice de leur culte pu blic, & levoit toutes les conditions par lefquelles cette permiffion avoit

.

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TIN.

été auparavant limitée : elle ordonnoit qu'on leur rendît fans délai & CONSTAN fans exiger d'eux aucuns rembourseAn. 313. ment ni dédommagement, tous les lieux d'affemblées ou autres fonds appartenans aux églifes, & promettoit d'indemnifer aux dépens des deux Empereurs ceux qui en étoient actuellement poffeffeurs à titre légitime. Elle donnoit auffi fans exception à tous ceux qui profeffoient quelque religion que ce fût, la liberté de la fuivre felon leur confcience, & d'en faire l'exercice public, fans être inquietés de perfonne. Il n'étoit pas encore tems d'impofer filence à l'idolatrie: révérée depuis tant de fiecles,fes cris féditieux auroient foulevé tout l'empire. C'étoit affez d'ouvrir la bouche à la véritable religion, & de la mettre en état de confondre fa rivale par la fageffe de fes dogmes, & par la pureté de fa morale. Avant que de fortir de Milan, Constantin, pour ménager la modeftie d'un fexe, auquel il ne fied pas de s'aguerrir au tumulte des affaires & des jugemens, fit une loi qui permet aux maris de

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