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TIN.

fondoient en larmes & qui révéroient fes volontés comme des oracles, CONSTAN embraffa tendrement Conftantin & le nomma fon fucceffeur; il le recommanda aux troupes, & ordonna à fes autres fils de lui obéir.

An. 3069

X V.

Proclama

neg. c. 8.

Zof.l.2.

Hift. Mifc 1. 11.

Toute l'armée s'empreffa d'exécuter ces dernieres difpofitions de Conf- tion de Conftance: à peine eut-il les yeux fermés, tantin. que les officiers & les foldats, excités Eumen. Paencore par Eroc, roi des Allemands Euf.Vit. 1.1. auxiliaires, proclamerent Conftan- c.22. Vict. cpit. tin Augufte. Ce Prince s'efforça d'abord d'arrêter l'ardeur des troupes ; il craignoit une guerre civile; & pour ne pas irriter Galere, il vouloit obtenir fon agrément, avant que de prendre le titre d'Empereur. L'impatience des foldats fe refufa à ces ménagemens politiques au premier moment que Conftantin, encore tout en larmes, fortit de la tente de fon pere, tous l'environnerent avec de grands cris: envain voulut-il leur échapper à courfe de cheval; on l'atteignit, on le revêtit de la pourpre malgré fa résistance; tout le camp reentiffoit d'acclamations & d'éloges;

Conftance revivoit dans fon fils, & CONSTAN- l'armée n'y voyoit de différence l'avantage de la jeuneffe.

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An. 306.

XVI.

1.8.6.13 &

22.

Numifm.

Mezzab.

§. 6.
Uffer. Brit.

Рабо

que

Le premier foin du nouvel EmpeSepulture de reur fut de rendre à fon pere les derConftance. niers devoirs : il lui fit faire de magniEuf. Hift. fiques funérailles, & marcha lui-mêFit. L. 1. c. me à la tête avec un grand cortege. On décerna à Conftance, felon la coutume, les honneurs divins. M. de Till. art. 7. Tillemont rapporte,fur le témoignage 'Alford, Ann. Brit. an.306. d'Alford & d'Ufferius, qu'on montre fon tombeau en divers endroits de Ecel. Antiq. l'Angleterre, & particulierement en un lieu appelé Caïr-Segeint ou Sejont, quelquefois Cair-Cufteint, c'eft-à-dire, Ville de Conftance ou de Conftantin & qu'en 1283, comme on prétendit avoir trouvé fon corps dans un autre Hieu qui n'eft pas loin de-là, Edouard I. qui regnoit alors, le fit transporter dans une Eglife, fans fe mettre beaucoup en peine fi les Canons permettoient d'y placer un Prince payen. Il ajoute que Cambden raconte que peu de tems avant lui, c'eft-à-dire, au commencement du feiziéme fiécle, en fouillant à York dans une grotte

CONSTANT

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où l'on tenoit qu'étoit le tombeau de Conftance, on y avoit trouvé une lampe qui bruloit encore; & Alford An. 306. juge que felon les preuves les plus folides, c'étoit en effet le lieu de la fépulture de ce Prince.

XVII.

Galere

Lacl.c. 200

Sa mort fembloit favorifer les def- Projets de feins de Galere: elle entroit dans le plan qu'il avoit dreffé pour fe rendre &jeq. le feul Monarque; mais elle étoit arrivée trop tôt, & ce contre-tems rompoit toutes fes mefures. Son projet avoit été de fubftituer à Conftance, Licinius fon ancien ami: il s'aidoit de fes confeils, & comptoit fur une obéiffance aveugle de fa part. Il lui deftinoit le titre d'Augufte, & c'étoit dans cette vûe qu'il ne lui avoit pas fait donner celui de Céfar. Alors maître de tout & ne laiffant à Licinius qu'une ombre d'autorité, il auroit difpofé à fon gré de toutes les richeffes de l'Empire; & après avoir accumulé d'immenfes tréfors, il auroit quitté, comme Dioclétien, au bout de vingt ans la puiffance fouveraine, & fe feroit ménagé une re raitte affurée & tranquille pour une

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vieilleffe voluptueufe; en laiffant pour CONSTAN- Empereurs Sévere avec Licinius, & pour Céfars Maximin & Candidien An. 306. fon fils naturel, qui n'avoit encore que neuf ans, & qu'il avoit fait adopter par fa femme Valérie, quoique cet enfant ne fût né que depuis le mariage de cette Princeffe.

XVIII.

$es cruautés.

Pour réuffir dans ces projets, il falloit exclure Conftantin; mais Galere s'étoit rendu trop odieux par fa cruauté & par fon avarice.Depuis fa victoire fur les Perfes, il avoit adopté le gouvernement defpotique établi de tout tems dans ce riche & malheureux pays; & fans pudeur, fans égard pour les fentimens d'une honnête foumiffion, à laquelle une longue habitude avoit plié les Romains, il difoit hautement que le meilleur ufage auquel on pouvoit employer desfujets, c'étoit d'en faire des efclaves.Ce fut fur ces principes qu'il régla fa conduite. Nulle dignité, nul privilége n'exemtoit ni des coups de fouets, ni des plus horribles tortures les magiftrats des villes : des croix toujours dreffées attendoient ceux qu'il condamnoit à

mort; les autres étoient chargés de chaines & refferrés dans des entra- CONSTAN ves. Il faifoit traîner dans des maisons

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de force des Dames illuftres par leur An. 306 naiffance: il avoit fait chercher par tout l'Empire des ours d'une énorme groffeur, & leur avoit donné des noms: quand il étoit en belle humeur il en faifoit appeler quelqu'un, & fe divertiffoit à les voir non pas dévorer fur le champ des hommes, mais fucer tout leur fang & déchirer enfuite leurs membres: il ne falloit rien moins pour faire rire ce tyran fombre & farouche. Il ne prenoit guere de repas fans voir répandre du fang humain. Les fupplices des gens du peuple n'étoient pas fi recherchés ; il les faifoit bruler vifs.

Galère avoit d'abord fait fur les chrétiens l'effai de toutes ces horreurs, ordonnant par Edit, Edit, qu'après la torture ils feroient brulés à petit feu. Ces ordres inhumains ne manquoient pas d'exécuteurs fidéles, qui fe faifoient un mérite d'enchérir encore fur la barbarie du Prince. On attachoit les Chrétiens à un poteau; on leur gril

ΧΙΧ.

Contre les Chrétiens,

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