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la plus contraire aux apparences... La rofée " peut également tomber d'une certaine région ,, de l'air, ou s'élever de la terre, comme une ,, vapeur, jusqu'à cette région. Tout le monde juge qu'elle tombe; c'eft un don du ciel, il en favorife la terre, &c. Il n'en eft rien, la rofée

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s'éleve de la terre, du moins ce qu'on appelle » proprement rofée, ces gouttes d'eau imper,, ceptibles chacune à part, mais qui fe peu,, vent aifément ramaffer, que l'on trouve le matin jufqu'à une certaine heure fur les Plantes, fur le linge, &c....... M. du FAY a conftaté d'abord que la rofée s'éleve de la terre qui a été échauffée par la chaleur du jour. Ce n'eft pas que la rofée ne s'éleve auffi pendant le jour, & plus abondamment, felon l'apparence; mais elle eft en même tems ,, diffipée, évaporée. M. du FAY ayant pofé ,, au milieu d'un jardin, dans le mois d'Oc,, tobre & dans de beaux jours, une grande échelle double, haute de plus de trente-deux „ pieds, y a mis fur des planches à plufieurs hauteurs différentes, des carreaux de vitres, de forte qu'ils ne s'ombrageaffent point les uns les autres, & fe préfentaffent à la rofée avec un avantage égal: il y en avoit un dès le pied de l'échelle. Que falloit-il qu'il » arrivât, en cas que la rofée s'éleve? Il falloit

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,, que le carreau du pied de l'échelle fût humecté le premier, & ne le fût d'abord qu'en deffous; qu'enfuite & un peu plus tard, il le fût auffi en-deffus, mais moins, & que le carreau immédiatement fupérieur le fût en - deffous prefqu'en même temps, & qu'enfin la rofée continuat toujours jufqu'au haut de l'échelle ,, cette marche réguliere, & c'est précisément ce qui eft arrivé. ”

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EN renvoyant à ces expériences de M. du FAY, je laiffois penfer avec cet Académicien, que toute la rofée vient de la terre. Cette opinion n'eft cependant pas vraie: M. le Roi, de la fociété royale de Montpellier, l'a démontré. On connoit fon intéreffant écrit fur l'élévation & la fufpenfion de Peau dans Pair (1). Suivant cet habile Phyficien, l'air diffout l'eau, comme l'eau diffout les fels. L'eau que l'air a diffoute fait corps avec lui & pefe avec lui. Et comme l'eau diffout d'autant plus de fel qu'elle eft plus chaude; Pair diffout auffi d'autant plus d'eau qu'il eft plus chaud; il en diffout d'autant moins, qu'il eft plus froid. Le degré de faturation de l'air eft donc proportionnel à fon degré de chaleur. Dès que l'air vient à fe refroidir, il laiffe préci piter une partie de l'eau qu'il tenoit en diffolution.

(1) Mélanges de Physique de Médecine: Paris 1771.

Ce fluide délié n'eft jamais entiérement privé d'eau; toujours il en tient une certaine quantité en diffolution. Ce qu'il en laiffe échapper à l'approche de la nuit & jufqu'au lever du foleil, dans les jours calmes & fereins, fe montre à nos yeux fous la forme de gouttelettes plus ou moins abondantes. C'eft-là une de ces. efpeces de rofées que M. le Ror a caractérisées dans fon écrit. Elle s'attache à la furface de différens corps, qui paroiffent l'attirer elle s'y raffemble ou s'y condenfe. Si l'air eft affez froid pour que cette roféé fe gèle, elle formera ce qu'on nomme la gelée blanche: ce fera, en quelque forte, une cryftallifation de l'eau.

CETTE efpece de rofée ne s'éleve donc pas de la terre. L'air la porte dans fon fein; & il en eft à la fois le réfervoir & le véhicule. Les feuilles des Plantes attirent cette rofée comme le font d'autres corps, elles l'abforbent & la font paffer dans les tuyaux féveux.

MAIS il eft une autre efpece de rofée qui ne doit pas être confondue avec celle dont je viens de parler. La rofée dont il s'agit à préfent, eft cette vapeur qui s'exhale le jour & la nuit de tous les terreins un peu humides. Dans la belle faifon, elle eft plus abondante pendant le jour,. A 3

& paroît l'être moins; c'est que l'air étant plus chaud pendant le jour, la diffout en entier, & ne lui laiffe pas le tems de s'attacher aux corps qu'on lui préfente (1). Mais l'air devenant moins chaud à l'approche de la nuit, ne peut plus diffoudre une auffi grande quantité de la vapeur la partie furabondante s'attache donc aux feuilles des Plantes, & aux différens corps qui fe rencontrent fur fa route. Cette évaporation continue pendant la nuit, parce que la terre dont la vapeur s'exhale, ne fe refroidit pas auffi promptement que l'air.. 7.

C'EST par ces remarques fort fimples que M. le Roi rend raifon des expériences de M. du FAY. Comme l'air ne fe refroidit que par degrés infenfibles, il ne peut parvenir fubitement au degré de froid qui occafione la précipitation de fon eau. Ainfi, la vapeur qui s'éleve de la terre doit s'attacher à la face inférieure du carreau de verre qui eft le plus proche de la furface du terrein, & non aux faces des carreaux fupérieurs; car l'air étant encore affez

(1) Ainsi, lorfque j'ai dit dans l'Efquife de mon Livre fur les feuilles, page 18, que la rofée s'éleve de la terre au coucher du foleil, cela ne doit s'entendre que de cette partie de la rofée que la fraicheur de l'air rend alors plus eu moins fenfible, & qui commence à fe raffembler en gouttelettes fur la furface de différens corps & en particulier fur celle des feuilles.

chaud pour diffoudre la vapeur, ne lui permeṭ pas encore de s'attacher à ces carreaux fupérieurs, &c.

On voit par cette légere efquiffe de la théoric de M. le Roi, que ce que j'ai dit dans mon Livre fur la fuccion de la rofée par les feuilles peut fubfifter en entier; puifqu'il n'en demeure pas moins vrai que les feuilles font conftruites, dirigées & arrangées de la maniere la plus favo rable pour pomper cette vapeur nourriciere & la faire paffer dans l'intérieur de la Plante..

I I.

Obfervations de l'Auteur fur la ftructure des feuilles. Idée de celles de M. de SAUSSURE. Divers rapports de ces obfervations avec l'ufage des feuilles.

Je fuis revenu plus d'une fois dans mon livre à parler du luftre de la furface fupérieure des feuilles des Arbres & Arbuftes. Je l'ai comparé à celui des vernis, & j'ai dit que cette furface paroît enduite d'un vernis naturel. J'ai reconnu qu'il eft dû à une membrane fine, liffe, transparente & grifàtre ou blanchâtre, qui revêt une forte de parenchyme, d'un verd toujours mat & d'une teinte plus ou moins forte.

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