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TIN.

Jes, & fa maifon étant, pour ainfi dire, un camp perpétuel. En effet, CONSTAN fi l'on excepte les premieres années de fon regne, où l'humeur inquiete An. 314. des Francs lui fit choifir Treves pour fa réfidence; & les dernieres années de fa vie, dans lefquelles le foin d'établir fa nouvelle ville le fixa plus long-tems en Illyrie & à Conftantinople, il ne fit nulle part de longs féjours. Souvent aux prises avec Maxence avec Licinius, avec les Barbares qui attaquoient les diverfes frontieres, & dans les intervalles de ces guerres toujours occupé de la difcipline, on le voit courir fans ceffe d'une extrémité à l'autre de fon vaste Empire. Il porte fa préfence partout où l'appelle le befoin de l'Etat, avec une promptitude qui fait fouvent per dre la trace de fes voyages.

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La concorde paroiffoit folidement rétablie entre les deux Princes; ils An. 315. furent Confuls ensemble pour la qua- Décennales triéme fois en 315. Cette année fut de Conftanprefque toute employée à faire des tin.

T

loix utiles dont nous parlerons bien-Euf. Vic. tôt, Conftantin entroit au 25. de My

1. I. c. 48. Tertull. de Coron, milit.

Juillet dans la dixieme année de fon CONSTAN- régne, & plufieurs auteurs croyent TIN. avec fondement qu'il fit alors fes déAn. 315. cennales. C'étoit une efpece de fête, Dig. lib. so. que les Empereurs folemnifoient tantôt au commencement, tantôt à la fin Baron. in an. de la dixième année de leur empire. Ils

C. 12.

2.233.

315.

ron.

Till. note

santin.

Columb. in célébroient auffi la révolution de cinq Lad. p. 373. Pagi in Ba- ans de regne, ce qui s'appelloit les quinquennales. Ces fêtes auffi bien 37. fur Conf. que deux autres, qui fe faisoient l'une le troifiéme de Janvier, l'autre le jour anniverfaire de la naiffance des Empereurs, avoient été jufqu'alors infectées de paganifme. Conftantin les purgea de toutes ces fuperftitions; il en bannit les facrifices; il défendit d'offrir à Dieu pour lui autre choseque des prieres & des actions de grace. Licinius par une émulation frivole, pour ne pas reconnoître qu'il n'étoit Empereur que poftérieurementà Conf tantin, célébra auffi cette annéée fes décennales, quoiqu'il n'entrât que dans la neuviéme année de fon empire le onzième de Novembre.

IX.

La controverfe rapportée dans les Jaits répri- actes de S. Sylveftre, auffi-bien que

Révolte des

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TIN.

Zonar. t. 2.

Jud.

Vorb. t. 2.

Cod. Th. lib.
Godef.

15. tit. 8 &

Ibid. tit. 9.

par Zonaras & Cédrénus, dans la quelle ce faint Pape confondit les CONSTAN Docteurs de la Synagogue, porte tous les caracteres d'une fable. Mais An. 315. un fait attefté par faint Jean Chry- p. 4: foftôme, c'est que les Juifs jaloux de Cedren. t. 1. la profpérité du Chriftianifme, fe ré- P273; S. Chryfoft. volterent fous Conftantin. Ils entre- Hom. 2. adv. prirent de rebâtir leur temple, & vio Baron. in an. lerent les anciennes loix qui leur inter- 315. difoient l'entrée de Jérufalem. Cette P. 165. révolte ne couta au prince que la peine de la punir. Il fit couper les oreilles ibi aux plus coupables, & les traîna en cet état à fa fuite, voulant intimider par cet exemple de févérité cette nation que la vengeance divine avoit depuis long-tems difperfée par tout l'Empire. On ne fait pas le tems précis de cet évenement. Ce qui nous engage avec quelques modernes à le mettre en cette année, c'eft què la premiere loi de Conftantin contre les Juifs eft dattée de fon quatrieme confulat. Ils pouffoient la fureur jufqu'à maltraiter & même lapider ceux d'entre eux qui paffoient au Chriftianifme: l'Empereur condamne au feu ceux qui fe

TIN.

rendront déformais coupables & me

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CONSTAN- me complices de ces excès ; & fi quelqu'un ofe embraffer leur fecte impie An. 315. il menace de punir féverement & le profélyte & ceux qui l'auront admis. Il s'adoucit cependant quelques an→ nées après ; & comme depuis Alexandre Severe tous les Juifs avoient été exemts des charges perfonnelles & civiles, il continua ce privilége à deux ou trois par fynagogue; il l'étendit enfuite à tous les miniftres de la loi. La rage de ce peuple l'obligea encore un an avant fa mort, à renouveller fa premiere loi ; & de plus it déclara libre tout efclave Chrétien ou même de quelque religion qu'il fût, qu'un Juif maître de cet efclave auroit fait circoncire. Son fils Conftance alla plus loin: il ordonna la confifcation de tout efclave d'une autre nation ou d'une autre fecte qui feroit acheté par un Juif, la peine capitale fi le Juif avoit fait circoncire l'efclave, & la confifcation de tous les biens du Juif, fi l'efclave acheté étoit Chrétien.

X.

Loix en

Les honneurs que Conftantin ren¬

dit à la Croix de Jesus-Christ ne durent pas caufer moins de dépit aux CONSTAN Juifs que de joie aux Chrétiens. Elle

TIN.

An. 315.

la Croix.

Soz.

من

Cod. Th. lid. ibi Godef.

9. tit. 40.

Lael. Inflitut. l. 4. c.

étoit déja fur les étendards; il ordonna qu'elle fût gravée fur fes monnoies l'honneur de & peinte dans tous les tableaux qui sox. l. 1. c.8. porteroient l'image du prince. Il abo- Aurel. Vict lit le fupplice de la croix & l'ufage de rompre les jambes aux criminels. C'étoit la coutume de marquer au front ceux qui étoient condamnés à com- 26,27. battre dans l'arêne ou à travailler aux mines; il le défendit par une loi ; & permit feulement de les marquer, aux mains & aux jambes ; afin de ne pas deshonorer la face de l'homme, qui porte l'empreinte de la majefté divine. On croit que ces pieufes idées lui furent infpirées par Lactance, qui étoit alors avec Crifpe dans les Gaules en qualité de Précepteur, & qui dans fes livres des Inftitutions divines, qu'il compofa dans ce temslà, fait un magnifique éloge de la Croix & de la vertu qu'elle imprime fur le front des Chrétiens.

Au commencement de l'année fuivante, fous le confulat de Sabinus & AR. 316.

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