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ver dans ce Prélat une grande difCONSTAN- pofition à condamner Cécilien. SeTIN. cond lui en vouloit de ce qu'il s'éAn. 313. toit fait ordonner par Félix plutôt

LVII. Conciliabu

que par lui, & les autres trouvoient mauvais qu'il ne les eût pas appelés à cette ordination. Avant même qu'elle fût faite, Second avoit envoyé à Carthage plufieurs de fes clercs, qui ne voulant pas communiquer avec les clercs de la ville, s'étoient logés chez Lucille, & avoient nommé un vifiteur du diocèse.

Les évêques de Numidie ayant leur le de Cartha- primat à leur tête, ne tarderent pas ge, où Céci- à fe rendre à Carthage au nombre de damné, foixante & dix. Ils s'établirent chez

lien eft con

les ennemis de l'évêque; & au lieu de s'affembler dans la Bafilique où tout le peuple avec Cécilien les attendoit, ils tinrent leur féance dans une maifon particuliere. Là ils citerent Cécilien. Il refufa de comparoître devant une affemblée auffi irréguliere. D'ailleurs il étoit retenu par fon peuple, qui ne vouloit pas l'expofer à l'emportement de fes ennemis. Ils le condamnerent comme ordonné par

TIN.

An. 313

des Traditeurs, & envelopperent dans fa condamnation ceux qui l'a- CONSTANS voient ordonné: on déclara qu'on ne communiqueroit ni avec eux ni avec Cécilien. Ce qu'il y a de remarquable, c'eft que les principaux de ces évêques fi zélés contre les Traditeurs, s'étoient avoués coupables du même crime dans le concile de Cirthe, tenu fept ans auparavant; & s'en étoient mutuellement donné l'abfolution.

IVIII. Ordination

Le fiége de Carthage étant ainfi déclaré vacant, la cabale élut pour de Majoria, le remplir, Majorin domeftique de Lucille, & qui avoit été lecteur dans la diaconie de Cécilien. Lucille acheta cette place en donnant aux évêques quatre cens bourses, pour être, difoit-elle, diftribuées aux pauvres; mais ils les partagerent entre eux pour mieux fuivre la vraie intention de celle qui les donnoit. Ils écrivirent en même-tems par toute l'Afrique afin de détacher les évêques de la communion de Cécilien. La calomnie qui naît bien vîte de la chaleur des querelles, fut auffitôt mise en

œuvre. Ils accufoient les adverfaires CONSTAN- d'avoir affaffiné un des leurs à Car

TIN.

thage avant l'ordination de Majorin. An. 313. Les lettres d'un concile fi nombreux diviferent les églifes d'Afrique: mais Cécilien n'en fut pas allarmé, étant uni de communion avec toutes les autres Eglifes du monde, & principalement avec l'église Romaine, en qui réfide de tout tems la primauté de la Chaire Apoftolique.

LIX.

prend con

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Peu de tems après l'ordination de Conftantin Majorin, Conftantin s'étant rendu noiffance de maître de l'Afrique, fit diftribuer des cette querel- aumônes aux églifes de cette province. Il étoit déja inftruit des troubles excités par les Schifmatiques, & il les excluoit de fes libéralités. La jaToufie qu'ils en conçurent aiguifa leur malice. Accompagnés d'une foule de peuple qu'ils avoient féduit, ils viennent avec grand bruit présenter au proconful Anulin un mémoire rempli de calomnies contre Cécilien, & une requête à l'Empereur, par laquelle ils demandoient pour juges des évêques de Gaule. Ceux-ci fembloient en effet les plus propres

TIN.

An. 3134

faire dans cette querelle la fonction de juges, parce qu'il n'y avoit point CONSTAN parmi eux de Traditeurs, la Gaule ayant été à l'abri de la perfécution Tous le gouvernement de Conftantius & de Conftantin : l'Empereur prit connoiffance de ces pièces, & ordonna au proconful de fignifier à Cécilien & à fes adverfaires, qu'ils euffent à fe rendre à Rome avant le deuxième d'Octobre de cette année 313, pour y être jugés par des Evêques. Il écrivit en même tems au Pape Miltiade & à trois Evêques de Gaule, célébres par leur fainteté & par leur favoir, les priant d'entendre les deux parties & de prononcer. Il envoya au Pape le mémoire & la requête des Schifmatiques. Les trois évêques de Gaule étoient Rhéticius d'Autun, Marin d'Arles, & Maternus de Cologne. Le pape leur joignit quinze évêques d'Italie. Cécifien avec dix évêques Catholiques & Donat à la tête de dix autres de fon parti arriverent à Rome au tems marqué.

IX.

Le Concile s'ouvrit le deuxième Concile de

TIN.

d'Octobre dans le palais de l'Impéra

CONSTAN- trice Faufta, nommé la maifon de Latran. Le pape y préfida; les trois An. 313. évêques de Gaule étoient affis enfuite; après eux les quinze évêques d'Italie. Il ne dura que trois jours, & tout fe paffa dans la forme la plus réguliere. Dès la premiere feffion, les accufateurs ayant refufé de parler, Donat convaincu lui-même de plufieurs crimes par Cécilien, fe retira avec confufion & ne reparut plus devant le Concile. Dans les deux au*res feffions on examina l'affaire de Cécilien; on déclara illégitime & irréguliere l'affemblée des foixante & dix évêques Numides; mais on ne voulut pas entrer en difcuffion fur Félix d'Aptunge outre que cet examen étoit long & difficile, on décida qu'il étoit inutile dans la caufe préfente, puifque fuppofé même que Félix fût traditeur, n'étant point déposé de l'Epifcopat, il avoit pû ordonner Cécilien. On prit dans le jugement le parti le plus doux; ce fut de déclarer Cécilien innocent & bien ordonné fans féparer de la communion fes

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