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CAPOLEO GUEL FUCCI

De Cita di Caftello fur les confins de l'Ombrie & de la Tofcane ; appellée autrefois Tifernum Tiberinum (1), né l'an 1544.

7356

C

mort l'an 1600. Poëte Italien. (2).

Et homme au milieu des douleurs d'une longue maladie, compofa un grand Poëme fous le titre de Rofaire de la Sainte Vierge, en Italien divifé en xv. livres, que fes enfans firent imprimer après la mort à Venife, à Turin & ailleurs.

Poffevin qui l'avoit connu particuliérement, dit (3) qu'il avoit choifi pour fon deffein tout ce qu'il y avoit de meilleur dans toutes fortes de Poëtes anciens & modernes, & qu'il y avoit fi bien réussi, que fans faire tort à tous les bons Poëtes des derniers fiécles, on pouvoit affurer que perfonne ne s'étoit encore trouvé dans un plus haut point de perfection, foit que l'on confidére la fublimité des penfées, la force & la majefté du style, foit que l'on ait égard aux fentimens de Pieté qui font répandus par tout cet Ouvrage.

Il ajoûte que ce Poëme n'eft pas feulement capable de faire faire le procès à toutes les Poëfies de galanterie & d'obfcenités, mais qu'il a encore au deffus de la plupart des livres Afcétiques ou de devotion des avantages tout particuliers, qui confiftent dans les charmes fecrets qui en rendent la lecture toujours nouvelle & toujours agréable. Le Guelfucci a fait encore des Hymnes en Italien, & quelques autres Ouvrages Poëtiques fur les Saints.

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ANDRE HOY,

De Bruges Profeffeur Royal à Douay, mort vers le commencement de notre fiécle, âgé de plus de 80. ans, Poëte Latin.

1357

NE

Ous avons de cet Auteur des Tragédies facrées, des Elegies, une Paraphrafe Poëtique du livre d'Ezechiel, & quelques autres piéces qui ont fait connoître qu'il ne manquoir. pas de génie pour la Poëfie (1). Valere André témoigne (2) qu'il a affés bien pris le caractére de Catulle, que fon ftyle a de la pureté & de l'élevation, & qu'on doit le diftinguer de la populace des Poëtes qui rampent au pied du Parnaffe. *Matheus ac Machabæus, five conftantia, Tragedia facra, cum Elegiis aliquor in-8° Duaci 1587. Ezechiel Propheta, Paraphrafi Poetica illuftratus in 4° ibid. 1598.

1 ¶ Il a traduit en vers Latins la plupart des Poëfies Grecques de Fédéric Jamot de Béthune Médecin, & excellent Poëte Grec

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GASPARE CELIO,

Peintre & Poëte Italien, de Rome, mort âgé de 70. ans
vers le commencement du fiécle.

1358

C

Et Auteur a fait divers Ouvrages en vers, dans lefquels le Roffi (1) témoigne qu'il a fait paroître beaucoup de génie, mais peu d'éxactitude, peu d'art & peu de politeffe. Son principal Ouvrage eft un Poëme Héroïque qu'il a fait fur la prise de Rome par les Gots fous Alaric. C'eft une piéce qui fut jugée admirable pour l'invention & pour l'abondance des chofes & des penfées, mais le ftyle en eft rude, la difpofition peu réguliére, & la piéce peu travaillée. Il a compofé auffi en vers les vies des Poëtes illuftres qui ont été affés approuvées. Entre les Comédies qu'il a faites, il y

SC'eft le feul qui en ait parlé, ce qui me fait croire qu'il en eft du Celio, comme du Guidotto, c'est-à-dire qu'il n'y a ni

de l'un ni de l'autre abfolument rien d'im primé.b

en a une qui paffe les autres en artifice & en élégance. C'eft celle dans laquelle il a repréfenté diverfes perfonnes de fon tems qui étoient fort connues dans le pays, dont il a exprimé les mœurs en perfection..

Janus Nicius Erythræus Pinacoth. 1. num. 127. pag. 231.

1359

JEAN JACQUES BOISSARD,

B

De Befançon, mort l'an 1602. Poëte Latin.

Oiffard n'étoit pas un Poëte fort excellent. Les Diftiques mis au bas de fes Hommes illuftres [ in-fol. Francf. 1597.] n'ont ac ni grément, ni pointe, ni force; enfin ils ne font pas de bon goût (1).

Ses autres Vers ne valent pas beaucoup mieux. Néanmoins Mr Borrickius juge (2) qu'il n'y a rien de plus travaillé, de plus élégant, & de plus poli que fes Elégies. Il dit que l'on doit eftimer particuliérement fa Pandore, les Epitres à Meliffus, fon Vigneron, & fon Berger, prétendant qu'on y retrouve prefque tout l'efprit d'Ovide. Dans le 1. Tome des Délices des Poëtes François. - Jani Jacobi Boiffardi Poëmata in-8° Metis 1589.

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Alemand né à Melrichftat en Franconie l'an 1539. le 20. de Dé cembre, mort à Meidelberg l'an 1602. le 3. jour de Février.

1360

M

Poëte Latin & Alemand.

Eliffus paffe pour un des meilleurs Poëtes Latins que l'Alemagne ait jamais produits. Entre fes Ouvrages nous avons huit livres de Penfees ou Confidérations, deux de Par enetiques ou d'Exhortations ; deux de Parodies ou d'Imitations, un Receuil de schédiafmes ou Billets Poëtiques en trois parties,

un

un grand nombre d'Epigrammes, d'Odes, de Chanfons & de quelques Meleffus. autres Piéces [ qui font dans le Tome quatriéme des délices des Poëtes d'Allemagne.]

