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31 ] Par la voie sèche, le phlogiftique occupe le premier rang; car le tartre vitriolé, le fel de Glauber, le fpath pefant & la félénite, perdent leur acide, par l'intermède du principe inflammable des charbons, au moyen d'une chaleur fuffifante.

32] Il eft probable que la terre pefante décompofe auffi le tartre vitriolé par cette voie, quoique l'expérience n'en ait pas été faite.

33] L'alkali fixe végétal chaffe l'alkali volatil.

34] L'alkali minéral produit le même effet; mais on ne s'eft pas encore affuré s'il cède à l'alkali végétal.

35] La chaux vive &

36] La magnéfie cauftique enlèvent l'acide du vitriol ammoniacal.

37] Il eft probable que tous les métaux, ou plutôt leurs chaux, chaffent également l'alkali volatil, & qu'il fe dégage dans l'état cauftique : c'eft ce qu'on a tenté avec l'étain, le cuivre, le fer & quelques autres.

38] L'alkali volatil.

39] L'argille pure ne peut enlever l'acide aux

fels vitrioliques ammoniacaux.

S. XIII.

DEUXIÈME

COLONNE.

L'acide vitriolique phlogistiqué.

Les anciens ont dit, d'une manière emphatique & vraie, que le phlogistique donnoit des aîles à l'acide vitriolique; en effet cet acide, qui demandoit auparavant un feu affez violent pour fe fublimer, s'évapore fpontanément dès qu'il eft combiné avec ce principe. Mais les effets varient fingulièrement, fuivant les différentes proportions. L'acide vitriolique faturé de principe inflammable, conftitue le fouffre commun. Si ce principe eft moins abondant, il en réfulte l'acide vitriolique aëriforme, connu auffi fous le nom d'air ou gas acide vitriolique ; ce fluide reçu dans l'appareil au mercure, ne peut fe condenfer en liqueur par le froid; il eft fi léger, que fa gravité fpécifique ne va pas au-delà de 0,00246; il éteint la flamme & fond le camphre à l'inftant. 100 grains d'eau distillée en prennent à peines de cet acide aëriforme ; c'eft cette liqueur que j'appelle, pour la diftinguer, acide vitriolique phlogistiqué. Elle gèle

prefque au même degré de froid que l'eau pure; & ce qu'il y a d'étonnant, la glace retient cet air acide qui, d'ailleurs, fe fépare toujours de l'eau dans un vafe découvert. Il faut auffi remarquer que cet acide expofé au feu, dans un tube fermé hermétiquement pendant l'espace de vingt jours, dépose une légère portion de foufre (1). La décompofition de la chaleur n'agiroit-elle pas dans cette circonftance?

L'acide vitriolique, traité au feu d'une manière convenable avec la plupart des substances qui contiennent le principe inflammable, peut s'en emparer & fe phlogistiquer; l'acide aërien ne peut pas l'amener à cet état. Le phlogistique produit donc ici de grands changemens, puifqu'une liqueur qui étoit fixe, pefante, inodore, & d'une acidité très-forte, devient élastique, légère, tellement volatile,qu'elle fuffoque prefque par fon odeur pénétrante & fi affoiblie d'ailleurs, que l'acide végétal peut lui enlever fes bafes alkalines. Je n'ai encore pu éprouver fi ce changement faifoit varier les attractions électives; je fais que cet acide phlogistiqué dissout les alkalis, que l'alkali fixe cauftique & la chaux pure, en chaffent l'alkali volatil, & que l'eau de chaux

(1) Priestley, Exper. V. 1.

en précipite la magnéfie; c'eft pourquoi je place les autres fubftances comme dans la colonne précédente, jufqu'à ce que l'expérience ait déterminé leur ordre refpectif. Les fels neutres, & les fels moyens terreux, formés par cet acide, diffèrent un peu, quant à la figure, la faveur & les autres propriétés, de ceux qui contiennent l'acide vitriolique pur; cette différence s'évanouit avec le tems, parce que le phlogiftique fe diffipe peu-à-peu.

Comme tous les métaux doivent néceffairement perdre une quantité déterminée de phlogistique (quantité qui varie fuivant l'efpèce) pour devenir folubles: puifque aucun ne fe diffout dans l'acide vitriolique, fous forme de régule, fans donner ou du gas inflammable ou de l'acide vitriolique aëriforme (l'acide fulphureux volatil) ; tandis que s'ils font privés d'avance d'une portion convenable de phlogistique, non-feulement ils fe diffolvent tous plus facilement & fans aucune perte ultérieure de principe inflammable; mais les fels qu'ils donnent font abfolument les mêmes que dans le premier cas; il s'enfuit néceffairement que l'acide vitriolique phlogistiqué ne doit pas attaquer les métaux à l'etat de régule : c'eft auffi ce qu'ont prouvé les expériences faites à ce fujet. Le zinc, qui fe diffout d'ailleurs très-facilement dans l'acide vitriolique affoibli, fe convertit infenfible

ment en une poudre blanche qui paroît infoluble dans les acides vitriolique & marin, lorfqu'on le fait diffoudre dans l'acide vitriolique phlogistiqué convenablement. Il faut pour cela que chaque molécule acide foit chargée de phlogistique, fans quoi celles qui en font dépourvues agiffent d'abord à la manière de l'acide vitriolique ordinaire; mais la diffolution ceffe auffi-tôt qu'elles font faturées. On dit cependant que cet acide attaque le zinc lorfqu'on emploie la chaleur, & qu'il en dégage du gas inflammable; mais je n'ai pas encore vu cet effet. L'acide vitriolique phlogistiqué diffout les fleurs de zinc; le.fer fe comporte de même, excepté qu'il eft à peine attaqué lorsqu'il eft trop calciné. Le cuivre ne fubit aucun changegement vifible dans ce menftrue. Les précipités métalliques, obtenus par les alkalis, ne doivent pas être confidérés comme des régules infiniment divifés; car ils font toujours plus ou moins privés de phlogistique : c'est ce qui paroît clairement, foit par tout ce que nous venons de dire, foit en comparant ces précipités avec ceux qu'on obtient en faifant la précipitation par un autre métal; car ces derniers en diffèrent totalement par leur nature & par leur brillant métallique. C'eft pourquoi je ne doute pas que l'acide vitriolique phlogistiqué ne s'empare des métaux calcinés à propos; je fuis cependant forcé d'avouer que tous ces phéno

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