Merion par fa mort vient d'éteindre ma haine. Ainfi ne craignez point ma rencontre en ces lieux ; Vous pouvez y refter fans y bleffer mes yeux. Merion me fut cher ; mais de cet infidelle, Mes bienfaits redoublés ne firent qu'un rebelle; Vous le fçavez. L'ingrat, pour prix de ces bien faits, Ofa contre leur Roi foulever mes fujets. ERIXEN E. Si content de fa mort votre haine s'éteint Dans le fang d'un Héros dont ce Palais eft teint, La mienne, que ce fang éternife en mon ame, A votre feul afpect fe redouble & s'enflamme. J'ai vû mon pere, hélas ! de mille coups percé; Tout fon fang cependant n'eft pas encor verfé... Que fa mort fût enfin injufte ou légitime, Auprès de moi, du moins, fongez qu'elle eft un crime. Mon courroux là deffus ne connoît point de loi, IDOME'N E' E. Ah! Madame, ceffez de fi contraires vœux, N'offrez point à nos maux un cœur fi rigon. reux. Vous ignorez encor ce que peuvent vos larmes ; Ne prêtez point aux Dieux de fi terribles armes. Belle Erixene, enfin, n'exigez plus rien d'eux; Non, jamais il ne fut un Roi plus malheureux. Du destin ennemi je n'ai plus rien à craindre; J'éprouve des malheurs dont vous pourriez me plaindre. Ces beaux yeux, fans pitié qui pourroient voir. ma mort, Ne refuferoient pas des larmes à mon fort. Sur mon peuple des Dieux la fureur implacable Des maux que je reffens eft le moins redoutable. Sur le fang de Minos, un Dieu toujours vengeur, A caché les plus grands dans le fond de mon cœur. Objet infortuné d'une longue vengeance, J'oppose à mes malheurs une longue constance. Mon cœur fans s'émouvoir les verroit en ce jour, S'il n'eût brûlé pour vous d'un malheureux amour. ERIXEN E. C'étoit donc peu, cruel, qu'avec ignominie Oui, Tyran, cet amour, dont brûle votre cœur, N'est contre tout mon fang qu'un reste de fu reur. IDOME' N E' E. Le refte de ce fang m'eft plus cher que la vie : Achever les forfaits d'une famille ingrate? ERIXEN E. Achever des forfaits! C'est au fang de Minos Vous ignorez encor ce que peuvent vos larmes ; Ne prêtez point aux Dieux de fi terribles armes. Belle Erixene, enfin, n'exigez plus rien d'eux; Non, jamais il ne fut un Roi plus malheureux. Du deftin ennemi je n'ai plus rien à craindre ; J'éprouve des malheurs dont vous pourriez me plaindre. Ces beaux yeux, fans pitié qui pourroient voir ma mort, Ne refuferoient pas des larmes à mon fort. Sur mon peuple des Dieux la fureur implacable Des maux que je reffens eft le moins redoutable. Sur le fang de Minos, un Dieu toujours vengeur, A caché les plus grands dans le fond de mon cœur. Objet infortuné d'une longue vengeance, J'oppose à mes malheurs une longue constance. Mon cœur fans s'émouvoir les verroit en ce jour, S'il n'eût brûlé pour vous d'un malheureux amour. ERIXEN E. C'étoit donc peu, cruel, qu'avec ignominic |