On peut dire que la plupart de ces Ouvrages ont eu autant d'approbateurs qu'il y a eu de bons connoiffeurs dans l'Allemagne l'Italie, la France & par tout où ils ont paru. Il a reçu en Allemagne la Couronne du Laurier Poëtique avec toutes les cérémonics accoutumées; en Italie il a été fait Citoyen Romain; en Angleterre la Reine Elizabeth lui a fait donner des marques de son estime & de fa bienveillance; en France il a été honoré de divers éloges des Savans, & particuliérement de Scaliger, de Beze, & de Sainte Marthe (1)..

C'est particuliérement à ses Vers Lyriques qu'il étoit redevable de tant d'honneurs. Melchior Adam témoigne (2) qu'il a travaillé à ce genre de Poëfie avec un foin tout particulier, & que le fuccès en a été fi grand & fi univerfellement reconnu, que de fon temsil n'y a eu dans toute l'Europe perfonne qui ait approché plus près de Pindare & d'Horace.

On ne voit point dans fes Vers ces beautés fardées ou étrangères dont tant d'autres Poëtes ont fait fouvent leurs plus beaux ornemens, tout y eft naturel, & les graces qu'il leur a données font prifes de lui-même, c'est-à-dire, du fonds de fon génie & de celui de fa matiére. Il avoit une adreffe particuliére pour bien placer fes Archaïsmes (3) il ne s'en fervoit qu'avec beaucoup de reserve & de retenue, & lorfqu'il voyoit que cela devoit faire un ornement. Il s'eft appliqué fur toutes chofes à rendre fon style élégant & à bien choisir ses mots, & l'on peut dire que fa principale qualité est la douceur que Mr Borrichius appelle inimitable (+)..

Meliffus a fait auffi des Vers Allemans, dont les principaux font ceux de la Traduction qu'il a faite des Pfeaumes fuivant la mefure. des Vers François, comme nous l'apprend Mr Teiffier.

* Pauli Meliffi Nania, Epigrammata, &c.— in mortem Joh. Cafimiri

1 Additions aux Elog. de Mr de Tou par A. Teiffier tom. 2. pag. 318.

2 Melch. Adam Vit. Philofoph. Germanor. pag. 452.

Georg. Math. Konigius in Biblioth. Vet. & Nov. pag. 528.

Item varii Poëtæ ætatis æqual. in Epigramm. paffim.

3. Figure par laquelle on imite une maTome. V.

niére de parler qui eft ancienne.

4 Olaus Borrichius Diflertation. 4. de
Poëtis Latin. num. 162. pag. 133.

Il eft parlé de Meliffus fous le nom de
Mirtylus dans le Pranfus paratus, Satire em
Profe de Vincent Fabrice Allemand, bon
Poëte Latin, qui a rendu juftice à ce Mýr
tilus en le traitant de mauvais verfificateur.

D

Heidelb. 1592.-Schediafmata Poëtica III. partes in-8°. Parif. 1586. — Alia Schediafmata Poëtica in-8°. 1625.

JEAN PASSERAT

De Troyes en Champagne, né le jour de Saint Luc de l'an 1534. mort le jour de l'Exaltation de fainte Croix (1) de l'an 1602.

1361

P

Poëte Latin & François.

(2), que

Apire Maffon & le Président de Thou difent (. Pafferat étoit également heureux à faire des Vers Latins & François. Nous avons une partie des uns & des autres en deux Recueils de l'impreffien de la veuve Patiffon de l'an 1602. & 1603. [ in-8°. ]

Les Poëfies Françoifes que nous ne lifons prefque plus à cause que l'efprit Poëtique qui y refide toujours fe trouve abandonné de la Langue, confiftent en quatorze Elégies, un Sonnet, deux Odes, & neuf Piéces de Poëfie Epique dont les principales font celles de la • Chaffe & de la Divinité des Procès. Il fe trouve encore divers Sonnets & quelques autres Piéces imprimées féparément ou avec les Poëfies des autres, comme de Ph. Defportes, &c. Mais la plupart de fes Ouvrages nous font affés connoître que Pafferat n'écrivoit pas toujours d'une maniére conforme à la gravité de fa Profession.

Les Latines comprennent des Epigrammes, des Epitaphes, & d'autres Piéces dont les plus importantes font les Etreines du premier jour de l'an qu'il avoit coûtume de présenter à son illuftre Mecene Henri de Mesmes depuis l'an 1570. jufqu'en 1597. qu'il tomba dans fa longue maladie dont il mourut cinq ans après. On trouve quelquefois des Epigrammes attachées à ces Etreines, qui font pour l'ordinaire des Remercimens à celles que Mr de Mesmes lui faifoit à fon tour, & fouvent indépendemment de fes Vers. La plus remarquable, quoique la plus petite, eft celle qu'il fit pour le remercier des cinquante Piftoles qu'il lui avoit envoyées en Etreines pour une fois. Pafferat voulant nous perfuader fon defintereffement en difant dans fes Vers qu'il fit reporter cette bourfe, nous a beaucoup mieux fait voir la gé

¶ Pafferat, felon Scévole de Sainte Marthe mourut Pridie Idus septembres, c'est-à-dire le 12. de Septembre & non pas le jour de

l'Exaltation de Sainte Croix qui cft le 14.
2 Joh. Papirius Maffo de Vita Pafferatii
tom. 2. Elogior. pag. 3520 353.

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