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TIN.

XLVII.

ft nommé

Zof. l. 3.

intelligence; puifqu'on voit dans les

CONSTAN- faftes le dixiéme confulat de Maximien, joint au feptiéme de Galere. An. 308. Maxence qui ne reconnoiffoit ni l'un ni l'autre, après avoir paffé près de quatre mois fans nommer de confuls, fe nomma lui-même le vingtiéme d'Avril avec fon fils Romulus, & fe continua avec lui l'année fuivante. Comme il fe voyoit tranquile en Alexandre Italie, il envoya fes images en AfriEmpereur à que, pour s'y faire reconnoître. Il Carthage. s'attribuoit cette province : c'étoit Aurel. Vid, une partie de la dépouille de Sévere. Vid. Epit. Les troupes de Carthage regardant Maxence comme un ufurpateur, refuferent de lui obéir; & craignant que le tyran ne vînt les y contraindre à main armée, elles prirent le long du rivage la route d'Alexandrie, pour fe retirer dans les états de Maximin. Mais ayant rencontré en chemin des troupes fupérieures, elles fe jetterent dans des vaiffeaux & retournerent à Carthage. Maxence irrité de cette réfiftance, réfolut d'abord de paffer en Afrique & d'aller en perfonne punir les chefs de ces rebelles; mais il fut

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retenu à Rome par les arufpices, qui l'affurerent que les entrailles des CONSTANvictimes ne lui promettoient rien de favorable. Une autre raifon plus foli- An. 308! de, c'eft qu'il craignoit l'oppofition du vicaire d'Afrique, nommé Aléxandre, qui avoit un grand crédit dans le pays. Il voulut donc s'affurer de fa fidélité, & lui demanda fon fils pour ôtage: c'étoit un jeune homme fort beau; & le pere informé des infames débauches de Maxence, refufa de le hafarder entre fes mains. Bientôt des affaffins envoyés pour tuer Alexandre, ayant été découverts, les foldats plus indignés encore proclamerent Alexandre Empereur. Il étoit Phrygien felon les uns, Pannonien felon les autres ; peut-être étoitil né dans une de ces provinces, & originaire de l'autre : tous conviennent qu'il étoit fils d'un paysan; ce qui ne le rendoit pas moins digne de l'Empire que Galere, Maximin & Licinius. Mais il ne rachetoit ce défaut par aucune bonne qualité: naturellement timide & pareffeux, il Fétoit devenu encore davantage par

la vieilleffe. Cependant il n'eut pas CONSTAN- befoin d'un plus grand mérite pour fe foutenir plus de trois ans contre

TIN.

An. 308. Maxence, comme nous le verrons dans la fuite.

XLVIII.

fois.

Lact. e. 29.

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Deux caractères tels que ceux de Maximien Maximien & de Galere ne pouvoient quitte la pourpre pour demeurer long-tems unis. Le prela feconde mier chaffé de Rome, exclus de l'Italie, obligé enfin à quitter l'Illyrie, Eumen. Pa n'avoit plus d'afyle qu'auprès de Confneg. c. 14tantin. Mais en perdant toute autre reffource, il n'avoit pas perdu l'envie de regner; quelque crime qu'il fallût commettre. Ainfi en fe jettant entre les bras de fon gendre, il y porta le noir deffein de lui ravir la couronne avec la vie. Pour mieux cacher fes perfides projets, il quitte encore une fois la pourpre. La générofité de fon gendre lui en conferva tous les honneurs & tous les avantages Conftantin le logea dans fon palais, il l'entretint avec magnificence; il lui donnoit la droite partout où il fe trouvoit avec lui; il exigeoit qu'on lui obéît avec plus de refpect & de promptitude qu'à fa propre

perfonne; il s'empreffoit lui-même à lui obéir: on eût dit que Maximien CONSTAN étoit l'Empereur, & que Conftantin n'étoit que le Miniftre.

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An. 309.

XLIX.

Il la reprend.

Eumen. Pa. neg. c. 16.

Le pont que ce Prince faifoit conftruire à Cologne, donnoit de la crainte aux Barbares d'au-delà du Rhin, & cette crainte produifoit Lact.c.19. chez eux des effets contraires. Les uns trembloient & demandoient la paix; les autres s'effarouchoient & couroient aux armes. Conftantin qui étoit à Treves raffembla fes troupes; & fuivant le confeil de fon beau-pere, dont l'âge & l'expérience lui impofoient, & dont fa propre franchife ne lui permettoit pas de fe défier, il ne mena pour cette expédition qu'un détachement de fon armée. L'intention du perfide vieillard étoit de débaucher les troupes qu'on lui laifferoit, tandis que fon gendre, avec le refte en petit nombre, fuccomberoit fous la multitude des Barbares. Quand après quelques jours il crut Conftantin déja engagé bien avant dans le pays ennemi, il reprend une troifiéme fois la pourpre, s'empare des tréfors, ré

CONSTAN

TIN.

An. 309.

tre lui.

L.

meg. c. 18.

Lact. c. 29.

pand l'argent à pleines mains, écrit toutes les Légions, & leur fait de grandes promeffes. En même tems pour mettre toute la Gaule entre lui & Conftantin, il marche vers Arles à petites journées en confumant les vivres & les fourages, afin d'empêcher la pourfuite; & fait courir partout le bruit de la mort de Conftantin.

Cette nouvelle n'eut pas le tems Conftantin de prendre crédit. Conftantin averti marche con- de la trahifon de fon beau-pere, reEumen. Pa- tourne fur fes pas avec une incroyable diligence. Le zéle de fes foldats furpaffe encore fes défirs. A peine veulent-ils s'arrêter pour prendre quelque nourriture; l'ardeur de la vengeance leur prête tous momens de nouvelles forces; ils volent fans prendre de repos des bords du Rhin à ceux de la Saône. L'Empereur pour les foulager les fait embarquer à Châlon; ils s'impatientent de la lenteur de ce fleuve tranquile; ils fe faififfent des rames, & le Rhône même ne leur femble pas affez rapide. Arrivés à Arles ils n'y trouvent plus Maxi

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