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TIN.

que s'il furprenoit un évêque en adul→ CONSTAN- tere, il le couvriroit de fa pourpre, pour en cacher le fcandale aux yeux An. 375. des fidéles. Il marqua en même tems le dix-neuviéme de Juin, pour la premiere féance publique.

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préliminai

res.

16.

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En attendant ce jour, les évêques Conférences s'affemblerent plufieurs fois en particulier, pour préparer & débattre les Soz. l. 1. c. matieres. Ils firent venir Arius, ils P'écouterent, ils difcuterent fes opinions. Ce fut dans ces conférences que d'un côté Arius mit en œuvre tous fes talens, toute fon adreffe, tantôt dévoilant fa doctrine pour fonder les efprits, tantôt la repliant, pour ainfi dire, & l'enveloppant de termes orthodoxes pour en déguifer l'horreur; & que de l'autre, Athanafe parut comme une vive lumiere qui déconcertoit l'héréfie, & la poursuivoit dans fes détours les plus ténébreux.

XXXIII. Séances du

Concile. Euf.vit. 1.

La premiere féance fe tint le dixneuf de Juin. L'antiquité éccléfiafti3. que nous a précieusement confervé la mio operis. doctrine de ce grand concile, & tout Soz. l. 1. c. ce qui s'y paffa d'important par rapConc. Chale. port à la foi. C'eft un des points hifto

C. 11, & • proce

18.

act. I

TIN.

An. 325.

P. 282.
Baron, an.

325.

Pagi in Ba

Valef.not.in.

14.

riques les plus furs & les mieux conf tatés. C'eft auffi le feul qui intéreffe CONSTANvéritablement l'Eglife,dont les victoires doivent être immortelles. Mais pour les articles de pure curiofité, tels Chron. Alex. que le nombre des féances, leur dif tinction, le lieu où elles fe tinrent, combien de fois, & en quels jours ron. Conftantin y affifta, quel fut l'évêque Eufeb.vit.l. qui y préfida, tout cela eft refté dans 3. c. 10, 11. l'obfcurité. La caufe de ces incertitu• Herm. vie de des, c'eft que les actes du concile ne S. Athan, 1. furent pas rédigés par écrit ; on n'é- Till. Arian. crivit que la profeffion de foi, les ca- art. 8.& not. nons, & les lettres fynodiques. Il eft ‚6. impoffible de rien déterminer fur le nombre des feffions, & de diftinguer ce qui fe fit dans chacune. Quant au lieu de l'affemblée & à la préfence de Conftantin, il me paroît très probable que les peres s'affemblerent dans l'églife de Nicée; mais qu'ils fe rendirent au palais pour laderniere feffion,à laquelle Conftantin voulut affifter, & qui fit la clôture du concile. Pour ce qui regarde le préfident, les uns font portés à croire que ce fut Euftathe d'Antioche:

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c'étoit en effet un des plus grands CONSTAN- évêques de l'Eglife'; il étoit affis le premier à droite, & l'on croit que An. 325. ce fut lui qui harangua Conftantin au nom du concile. Mais le terme de droite employé ici par Eufebe eft équivoque ; & peut auffi bien fignifier la droite en entrant; ce qu'on appelle dans l'église le côté de l'épître, que le côté oppofé, qui étoit dans le concile la place d'honneur, comme on le voit par les féances de celui de Chalcédoine. Il n'eft pas même bien certain que ce foit Euftathe qui ait porté la parole à l'Empereur: Eufebe femble dire que ce fut lui-même ; Sozomene confirme ce fentiment, & d'autres attribuent cet honneur à l'évê

que d'Alexandrie. Quoi qu'il en foit, il ne paroît pas néceffaire que ce foit le préfident du concile qui ait harangué l'Empereur : cette fonction a pu être donnée à celui qu'on regardoit comme le plus éloquent. L'opinion qui me femble la mieux appuyée c'eft qu'Ofius préfida au concile au nom du Pape Sylveftre; le nom d'Ofius

fe trouve avec celui des deux autres légats Vitus ou Victor & Vincent à la CONSTANtête des foufcriptions.

TIN

Theod. l. I.

7.

l.

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Les feffions durerent jufqu'au vingt- An. 325% cinquieme d'Août. On voit par les les XXXIV. Conftan:in actes du concile d'Ephefe qu'elles au Concile. étoient alors fort longues, commen- Euf. vit. l. 3. çant fur les huit ou neuf heures du c. 10. matin & durant jufqu'au foir. On met c. toit fur un trône ou pupitre au milieu Soc. 1. 1. c.7. de l'affemblée, le livre des Evangiles. 18. Après qu'on eut difcuté les questions de foi, entendu les Ariens, arrêté les canons de difcipline qu'il étoit à propos de confirmer par l'autorité de l'Eglife univerfelle, les Peres, pour prononcer le jugement définitif, se rendirent, felon le défir du prince, dans la plus grande falle du palais. On leur avoit préparé des fiéges à droite & à gauche. Chacun prit fa place & attendit en filence l'arrivée de l'Empereur. Bientôt on le vit paroître fans gardes, accompagné feulement de ceux de fes courtisans qui profeffoient le Chriftianisme. A fon approche, les évêques fe leverent. II parut, dit Eusebe, comme

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un ange de Dieu : fa

pourpre enriCONSTAN chie d'or & de pierreries éblouiffoit par fon éclat; mais ce qui frappoit bien An. 325. plus les yeux de ces faints Prélats, c'étoit la noble piété que refpiroit tout fon extérieur. Ses yeux baiffés, la rougeur de fon vifage, fa démarche modefte & refpectueufe ajoutoient une grace chrétienne à la hauteur de fa taille, à la force de fes traits, & à cet air de grandeur qui annonçoit le maître de l'empire. Après avoir traverfé l'affemblée il se tint debout au haut de la falle devant un fiége d'or plus bas que celui des évêques, & ne s'affit qu'après qu'ils l'en eurent prié par des fignes de refpect. Tous s'affirent après lui: alors un des prélats complimenta le prince en peu de mots au nom du concile, & rendit à Dieu au nom du prince des actions de graces. Quand cet évêque eut ceffé de parler, tous les autres dans un profond filence fixerent les yeux fur l'Empereur, qui promenant des regards doux & fereins fur cette augufte compagnie, & s'étant un peu recueilli, parla en ces

termes.

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