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TIN.

An. 326.

rie de la populace, la paffion défefpérée du jeu, la fureur & la cabale CONSTANdes fpectacles. Telle eft l'idée que nous donne de cette ville un auteur judicieux, qui peignoit à la postérité ce qu'il avoit fous les Conftanyeux. tin l'abandonna pour n'y plus revenir, fans être encore déterminé fur le choix de fa nouvelle demeure. Il en fortit vers la fin de Septembre, & retourna en Pannonie en paffant par Spolete & par Milan.

An. 327.

LII.

Confuls.

Buch. Cycl.

Il demeura toute l'année fuivante 327 dans l'Illyrie & dans la Thrace, pendant le confulat de Conftance & de Maxime. Ce Conftance n'étoit Chron. Cod. pas de la famille de Conftantin; il Th. avoit alors avec le confulat la dignité p. 239, 250, de préfet du prétoire. Cette année 253. eft à jamais mémorable par la découverte de l'inftrument de notre Rédemption; qui après avoir été enfeveli pendant près de trois cens ans, reparut à la chute de l'idolâtrie, & s'éleva à fon tour fur fes ruines.

LIII.

de la Croix,

Conftantin avoit réfolu d'honorer Découverte Jérufalem d'un monument digne de

Euf, vit. l. 3.

fon refpect pour cette terre facrée. c. 25. & feq.

TIN.

C. 17, 18.

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128

Helene fa mere, remplie de ce noble CONSTAN- deffein, étoit partie de Rome l'année précédente après la mort de Crispe An. 37. pour aller chercher quelque confolaTheod. l. 1. tion fur les veftiges du Sauveur. Agée Soz. 1.2.c.. de foixante & dix-neuf ans, elle ne fe Paulin. epift. rebuta pas des fatigues d'un fi long Hieron. epift. Voyage. A fon arrivée, fa piété fut attendrie de l'état déplorable où elle trouvoit le Calvaire. Les payens, pour étouffer le Chriftianifme dans fon berceau même, avoient pris à tache de défigurer ce lieu: ils avoient élevé fur la colline quantité de terre, & après avoir couvert le fol de grandes pierres, ils l'avoient environné d'une muraille. C'étoit depuis Hadrien un temple confacré à Vénus, où la ftatue de la Déeffe recevoit un encens profane, & éloignoit les hommages des Chrétiens qui n'ofoient approcher de ce lieu d'horreur. Ils avoient perdu jufqu'à la mémoire du Sépulcre de Jefus-Chrift. Helene fur les indices d'un Hébreu plus inftruit que les autres, fit abbatre les ftatues & le temple, enlever les terres qui furent jettées loin de la ville, & découvrit

TIN.

le Sépulcre. En fouillant aux envi- rons, on trouva trois croix, les CONSTAN clous dont le Sauveur avoit été attaché, & féparément, l'infcription telle qu'elle eft rapportée par les Evangéliftes. Un miracle fit diftinguer la croix de Jefus Chrift.

La découverte d'un fi riche tréfor

An. 327.

LIV.

Eglife du S.

Soc. 1. 1. c.

17.

combla de joye l'Empereur. Il ne pou- sépulcre. voit fe laffer de louer la providen- Euf.vit. 1.3. ce, qui ayant fi long-tems confervé c. 29. & feq. un bois de lui-même corruptible, le manifeftoit enfin au ciel & à laterre, Sez.l.2.c.1. Valois epift. lorfque les Chrétiens devenus libres de Anaftafi. pouvoient marcher fans crainte fous Fleury. Hift. Ecclef. l. 1. leur étendard général. Il fit bâtir une c. 54 Eglife qui eft nommée dans les auteurs tantôt l'Anaftafe, c'est-à-dire, la Réfurrection, tantôt l'Eglife de la Croix ou de la Paffion, tantôt le faint Sépulcre. L'empereur recommanda à l'évêvêque Macaire de ne rien épargner pour en faire le plus bel édifice de l'univers. Il donna ordre à Dracilien, vicaire des préfets & gouverneur de Palestine, de fournir tous les ouvriers & les matériaux que demanderoit l'Evêque. Il envoya lui-même les pier

CONSTAN

TIN.

reries, l'or, & les plus beaux marz bres. Selon quelques auteurs, Euftathe prêtre de Byzance en fut l'arAn. 327. chitecte. Voici la defcription que fait Eufebe de ce temple magnifique. La façade fuperbement ornée s'élevoit fur un large parvis, & donnoit entrée dans une vafte cour bordée de portiques à droite & à gauche. On entroit dans le temple par trois portes du côté de l'Occident. Le bâtiment fe divifoit en trois corps. Celui du milieu, que nous appelons la nef, & qu'on nommoit proprement la bafilique, étoit très étendu dans fes dimenfions, & fort exhauffé. L'intérieur étoit incrufté des marbres les plus précieux au - dehors les pierres étoient fi bien liées & d'un fi beau poli, qu'elles rendoient l'éclat du marbre. Le platfond formé de planches exactement jointes, décoré de fculpture & revêtu entierement d'un or très pur & très éclattant, fembloit un océan de lumiere fufpendu fur toute la bafilique. Lẹ toit étoit couvert de plomb. Vers l'extrémité s'élevoit un dôme en

plein

TIN.

plein cintre, foutenu fur douze colonnes, dont le nombre repréfen- CONSTANtoit celui des Apôtres ; fur les chapiteaux étoient placés autant de An. 327. grands vafes d'argent. De chaque côté de la bafilique s'étendoit un portique, dont la voute étoit enrichie d'or. Les colonnes qui lui étoient communes avec la bafilique, avoient beaucoup d'élévation; l'autre partie portoit fur des pilaftres très-ornés. Cn avoit pratiqué fous terre un autre portique, qui répondoit au fupérieur dans toutes fes dimenfions. De l'Eglife on paffoit dans une feconde cour pavée de belles piertes polies, autour de laquelle regnoient des trois côtés de longs portiques.Au bout de cette cour & au chef de tout l'édifice étoit la chapelle du faint Sépulcre, où l'empereur s'étoit efforcé d'imiter par l'éclat de l'or & des pierres précieufes, la fplendeur dont avoit brillé ce faint lieu au moment de la réfurrection. Cet édifice commencé fous les yeux d'Hélene ne fut achevé & dédié que huit ans après. Il n'en refte plus de vefliges, parce qu'il a été plufieurs

Tome I.

V

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