CONSTAN TIN. 1XX. Honneurs rendus à fa Maii. 34. Pachym. tantin affis dans un char attelé de quatre chevaux, il paroît être attiré au ciel par une main qui fort des nues. An. 337. L'Eglife lui a rendu des honneurs plus folides. Tandis que les payens en faifoient un Dieu, les chrétiens en mémoire par ont fait un Saint. On célébroit fa fête P'Eglife.. en Orient avec celle d'Hélene, & Bolland. 216 fon office qui eft fort ancien chez les Till. art. 75. Grecs, lui attribue des miracles & des Theod. l. 1. guérifons. On bâtit à Conftantinople "Baron. an. un monaftere fous le nom de faint 324. Conftantin. On rendoit des honneurs in Mich. Paextraordinaires à fon tombeau & à fa læol. l. 9. c. ftatue placée fur la colonne de porphyre. Les peres du concile de Chalcédoine crurent honorer Marcien le plus religieux des princes, en le faluant du nom de nouveau Conftantin. Au neuvieme fiécle on récitoit encore à Rome fon ncm à la meffe avec celui de Théodofe I & des autres princes les plus refpectés. Il y avoit fous fon nom en Angleterre plu-. fleurs églifes & plufieurs autels. En Calabre eft le bourg de S. Conftantin à quatre milles du mont S. Léon. A Prague en Bohême on a long-tems ho TIN. noré fa mémoire & l'on y confervois CONSTAN- de fes reliques.Son culte & celui d'Hélene ont paffé jufqu'en Mofcovie; & An. 337. les nouveaux Grecs lui donnent ordinairement le titre d'égal aux Apôtres. Caractere de LXXI. Les défauts de Conftantin nous emConftantin. pêchent de foufcrire à un éloge auffi Aurel. Vid. hyperbolique. Les fpectacles affreux Entr. 1. 10. de tant de captifs dévorés par les bêtes, la mort de fon fils innocent, celle de fa femme dont la punition trop précipitée prit la couleur de l'injustice, montrent que le fang des Barbares couloit encore dans fes veines; & que s'il étoit bon & clément par caractere, il devenoit dur & impitoyable par emportement. Peut-être eut-il de juftes raifons d'ôter la vie aux deux Licinius; mais la postérité a droit de condamner les princes qui ne fe font pas mis en peine de fe juftifier à fon tribunal. Il aima l'Eglife; elle lui doit fa liberté & fa fplendeur; mais facile à féduire il l'affligea lorsqu'il croyoit la fervir fe fiant trop à fes propres lumieres, & fe repofant avec trop de crédulité fur la bonne foi des méchans qui l'environnoient, il livra à la perfécution : TIN. perfécution des prélats qui méritoient à plus jufte titre d'être comparés aux ConstanApôtres. L'exil & la dépofition des défenfeurs de la foi de Nicée, ba- An. 337 lancent au moins la gloire d'avoir convoqué ce fameux concile. Incapable lui-même de diffimulation, il fut trop aifément la dupe des hérétiques & des courtifans. Imitateur de Tite Antonin & de Marc Aurele, il aimoit fes peuples & vouloit en être aimé; mais ce fond même de bonté, qui les lui faifoit chérir, les rendit malheureux; il ménagea jufqu'à ceux qui les pilloient: prompt & ardent à défendre les abus, lent & froid à les punir: avide de gloire & peut-être un peu trop dans les petites chofes. On lui reproche d'avoir été plus porté à la raillerie qu'il ne convient à un grand prince. Au refte il fut chaste, pieux, laborieux & infatigable, grand capitaine, heureux dans la guerre & méritant fes fuccès par une valeur brillante & par les lumieres de fon génie; protégeant les arts & les encourageant par fes bienfaits. Si on le compare avec Augufte, on trouvera Tome I. Dd. qu'il ruina l'idolatrie avec les mêmes CONSTAN- précautions & la même adreffe que l'autre employa à détruire la liberté. An. 337. Il fonda comme Augufte un nouvel TIN. mal-fondés de la part Vid. Epit. empire; mais moins habile & moins politique, il ne fut pas lui donner la même folidité ; il affoiblit le corps de l'Etat en y ajoutant en quelque façon une feconde tête par la fondation de Conftantinople;& tranfportant le centre du mouvement & des forces trop près de l'extrémité orientale, il laiffa fans chaleur & prefque fans vie les parties de l'occident, qui devinrent bientôt la proye des barbares. Les trop payens lui ont voulu de Reproches mal pour lui rendre juftice. Eutrope dit que dans la premiere partie de fon des Payens. regne, il fut comparable aux princes Eutr. 1. 10. les plus accomplis, & dans la derniere aux plus médiocres. Le jeune Victor, qui lui donne plus de trente & un an de regne, prétend que dans les dix premieres années ce fut un héros, dans les douze fuivantes un raviffeur, & un diffipateur dans les dix dernieres. Il eft aifé de fentir que de ces deux reproches de Victor, l'un porte fur les richeffes que Conftantin en leva à l'idolatrie, & l'autre fur celles CONSTAN dont il combla l'Eglife. TIN. AN. 337. 47. LXXIII. Ses filles. Ducange Outre fes trois fils il laiffa deux filles; Conftantine mariée d'abord à Hannibalien roi de Pont, enfuite à Gallus ; & Hélene qui fut femme de Fam. By p Julien. Quelques auteurs en ajoutent Till. not. 18. une troifiéme qu'ils nomment Conf- fur Conftanz tantie: ils difent qu'ayant fait bâtir à Rome l'Eglife & le Monaftere de fainte Agnès, elle s'y renferma après tin. avoir fait vœu de virginité. Cette opinion ne porte fur aucun fondement folide. |
