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TIN.

An. 313

laires négli

gés par Conf

Zof. +

tomboit fur cette année: c'étoit la cent dixieme depuis qu'ils avoient été CONSTAN célébrés par Severe fous le confulat de Cilon & de Libon en 204. Ceux de l'empereur Philippe n'avoient été qu'une fête extraordinaire pour fo- tantin. lemnifer la millieme année depuis la fondation de Rome. L'ordre des cent dix ans anciennement établi fubfiftoit toujours. Conftantin laiffa paffer le tems de cette cérémonie fuperftitieuse, fans la renouveller. Zofime en fait de grandes plaintes; il attribue à cette omiffion la décadence de l'Empire, dont la profpérité, dit-il, étoit attachée à la célébration de ces jeux.

La mort de Maximin ne laiffoit plus de prince ennemi du chriftianifme. Les églifes s'élevoient, le culte divin fe célébroit en liberté, & la piété libérale de Conftantin y ajoutoit l'éclat & la magnificence. Les payens jaloux de cette gloire, firent courir un prétendu oracle en vers grecs, qui portoit que la religion chrétienne ne dureroit que 365 ans ; ils débitoient que J. C. avoit été un homme

LV.
Paix univer

felle de l'E-
glife."
Euf. Hift. L.
S. Aug. de

IO. C. 1. 2.

civ. l. 18. Co

53.

fimple & fans malice; mais que Pierre CONSTAN- étoit un magicien, qui par fes enchanTIN. temens avoit enforcelé l'univers, & An. 313. réuffi à faire adorer fon maître ; qu'après 365 ans le charme cefferoit. Ces chimériques impostures n'allarmerent pas les défenfeurs du chriftianifme; c'étoient des cris impuiffans de l'idolatrie terraffée. L'églife chrétienne qui s'étoit accrûe malgré toutes les puiffances humaines, protégée alors par les fouverains, n'avoit de, bleffures à craindre que de la part de fes enfans. Et comme fa destinée eft de combattre & de vaincre fans ceffe n'ayant plus de guerre étrangere à foutenir, elle fut attaquée dans fon des ennemis d'autant propre fein plus acharnés, que c'étoient des fujets rebelles. Je parle des Donatistes, dont je vais reprendre l'hiftoire dès l'origine. Comme c'eft ici la premiere occafion qui fe préfente de parler de matieres éccléfiaftiques, je me crois obligé d'avertir le lecteur, que dans tout le cours de cet ouvrage je ne les traiterai qu'autant qu'elles auront d'influence fur l'ordre civil, Les

par

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TIN.

Empereurs devenus chrétiens ne font que trop entrés dans les querelles CONSTAN Théologiques ; ils y entraînent leur hiftorien malgré lui. J'éviterai les.dé- An. 313 tails étrangers à mon objet, & je laifferai le fonds des difcuffions à l'histoire de l'Eglife, à laquelle feule il appartient de décider fouverainement ces questions.

Bald in Op

Aptung.

Idem contra

coll.

Depuis l'abdication de Maximien, ivi: les troubles de l'Empire avoient fait fchifme des Origine du ceffer la perfécution en Afrique. L'E- Donatistes. glife de cette province commençoit Optat. l. 1 jouir du calme, lorfque l'hypocri- tat. fie, l'avarice, l'ambition, foutenues Acta Felicis par la vengeance d'une femme puifs. Aug. de fante & irritée, y exciterent une nou- civit. c. 3. velle tempête. Par l'édit de Dioclétien il y alloit de la vie pour les Idem brevic. magistrats des villes, qui n'arrache- Idem epift. roient pas aux chrétiens ce qu'ils so, 68, 152. Idem poft avoient des faintes Ecritures. Ainfi coll. la recherche en étoit exacte & rigou- Idem lib. 1 contra Crej reuse. Un grand nombre de fidéles & con. même d'Evêques eurent la foibleffe Idem in Par de les livrer on les appela Tradi- Coll. Carth. teurs. Menfurius évêque de Carthage Conc. Hard étoit recommandable par fa vertu: &feq

men.

t. 1. p. 259.

CONSTAN

TIN.

20. C. 5.

nat.

Pagi ad Ba

on.an. 306.

de Donat.

Fleury Hift.

Ecclef

Donat évêque des Cafes-Noires en Numidie, l'accufa pourtant de ce crime, & quoiqu'il n'eût pû l'en conAn. 313. vaincre, il fe fépara de fa communion. Euf. Hift. 1. Mais ce fchifme fit peu d'éclat jufVales. de qu'à la mort de Menfurius. Celui-ci Schifm Do-fut mandé à la cour de Maxence, Dupin Hift. pour y rendre compte de fa conduite. Donat On lui imputoit d'avoir caché dans fa maifon & d'avoir refufé aux offiTill. Hift. ciers de juftice un diacre nommé Félix, accusé d'avoir compofé un libelle contre l'Empereur. En partant de Carthage, il mit les vafes d'or & d'argent qui fervoient au culte divin, en dépôt entre les mains de quelques anciens, & il en laiffa le mémoire à une femme avancée en âge, dont il connoiffoit la probité, avec ordre de le remettre à fon fucceffeur s'il ne revenoit pas de ce voyage. Il mourut dans le retour. Les évêques de la province d'Afrique mirent en fa place Cécilien, diacre de l'Eglife de Carthage, qui fut élû par le fuffrage du clergé & du peuple, & ordonné par Félix évêque d'Aptunge. Le nouvel évêque commença

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TIN.

par redemander les vafes dont l'état lui avoit été remis. Les dépofitai- CONSTAN res au lieu de les rendre, aimerent mieux contester à Cécilien la validi- An. 313. té de fon ordination. Ils furent appuyés de deux diacres ambitieux Botrus & Céleufius, irrités de la préférence qu'on lui avoit donnée fur eux. Mais le principal reffort de toute cette intrigue étoit une Espagnole établie à Carthage, nommée Lucille, noble, riche, fauffe dévote, & parconféquent orgueilleufe. Elle ne pouvoit pardonner à Cécilien une réprimande, qu'il lui avoit faite fur le culte qu'elle rendoit à un prétendu Martyr, qui n'avoit pas été reconnu par PEglife. Cette femme fi délicate fur P'honneur d'une relique équivoque, ne fe fit point de fcrupule d'employer contre fon évêque tout ce qu'elle avoit de crédit, de richeffes & de malice. Toute cette cabale, foutenue par Donat des Cafes-Noires, écrivit à Second évêque de Tigifi & primat de Numidie, pour le prier de venir à Carthage avec les évêques de fa province. On s'attendoit bien à trou

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