TIN. ther fon confentement à main armée. Plus fufceptible de crainte que de fen- CONSTAN timent de juftice, il reçut à regret cette image; & pour paroître donner An. 300 ce qu'il ne pouvoit ôter, il envoya la pourpre à Conftantin. Ses vûes fur Licinius fe trouvoient trompées; mais afin d'abaiffer du moins le nouveau Prince, autant qu'il pourroit le faire, il s'avifa de donner le titre d'Augufte à Sévere qui étoit le plus âgé, & de ne laiffer à Conftantin que le rang de Céfar après Maximin, le faisant ainfi defcendre du fecond dégré au quatriéme. Le jeune Prince, dont l'ame étoit élevée & l'efprit folide, parut fe contenter de ce qu'on lui accordoit, & ne jugea pas propos de troubler la paix de l'Empire, pour conferver le titre d'un pouvoir dont il poffedoit toute la réalité. En effet c'eft de cette année qu'on commença à compter celles de fa puiffance Tribu nitienne. à Maxence Sévere qui commandoit en Italie, XXIV. fort fatisfait de cette nouvelle difpo- élevé à l'Em fition, ne différa pas d'envoyer à pire. Rome l'image de Conftantin, pour Incert. Pa neg. c. 4 TIN. l'y faire reconnoître en qualité de CONSTAN- Céfar. Mais le dépit d'un rival méprifé jufques alors, & qui prétendoit avoir An. 306. plus de droit à l'Empire que tous ces Lact. c. 18 &26. les. nouveaux Souverains, renverfa l'orAnony Va- dre établi par Galere. M. Aurelius-, Eutrope. Valerius-Maxentius étoit fils de Maxi que Till. note mien. Ses mauvaises qualités, & peut A&13. être fes malheurs ont fait dire qu'il étoit fuppofé; on prétend même fa mere Eutropie avoua qu'elle l'avoit eu d'un Syrien. C'étoit un Prince mal fait de corps & d'efprit, d'une ame baffe & plein d'arrogance, débauché & fuperftitieux, brutal jusqu'à refufer le respect à fon pere. Galere lui avoit donné en mariage une fille qu'il avoit eue de fa premiere femme; mais ne voyant en lui que des vices dont il ne pouvoit faire ufage, il avoit empêché Dioclétien de le nommer Céfar. Ainfi Maxence oublié de fon pere, haï de fon beau-pere, avoit jufqu'à ce tems mené une vie obfcure, enveloppé dans les ténebres de la débauche, tantôt à Rome, tantôt en Lucanie. Le bruit de l'élévation de Constantin le réveilla; il crut devoir TIN. An. 306 fauver une partie de fon héritage, de Rome fur le chemin de Lavicum, ! fut proclamé Augufte le vingt-hui CONSTAN d'Octobre. TIN. An. 306. XX v. Maximien pas Galere qui étoit en Illyrie ne fut fort allarmé de cette nouvelle. Il faifoit trop peu de cas de Maxence pour le regarder comme un rival titre d'Au- redoutable. Il écrit à Sévere qui régufte. fidoit à Milan, & l'exhorte à fe met reprend le Lact. c. 26. Baluze in tre lui-même à la tête de fes troupes Lact. p. 315. & à marcher contre l'Ufurpateur. Eutrope. Incert. Pan. Maxence auffi timide que Sévere, Maxim.& n'ofoit s'expofer feul à l'orage dont Conftan Maximin ne il étoit menacé. Il eut recours à fon pere Maximien, qui peut-être étoit d'intelligence avec lui, & qui fe trouvoit alors en Campanie. Celui-ci, qui ne pouvoit s'accoutumer à la vie privée, accourt à Rome; raffure les efprits; écrit à Dioclétien pour l'engager à reprendre avec lui le gouvernement de l'Empire; & fur le refus de ce Prince, il fe fait prier par fon fils, par le Sénat & par le peuple, d'accepter de nouveau le titre d'Augufte.. XXVI.. Maximin ne prit point de part à prend point ces premieres agitations. Tranquille de part à ces en Orient & livré à fes plaifirs, i mouvemens. TIN. Euf. de Mart. Palaeft. c. 6 goutoit un repos dont il ne laiffoit pas jouir les Chrétiens. Etant à Cé- CONSTAN farée de Palestine le vingtiéme de Novembre jour de fa naiffance, qu'il An. 306. célébroit avec grand appareil, après les divertiffemens ordinaires, il voulut embellir la fête par un fpectacle, dont les Payens étoient toujours fort avides. Le Chrétien Agapius étoit depuis deux ans condamné aux bêtes. La compaffion du Magiftrat ou l'efpérance de vaincre fa fermeté, avoit fait différer fon fupplice. Maximin le fait traîner fur l'arêne avec un esclave qu'on difoit avoir affaffiné son maître. Le Céfar fait grace au meurtrier, & tout l'amphitheatre retentit d'accla→ mations fur la clémence du Prince. Ayant fait enfuite amener le Chrétien devant lui, il lui promet la vie & la liberté, s'il renonce à fa religion. Mais celui-ci proteftant à haute voix qu'il eft prêt à tout fouffrir avec joie pour une fi belle caufe, court luimême au devant d'une ourfe qu'on avoit lachée fur lui, & s'abandonne à la férocité de cet animal, qui le déchire. On le reporte à demi-mort |