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dans la prifon, & le lendemain comme CONSTAN- il refpiroit encore, on le jette dans la mer avec des groffes pierres attaAn. 306. chées à fes pieds. Tels étoient les amusemens de Maximin.

tin.

TIN.

XXVII.

Helag. c. 34.

Conftantin fignaloit les commende Confa cemens de fon Empire par des actions plus dignes d'un Souverain. QuoiLact. c. 24. qu'il fût encore dans les ténebres du Lamprid. in Paganifme, il ne fe contentà pas comme fon pere de laiffer aux Chrétiens, par une permiffion tacite, le libre exercice de leur Religion, il l'autorifa par un Edit. Comme il avoit fouvent dans la bouche cette belle maxime: Que c'eft la Fortune qui fait les Empereurs, mais que c'eft aux Empereurs à juftifier le choix de la Fortune, il s'occupoit du foin de rendre fes fujets heureux. Il s'appliqua d'abord à régler l'intérieur de fes Etats, & fongea enfuite à en affurer les frontieres.

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Après avoir vifité les Provinces Sa victoire de fon obéiffance, en rétablissant par

furles Francs.

1. 1. c. 25.

Euf. Vict. tout le bon ordre, il marcha contre les Francs. Ces peuples, les plus belpeg. c. 1o. liqueux des Barbares, profitant de

Eumen. Pa

Pabfence de Conftance pour violer
les traités de paix, avoient paffé le CONSTAN
Rhin, & faifoient de grands ravages. An. 3061
Conftantin les vainquit, fit prifon-

niers deux de leurs rois, Afcaric &

TIN.

Ragaife; & pour punir ces Princes de Nazar. Pa leur perfidie, il les fit dévorer par les neg. c. 16 bêtes dans l'amphithéâtre: action bar- 17; Incert. Pa bare, qui deshonoroit fa victoire, & neg.c.423 à laquelle la postérité doit d'autant plus d'horreur, que la baffe flatterie des Orateurs du tems s'eft efforcée d'en faire plus d'éloge.

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Ayant forcé les Francs à repaffer le fleuve, il le paffa lui-même fans être attendu, fondit fur leur pays, & les furprit avant qu'ils euffent eu le tems de fe fauver, comme c'étoit leur coutume dans leurs bois & leurs marais. On en maffacra, on en prit un nombre prodigieux, Tous les troupeaux furent égorgés ou enlevés: tous les villages brûlés. Les pri fonniers qui avoient l'âge de puberté, trop fufpects pour être enrollés dans les troupes, trop féroces pour fouffrir l'efclavage, furent tous livrés aux bêtes à Treves, dans les jeux qui

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xxIx. acheva de Eumen. Paneg. c. 12. Vorburg.l

les dompter.

2. p. 112.

Incerti Pa neg. c. 23,

I

TIN.

furent célébrés après la victoire. Le CONSTAN- Courage de ces braves gens effraya leurs vainqueurs, qui s'amufoient de An. 306. leur fupplice: on les vit courir audevant de la mort, & conferver encore un air intrépide entre les dents & fous les ongles des bêtes farouches, qui les déchiroient fans leur arracher un foupir. Quoi qu'on puiffe dire pour excufer Conftantin, il faut avouer qu'on retrouve dans fon caractere des traits de cette férocité commune aux Princes de fon fiécle, & qui s'échappa encore en plufieurs rencontres, lors même que le Chriftianisme eut adouci fes mœurs.

XXX.

Il met à cou

vert les terres paffer le Rhin, &

de la Gaule.

Eumen. Pa

Pour ôter aux Barbares l'envie de fe pour procurer à lui-même une libre entrée fur leurs neg. c. 13. terres, il entretint le long du fleuve Vorb. t. 2 les forts déja bâtis & garnis de trouTill. art. 10. pes, & fur le fleuve même une flotte

P. 170.

bien armée. Il commença à Cologne un pont de pierre qui ne fut achevé qu'au bout de dix ans, & qui, felon quelques-uns, fubfifta jufqu'en 955. On dit auffi que ce fut pour défendre Ce pont qu'il bâtit ou répara le châ

TIN.

eau de Duitz vis-à-vis de Cologne. Ces grands ouvrages acheverent d'in- CONSTAN timider les Francs; ils demanderent la paix & donnerent pour ôtages les An. 306 plus nobles de leur nation. Le vainqueur, pour couronner ces glorieux fuccès, inftitua les Jeux Franciques, qui continuerent long-tems de fe célébrer tous les ans depuis le quatorziéme de Juillet jufqu'au vingtiéme.

marcha vers

An. 307.

XXXI. Sévere trahi

Incert. Paneg. c. 3.

Lat. c. 264 Anony. Va

lef.

Vid. Epit.

Eutrope

Tout étoit en mouvement en Itadie. Sévere parti de Milan au milieu de l'hiver de l'an 307, Rome avec une grande armée, compofée de Romains & de foldats Maures, qui tous avoient fervi sous Maxi-, mien, & lui étoient encore affection- Zof. 1. zà nés. Ces troupes accoutumées aux dé. -lices de Rome avoient plus d'envie de vivre dans cette ville que de la ruiner. Maxence ayant d'abord gagné Anullin, préfet du Prétoire, n'eut -pas de peine à les corrompre. Dès qu'elles furent à la vue de Rome, elles quitterent leur Empereur & fe donnerent à fon ennemi, Sévere abandonné prend la fuite, & rencontrant Maximien à la tête d'un corps qu'il

venoit de raffembler, il fe fauve à Ra

CONSTAN- Venne, où il fe renferme avec le peTIN. tit nombre de ceux qui lui étoient deAn. 603. meurés fideles. Cette ville étoit for

les.

XXXII.

Sa mort.

te, peuplée, & affez bien pourvûe de vivres pour donner à Galere le tems de venir au fecours. Mais Sévere manquoit de la principale reffource: il n'avoit ni bon fens ni courage. Maximien preffé par la crainte qu'il avoit de Galere, prodiguoit les promeffes & les fermens pour engager Sévere à fe rendre celui-ci plus preffé encore par fa propre timidité, & menacé d'une nouvelle défertion, ne fongeoit qu'à fauver fa vie; il confentit à tout, fe remit entre les mains de fon ennemi, & rendit la pourpre à celui qui la lui avoit don née deux ans auparavant.

Réduit à la condition privée, il revenoit à Rome, où Maximien lui Anony. Va- avoit juré qu'il feroit traité avec honZof. 1. 2. neur. Mais Maxence, pour dégager fon pere de fa parole, fit dreffer à .Sévere-unè embufcade fur le chemin. Il le prit, l'amena à Rome, comme un captif, & l'envoya à trente milles

A

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