Mais fi l'aimer, Seigneur, est un si grand for fait, L'Amour m'en punit bien par les maux qu'il me fait. IDOME' NE'E. Voilà l'unique fruit qu'il en falloit attendre. D'un amour criminel qu'ofiez-vous donc prétendre ? Et quel étoit l'efpoir de vos coupables feux, Quand chaque jour le crime augmentoit avee eux ? Qu'Erixene à mes yeux fût odieuse ou chere, IDAMANTE. Ah! quand même mon cœur oferoit le vouloir, IDOME' NE'E. Dans le nom de rival tout nom eft confondu. Vous n'êtes plus mon fils; ou,peu digne de l'être, Je vois que tout mon fang n'en a formé qu'un traître. IDAMANTE. Où fuirai-je, grands Dieux ! de quels noms ennemis Accablez-vous, Seigneur votre malheureux fils? Ah! quels noms odieux me faites-vous entendre? Quelle horreur pour un fils refpectueux & ten dre! Songez-vous que ce fils eft encor devant vous ? Et fi ma flamme enfin eft un crime fi noir, me, Sur 1 Sur mon cœur trop épris eft tombé tout le crime, Je fçaurai m'en punir; & je sens, que ce cœur Je vous délivrerai de ce fils fi perfide. Si mon coupable cœur vous trahit malgré moi, Et je vais en punir ce cœur qui vous offense. Soyez donc fatisfait..... IDOMENEE l'arrêtant. Arrêtez, furieux... IDAMANTE. Laiffez-couler le fang d'un rival odieux. IDOME'NE' E. Mon fils....... IDAMANTE. D'un nom fi cher m'honorez-vous encore ! Laiffez-moi me punir d'un feu qui me dévore. IDOMENE'E. Ma vertu jafques-là ne fçauroit fe trahir..... Va, fils infortuné... je ne te puis haïr. IDAMANTE, Ah! Seigneur.... IDOME'NE' E. Laiffez-moi, fuyez ma trifte vûe! Ne renouvellons plus un difcours qui me tue, SCENE V I. I DO ME' NE' E. INEXORABLES Dieux, vous voilà satis faits! Pour un nouveau courroux vous refte-t-il des traits? Finis tes triftes jours, pere, amant déplorable... Vengeons-nous bien plutôt,fi mon fils eft coupa ble: Que fçai-je fi l'ingrat ne s'eft point fait aimer ? nir? Coule fur nos Autels tout le fang d'Idamante.... Coule plutôt le tien .... SCENE VII. IDOME'NE'E, SOPHRONYME IDOME'NE' E. Q UEL objet fe prefente! Ah c'eft toi! Quel malheur au mien peut être égal ? Sophronymé, mon fils.... SOPHRONYME. Seigneur! IDOME'N E' E. Est mon rival, SOPHRONYME. Il eft temps pour jamais d'oublier l'inhumaine. L'arrêt des Dieux, enfin, au peuple révélé, |