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I DE Mastin

M. DE LA MOTTE

DE

L'ACADEMIE FRANCOISE.


Avec un Difcours fur la Poëfie en général,
& fur l'Ode en particulier.

Troifiéme Edition augmentée de plufieurs Ouvrages.
TOME SECON D.

A PARIS,
Chez GREGOIRE DUPUIS, rue Saint Jacques,
à la Fontaine d'Or.

Avec Approbation & Privilege du Roy. 1711.

REMERCIEMENT

A MESSIEURS

DE

L'ACADEMIE

FRANCOISE.

ESSIEURS,

Que ne m'est-il permis de recueillir icy ce qu'on vous a dit de plus éloquent en de pareilles occafions. Pour

quoy faut-il des expreffions differentes pour des fentiments fem blables? Ceux que je remercie m'ont enlevé tout ce que j'aurois du leur dire.

mêmes

Tant de grands Hommes ont eu à s'acquitter du devoir dont je m'acquitte, qu'il n'y a pas de honte à croire la matiére épuisée peut-être même y auroit-il de la justice à dispenser desormais ceux que vous recevrez parmi vous, d'un hommage tant de fois rendu, & auquel la reconnoiffance la plus ingénieuse ne fçauroit plus donner aucun air de nouveauté.

Je me trompe, MESSIEURS, mon infuffifance me rend injufte, maintenez un ufage qui n'humiliera que moy: j'admirerai avec plaifir dans ceux qui me fuivront, les reffources qui m'ont manqué.

Je puis du moins vous donner un garant bien feur de la haute idée que j'ai de la place où vous m'élevez. C'est ce défir même d'être reçû parmi Vous fi vif en moy dès fa naissance, tout chimérique que je l'ai crû ; ce défir qui m'a tenu lieu de génie, qui m'a dicté

ces effais liriques dont vous avez agréé l'ho nmage; & qui fous vos aufpices ont trouvé grace devant le public; ce défir qui, industrieux à fe fervir luymême, m'a fait tantôt Orateur & tantôt Poëte pour mériter tous vos lauriers, qui m'a même enhardi plus d'une fois à vous remercier ici d'un fuffrage unanime que j'ofois regarder alors comme le préfage de celuy dont je vous rends graces en ce moment; ce défir enfin qui du moindre de vos Eleves, me fait devenir un de vos Confreres.

Je prononce ce mot avec transport, & j'oublie un moment ce que je fuis, pour ne voir que le mérite de ceux à qui vous daignez m'affocier.

Quelque naiffance, quelque dignité qui diftingue la plupart d'entre Vous ce n'eft point par cet éclat emprunté qu'ils m'éblouiffent; ils en ont un plus réel & plus indépendant. Qu'on rende ailleurs aux grands emplois & aux grands noms ces hommages exterieurs que l'amour propre, habile à fe dédommager, dément quelquefois en fecret, on n'honore ici que les talents &

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