TIN. An. 3094 mien, qui n'avoit pas eu le tems de mettre la ville en défense, & s'étoit CONSTAN fauvé à Marseille. Mais ils y rejoignent la plupart de leurs compagnons, qui n'ayant pas voulu fuivre l'ufurpateur, fe jettent aux pieds de Conftantin & rentrent dans leur devoir. Tous enfemble courent vers Marfeille, & quoiqu'ils connoiffent la force de la ville, ils fe promettent bien de l'emporter d'emblée. 20. LI. En effet dès que Conftantin parut, 11 s'atture de il fe rendit maître du port, & fit don- fa perfonne. ner l'affaut à la ville: elle étoit prife, Eumen. Pa fi les échelles ne fe fuffent trouvées neg. c. 19 & trop courtes.Malgré cetinconvénient, Laël. c. 296 grand nombre de foldats s'élançant de toutes leurs forces, & fe faifant foulever par leurs camarades, s'attachoient aux crénaux & s'empreffoient de gagner le haut du mur, lorfque· P'Empereur pour épargner le fang de fes troupes & celui des habitans, fit fonner la retraite. Maximien s'étant montré fur la muraille, Conftantin s'en approche, & lui repréfente avec douceur l'indécence & l'injuftice de fon procédé. Tandis que le vieil TIN. lard fe répand en invectives outra→ CONSTAN- geantes, on ouvre à fon insçu une porte de la ville, & on introduit les An. 309. foldats ennemis. Ils fe faififfent de Maximien & l'amenent devant l'Empereur, qui après lui avoir reproché fes crimes, crut affez le punir en le dépouillant de la pourpre, & voulut bien lui laiffer la vie. An. 310. LII. ximien. 1. 8. c. 18. Idace. C. 28. Till. art. 17. Cet efprit altier & remuant, qui n'avoit pu fe contenter ni du titre d'Empereur fans états, ni des honneurs de l'Empire fans le titre d'Em Lat. c. 30. pereur, s'accommodoit bien moins Euf. Hift. encore de l'anéantiffement où il fe Eutrope. voyoit réduit. Par un dernier trait de Vit. Epit. défefpoir, il forma le deffein de tuer Orofe, l. 7. fon gendre; & par un effet de cette imprudence, , que Dieu attache ordiMédailles. nairement au crime pour en empêcher le fuccès ou pour en affurer la punition, il s'en ouvrit à fa fille Faufta femme de Conftantin: il met en usage les prieres & les larmes ; il lui promet un époux plus digne d'elle; il lui demande pour toute grace, de laiffer ouverte la chambre où couchoit Conftantin, & de faire enforte TIN. An. 310 qu'elle fût mal gardée. Faufta feint d'être touchée de fes pleurs, elle lui CONSTANpromet tout, & va auffi-tôt avertir fon mari. On prend toutes les mefures qui pouvoient produire une conviction pleine & entiere. On met dans le lit un eunuque, pour y recevoir le coup destiné à l'Empereur. Au milieu de la nuit Maximien approche; il trouve tout dans l'état qu'il défiroit les gardes reftés en petit nombre s'étoient éloignés; il leur dit en paffant qu'il vient d'avoir un fonge intéreffant fon fils & qu'il va lui en faire part: il entre, il poignarde l'Eunuque & fort plein de joie, en fe vantant du coup qu'il vient de faire. L'empereur fe montre auffi-tôt, environné de fes gardes ; on tire du lit le miférable, dont la vie avoit été facrifiée: Maximien reste glacé d'effroi; on lui reproche fa barbarie meurtriere, & on ne lui laiffe que le choix du genre de mort: il fe détermine à s'étrangler de fes propres mains; fupplice honteux, dont il méritoit bien d'être lui-même l'exécuteur & la victime. Il ne fut pour pour TIN. tant pas privé d'une fépulture hono CONSTAN- rable. Selon une ancienne chronique, on crut, vers l'an 1054, avoir trouvé An. 310. fon corps à Marseille, encore tout entier, dans un cercueil de plomb enfermé dans un tombeau de marbre. Mais Raimbaud, alors archevêque d'Arles, fit jetter dans la mer le corps de ce perfécuteur, le cercueil, & même le tombeau. Conftantin affez généreux pour ne pas refufer les derniers honneurs à un beau-pere fi perfide, voulut en même tems punir fes crimes par une flétriffure fouvent mise en ufage dans l'Empire Romain à l'égard des Princes déteftés: il fit abattre fes ftatues, effacer fes infcriptions, fans épargner les monumens mêmes qui lui étoient communs avec Dioclétien. Maxence qui n'avoit jamais refpecté fon pere pendant fa vie, en fit un Dieu après fa mort. LIII. vanité de Ma Maximien, felon le jeune Victor Ambition & ne vécut que foixante ans. Il avoit été ximien. près de vingt ans collégue de DioVict. Epit. clétien. Pendant les cinq dernieres Pan. c. I. années de fa vie, il fut fans ceffe le Incert. Pan, jouet de fon ambition, tour à tour Mamertini, C. 8. tenté TIN. tenté de reprendre & forcé de quitter la puiffance Souveraine; plus mal- CONSTAN heureux après en avoir gouté les douceurs, qu'il ne l'avoit été dans la pouf- An. 310 fiere de fa naiffance, que fon orgueil lui fit oublier dès qu'il en fut forti. Les panégyriftes, corrupteurs des Princes quand ni l'orateur ni le héros ne font philofophes, s'entendirent avec lui-même pour le féduire. Il avoit pris le nom d'Herculius; ce fut pour la flatterie des uns & pour la vanité de l'autre un titre inconteftable d'une nobleffe qui remontoit à Hercule. Pour effacer la trace de fa vraie origine, il fit conftruire un palais dans un lieu près de Sirmium, à la place d'une cabane où fon pere & fa mere avoient gagné leur vie du travail de leurs mains. LIV. Confulatsa Idace. Il mourut à Marseille au commencement de l'an 310, qui eft marqué dans les faftes en ces termes, la Till. art. 14. feconde année après le dixième & le fep- & note 25. tiéme Confulat: c'étoit celui de Ma-fur Conftanximien & de Galere en 308. Galere Pagi in Ban'ayant point nommé de Confuls pour les deux années fuivantes, elles Tome 1. E tin. ron. |