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An.

TIN.

324.

fur les questions les plus difficiles; chaque rue, chaque place étoit deve- CONSTAN nue une école de Théologie; les maîtres de part & d'autre faifoient publiquement affaut de doctrine; & le peuple fpectateur du combat s'en rendoit juge & prenoit parti. Les familles étoient divifées ; toutes les maifons retentiffoient de querelles ; & l'efprit de contention armoit les freres les uns contre les autres.

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XVIT.

contre Arius.

Athan. Orat.

Soc. l. I.c.6.

69.

Afin d'arrêter ces défordres par Premier les voies canoniques Alexandre Concile d'Aconvoqua un concile à Alexandrie. Il lexandrie s'y trouva près de cent évêques d'Egypte & de Libye. Arius y fut ana- 1. thématifé avec les prêtres & les dia- Theod. l. 1. cres de fon parti. On n'épargna pas c.4.5. Second & Théonas. L'héréfiarque Epiph. hær. effaya de foulever contre ce jugement Valef in vit, tous les évêques d'Orient; il leur Till. Arian. envoya fa profeffion de foi, & fe art. 4. plaignit amérement de l'injuftice d'u ne condamnation, qui enveloppoit, difoit-il, tous les orthodoxes. Ses plus grands cris s'adrefferent à Eufebe de Nicomédie, qui engagea plufieurs aus tres évêques à folliciter Alexandre de

Eufeb.

TIN.

rétablir Arius dans fa communion. CONSTAN- Pour prévenir une féduction générale, Alexandre écrivit de fon côté à An. 324 tous les évêques d'Orient une lettre circulaire, & une autre en particulier à l'évêque de Byzance, qui portoit le même nom que lui, & que fa vertu rendoit recommandable dans toute l'églife. Il développe fort au long dans ces lettres la doctrine d'Arius il rend compte de ce qui s'eft paffé dans le concile ; il prévient fes collegues contre les fourberies des nouveaux hérétiques, & furtout d'Eufe-. be de Nicomédie, dont il démafque l'hypocrifie.

XVII. Eufebe de

8. 13.

;

C'étoit la plus ferme colonne du Nicomédie. parti, & peut-être étoit-il Arien avant Soc. l. 1. c. 6. Arius même. Auffi défendit-il cette Philoft. l. 2. héréfie avec chaleur. Les Ariens lui Niceph.Call. donnoient le nom de Grand, & lui 1. 8. c. 31. attribuoient des miracles. Auparavant évêque de Beryte, il avoit été transféré à Nicomédie par le crédit de Conftantie, princeffe crédule & d'un efprit faux, plus digne d'avoir Licinius pour mari, que Conftantin pour frere. Dans fa jeunesse il avoit aposta

Till. Arian.

ast, 6.

TIN.

fié durant la perfécution de Maximin, auffi bien que Maris & Théognis qui CONSTANfurent depuis, l'un évêque de Chalcédoine, l'autre de Nicée, & Ariens An. 324. déclarés. S. Lucien les avoit ramėnés au fein de l'églife; ils prétendoient dans la nouvelle doctrine ne foutenir que celle de leur maître, & s'honoroient, auffi bien qu'Arius, du titre de Collucianiftes. Eufebe intriguant, hardi, fait au manége de là cour, devint puiffant auprès de Licinius. Quelques-uns le foupçonnoient de s'être prêté aux fureurs de ce Prince, & d'avoir, pour lui plaire, perfécuté plufieurs faints évêques. D'abord ennemi de Conftantin, il fut pourtant le regagner par fon adreffe; & il étoit bien avant dans fa confiance, quand les premiers troubles éclatterent à Alexandrie.

XIX.

Eufebe de

Tandis qu'Eufebe de Nicomédie intriguoit à la cour en faveur de l'A- Céfarée. rianisme, un autre Eufebe auffi cour- Athan. de tifan que lui, quoiqu'éloigné de la Synod. Arim. cour, donnoit afyle à Arius qui s'é- Soc. 1. 2. c. toit retiré d'Alexandrie. C'étoit l'é- 21:

vêque de Céfarée, fameux

par

&Seleuc.

fon 69.

Epiph. hær

65.

TIN.

1.5. c. 37.

acum. af7.6.

6. 127.

Baron. an.

340.

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hiftoire éccléfiaftique, & par d'au

CONSTAN- tres grands ouvrages. Il tenoit un rang confidérable entre les prélats de An. 324. l'Orient, plus encore par fon savoir, Hier. epift. par fon éloquence, & par la beauté Gelaf.Cyzic. de fon efprit de fon efprit, que par la dignité de 1.2.c. I. fon églife, métropole de la Palestine. Niceph.Call. Difciple du célébre martyr Pamphile, e. Conc. il fut foupçonné d'avoir évité la mort Phot. Bibl. en facrifiant aux idoles ; & ce foupçon ne fut jamais bien éclairci. Ce n'étoit pas-là le feul rapport qui pouvoit se Valef. vit. trouver entre les deux Eufebes. Tous Eufeb. Le Quien. Or. deux flatteurs, infinuans, fe pliant Chrift. t. 3. aux circonftances; mais le premier plus haut, plus entreprenant, plus décidé, jaloux de la qualité de chef de parti, & déterminément méchant : l'autre circonfpect, timide, plus vain que dominant. L'un devenoit fouple par néceffité,l'autre l'étoit par caracte→ re. Ils agiffoient d'intelligence; cependant l'évêque de Céfarée ne fe prê toit qu'avec réferve aux violentes impreffions de l'autre. Quelquesuns croyent fans beaucoup de fondement, qu'ils étoient freres ou du moins proches parens. On a voulu purger du foupçon d'Arianifme un

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écrivain auffi utile à l'églife qu'Eufebe de Céfarée ; mais toute fa conduite CONSTAN l'accufe, & fes écrits ne le juftifient

TIN.

324

An. Le feptiéme concile œcuménique pas. le déclare Arien ; & ce qui prouve qu'après avoir enfin confenti à figner la confubftantialité du Verbe dans le concile de Nicée, il continua d'être Arien dans le cœur, c'eft que dans tout ce qu'il écrivit depuis ce temslà, il évite avec foin le terme de confubftantiel; que dans fon hiftoire il ne nomme pas Arius ; qu'il le couvre de toute fon adreffe ; que dans le récit du concile de Nicée, il ne parle que de la queftion de la Pâque, & comme pour éblouir & donner le change, il s'étend avec pompe fur la forme du concile, fans toucher un feul mot de l'Arianifme qui en étoit le principal objet; c'eft enfin qu'il conferva toute fa vie des liaifons avec les principaux Ariens, & fe prêta conftamment à la plûpart de leurs

manœuvres.

xx. Mouvemens

Tout étoit en mouvement dans les de l'Arianif'églifes d'Egypte, de Libye, d'O- me. rient. Ce n'étoit que meffages, que Sox. l. 1. c. lettres foufcrites par les uns, rejet- 14.

Soc. l. 1. c.6.

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