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Athanafe lui pardonna; mais fans CONSTAN-l'admettre à la communion de l'Egli fe, qu'il n'eût accompli la pénitence An. 336. prefcrite par les canons.

TIN.

au fujet

37.

XLIII. Les adverfaires tant de fois conAccufation fondus ne perdirent pas courage d'Arfene. perfuadés que dans la multitude des Soc. 1. 1. c. coups il n'en faut qu'un pour faire' Theod. 1. 1. une bleffure mortelle. Arfene évêque d'Hypfele en Thébaïde étoit dans le Soz.l.2.c. parti de Mélece. Il difparut tout à Ath. Apol.. coup, & les Méléciens montrant de de S. Athan. Ville en ville la main droite d'un hom-> 1.3. c. 14 me, publierent que c'étoit celle d'Ar-t éclaircif

C. 30.

22.

Herm. vie

fene, qu'Athanafe avoit fait maffacrer; qu'il lui avoit coupé la main droite pour s'en fervir à des opérations magiques: ils fe plaignoient avec larmes qu'il eût caché le refte de fon corps: ils reffembloient à ces anciens fanatiques de l'Egypte qui cherchoient les membres épars d'Ofiris.Jean Arcaph jouoit dans cette piece le principal rolle. La chofe fit grand bruit à la cour.Le Prince commit pour en informer le cenfeur Delmace qui fe trouvoit alors à Antioche ; il envoya Eufebe & Théognis pour affif

par

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TIN.

An. 336.

ter au jugement. Athanafe mandé Delmace, fentit bien que le défaut de CONSTAN preuve de la part de fes adverfaires, né fuffiroit pas pour le juftifier, & qu'il falloit les confondre en leur prouvant qu'Arfene étoit vivant. Il le fait chercher par toute l'Egypte. On découvre fa retraite ; c'étoit un monaftere près d'Antéople en Thébaïde mais quand on y'arriva, il en étoit déja forti pour fe fauver ailleurs. On fe faifit du fupérieur du Monaftere & d'un moine qui avoit procuré l'évasion: on les amene à Alexandrie devant le commandant des troupes d'Egypte : ils avouent qu'Arfene eft vivant, & qu'il a été retiré chez eux. Le fupérieur avertit auffitôt Jean Arcaph que l'intrigue eft découverte & que toute l'Egypte fait qu'Arfene eft en vie. La lettre tombe entre les mains d'Athanafe. On trouve le fugitif caché à Tyr: il nie d'abord qu'il foit Arfene; mais il eft convaincu par Paul évêque de la ville, dont il étoit parfaitement connu. Athanafe envoye à Conftantin par le

diacre Macaire toutes les preuves de CONSTAN- l'impofture. L'Empereur révoque aufTIN, fitôt la commiffion donnée à DelmaAp. 336. ce; il raffure l'évêque d'Alexandrie,

& l'exhorte à n'avoir plus deformais d'autre foin que les fonctions du faint miniftere, & à ne plus craindre les manoeuvres des Méléciens:il ordonne que cette lettre foit lue dans l'affemblée du peuple, afin que perfonne n'ignore fes fentimens & fa volonté. Les menaces du Prince firent taire quelque tems la calomnie, & le calme fembloit rétabli. Arfene lui-même écrivit de concert avec fon clergé une lettre à fon Métropolitain, pour lui demander d'être admis à fa communion. Jean fuivit cet exemple & s'en fit honneur auprès de l'Empereur. Le Prince étoit ravi de joye dans l'efpérance que les Méléciens alloient à la fuite de leur cheffe réunir au corps de l'Eglife. Mais cette paix ne fut pas de longue durée. L'opiniâtreté des Ariens l'emprit de l'Em- porta enfin fur les bonnes intentions de l'Empereur. C'étoient des évêAthan. Apol. ques, dont l'extérieur n'avoit rien que Soc.l.1.c, de refpectable, qui crioient fans ceffe

XLIV.

Eufebe s'em

pare de l'ef

pereur.

2.

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TIN.

An. 336.
Theod. 1. 1.
Sox. 1. 2. 6.

C. 28.

24.

Pagi. ad

Baron. R

& qui faifoient répéter à toute la cour, qu'Athanafe étoit coupable des crimes CONSTAN les plus énormes ; qu'il s'en procuroit l'impunité à force d'argent ; que c'étoit ainfi qu'il avoit fait changer de langage à Jean le Mélécien; que le nouvel Arfene étoit un perfonnage de théatre; qu'il étoit étrange que fous un prince vertueux l'iniquité reftât affife 332 fur un des plus grands fiéges du monde. Jean regagné par les Ariens confentoit lui-même à fe déshonorer ; il avouoit à l'Empereur qu'il s'étoit laiffé corrompre. Conftantin d'un caractere franc & généreux étoit fort éloigné de foupçonner une fi noire perfidie. Tant de fecouffes lui firent enfin lacher prife; il abandonna Athanase à ses ennemis; c'étoit l'abandonner que de le laiffer à la difcrétion d'un concile, dont Eufebe devoit être le maître. Le choix de la ville de Céfarée en Palestine, dont l'autre Eufebe étoit évêque, annonçoit déja le fuccès. Auffi le faint Prélat refufat-il de s'y rendre. Les Ariens en prirent avantage; & pendant deux ans & demi que dura le refus d'Atha

TIN..

nafe, c'étoit, à les entendre,un coupa CONSTAN- ble qui fuyoit fon jugement. Enfin, l'Empereur, comme pour condefcen- : An. 336. dre aux répugnances & aux craintes de l'accufé, change le lieu de l'affemblée, & l'indique à Tyr. Il vouloit qu'après avoir pacifié dans cette ville toutes les querelles, les Peres du concile réunis dans le même efprit, fe transportaffent à Jérufalem pour y faire enfemble la dédicace de l'églife. du faint Sépulcre. Il manda aux évêques, dont plufieurs étoient depuis longtems à Céfarée, de fe rendre à Týr afin de remédier en diligence: aux maux de l'Eglife. Sa lettre, fans nommer Athanafe,marque affez qu'il étoit étrangement prévenu contre ce faint Perfonnage, & entierement livré à fes ennemis. Il affure ceux-ci qu'il a exécuté tout ce qu'ils lui ont demandé ; qu'il a convoqué les évêques qu'ils défirent d'avoir pour coopérateurs; qu'il a envoyé le comte Denys afin de maintenir le bon ordre dans le concile; il protefte que fi quel qu'un de ceux qu'il a mandés, fe dif penfe d'obéir fous quelque prétexte

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