TIN. XXXII. res. 26. que s'il furprenoit un évêque en adulCONSTAN- tere , il le couvriroit de la pourpre, pour en cacher le scandale aux yeux An. 325. des fidéles. Il marqua en même-tems le dix-neuviéme de Juin, pour la premiere séance publique. En attendant ce jour , les évêques Conférences g'assemblerent plusieurs fois en partipréliminai culier, , pour préparer & débattre les Soz. l. 7. c. matieres. Ils firent venir Arius , ils P'écouterent, ils discuterent ses opinions. Ce fut dans ces conférences que d'un côté Arius mit en cuvre tous fes talens , toute son adresse, tantôt dévoilant fa doctrine pour fonder les esprits, tantôt la repliant , pour ainsi dire, & l'enveloppant de termes orthodoxes pour en déguiser l'horTeur ; & de l'autre , Athanase parut comme une vive lumiere qui dém concertoit l'hérésie, & la poursuivoit dans ses détours les plus ténébreux. La premiere séance fe tint le dix neuf de Juin. L'antiquité éccléfiaftiEufvit. 1. 3 c.1, aprobat que nous a précieusement confervéla & mio operis. doctrine de ce grand concile , & tout Sozil. s.c. ce qui s'y pafla d’important par rap . 1. 6 Conc. Chalc. port à la foi. C'eft un des points histo XXXIII. Séances du Concile. 18. a&t. I TIN p. 282. Baron, an. . 2. riques les plus surs & les mieux conf tatés. C'est aussi le seul qui intéresse CONSTANvéritablement l'Eglise,dont les victoi 3250 res doivent être immortelles. Mais pour les articles de pure curiosité, tels Chron. Alex. que le nombre des séances, leur diftinction , le lieu où elles se tinrent, 'Pagi in Bacombien de fois, & en quels jours ron, Constantin y affista , quel fut l'évêque "Eufeb.vit.i. Valef.not.in qui y présida , tout cela est resté dans 3.c. 10, 11. Pobscurité. La cause de ces incertitu- Herm. vie de des, c'est que les actes du concile ne S. Athan, lo furent pas rédigés par écrit ; on n'é- till . Arian. ; crivit que la profession de foi, les ca- art. 8.& not. hons , & les lettres fynodiques. Il est impossible de rien déterminer sur le nombre des sessions, & de distinguer ce qui se fit dans chacune. Quant au lieu de l'assemblée & à la présence de Constantin, il'me paroît très probable que les peres s'assemblerent dans l'églife de Nicée; mais qu'ils se rendirent au palais pour laderniere feflion,à laquelle Constantin voulut assister , & qui fit la clôture du concile. Pour ce qui regarde le président , les uns sont portés à croire que ce fut Eustathe d'Antioche: 1,6. TIN. c'étoit en effet un des plus grands Constan- évêques de l'Eglise'; il étoit affis le premier à droite , & l'on croit que An, 325. ce fut lui qui harangua Constantin au nom du concile. Mais le terme de TIN. se trouve avec celui des deux autres légats Vitus ou Victor & Vincent à la CONSTANG tête des souscriptions. Les sessions durerent jusqu'au vingt- Ano 3250 cinquieme d'Août. On voit par les XXXIV. Constancin actes du concile d'Ephese qu'elles au Concile. étoient alors fort longues , commen- Eus, vit, l. 3. çant sur les huit ou neuf heures du c. 10. Theod. l. 1. matin & durant jusqu'au foir. On met- c.7. . l. toit sur un trône ou pupitre au milieu SoC, 1, 1:6.7 Soz, l. 1. Gg de l'assemblée, le livre des Evangiles. 18. Après qu'on eut discuté les questions de foi , entendu les Ariens , arrêté les canons de discipline qu'il étoit à propos de confirmer par l'autorité de l'Eglise universelle , les Peres , pour prononcer le jugement définitif, se fe rendirent , selon le désir du prince, dans la plus grande salle du palais. On leur avoit préparé des fiéges à droite & à gauche. Chacun prit sa place & attendit en silence l'arrivée de l'Empereur. Bientôt on le vit paroître sans gardes , accompagné seulement de ceux de ses courtisans qui profeffoient le Christianisme. A son approche , les évêques se leveTent. Il parut, parut, dit Eufebe 2, comme TIN An. 3280 un ange de Dieu : fa pourpre enriConstan• chie d'or & de pierreries éblouissoit par son éclat; mais ce qui frappoit bien plus les yeux de ces faints Prélats, c'étoit la noble piété que respiroit tout son extérieur. Ses yeux baissés, la rougeur de son visage, fa démarche modeste & respectueuse ajoutoient une grace chrétienne à la hauteur de fa taille, à la force de fes traits, & à cet air de grandeur qui annonçoit le maître de l'empire. Après avoir traversé l'assemblée il fe tint debout au haut de la salle devant un fiége d'or plus bas que celui des évêques , & ne s'affit qu'après qu'ils l'en eurent prié par des lignes de respect. Tous s'affirent après lui : alors un des prélats complimenta le prince en peu de mots au nom du concile , & rendit à Dieu au nom du prince des actions de graces. Quand cet évêque eut cessé de parler, tous les autres dans un profond filence fixerent les yeux fur l'Empereur , qui promenant des regards doux & lereins fur cette auguste compagnie, & s'étant un peu recueilli , parla en ces termes. |