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LOLIVE.

Son valet vient, Monfieur, de fortir tout à l'heure ; J'itai, fi vous voulez, fçavoir...

LEANDRE.

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recule:

Demeure, vien, va-t-en, avance, non,
Je fuis en même cas, fuis-je auffi ridicule

XXX:XX*XX*******X:XXX

SCENE V.

LEANDRE, DAMON, LOLIVE.

LEANDRE à Damon.

E te cherchois, ami, que viens tu m'annoncer

J'

Lolive.

Laiffe-nous,

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LEANDRE.

Comment ? c'est donc ainsi que su me rens service, Aprés m'avoir donné ta parole & ta foy ... DAMON.

Oh bien, te la tenir ne dépend pas de moy; Feindre auprés de Julie eft un fupplice extrême : Il faut lui dire vrai quand on lui dit qu'on l'aïme.

LEANDRE.

#ime-la donc, morbleu, (ois-en vraiment touché

DAMON.

Si la chofe arrivoit tu ferois bien fâché,
Quand même tu ferois fûr de la préference :
Tout rival inquiette, ennuye, irfite offense,
Oui tu me haïrois fi j'avois de l'amour,
Et je te haïrois moy peut-être à mon four.
LEANDRE.

Ne crains point que par là nôtre amirié s'altere,
Et fans tant réflechir fonge à me fatisfaire.:
DAMON

Ah tu pouffes trop loin les droits de l'amitié !
Va tu feras fervi: mais tu me fais pitié.

LEANDRE.

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J'ai tort, je le fens bien : mais cependant j'exige Qu'au plûtôt...

DAMON.

Laiffe-moy, je parlerai, te dis-je,

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Tas Tas Labs it to ta

SCENE VII.

DAMON feul.

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U vais-je m'engager A ma foible vertu, Trop indifcret ami, quel écueil offres-tu? Mais j'apperçois Julie. O Ciel que lui dirai-je?

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U peut-être Leandre, & quand le revertai je?
Je peux

Quelle raifon l'oblige à s'écarter ainfi

f

Du chagrin qui le tient la caufe eft fort legere:
C'eft trop s'inquietter de la fanté d'un pere,
On n'a rien, dit Lolive, à craindre pour les jours

DAMON

Leandre a cependant deffein d'aller à Tours.)
JULIE.

Employez-vous de grace à rompre ce voyage,
Damon, confeillez-lui. !.

DAMON.

Leandre eft bien peu sage : Du defir de vous plaire uniquement charmé, Il devroit mieux (entir le bonheur d'être aimé, Pour quelques jours encor vôtre hymen fe differe. JULIE.

Son pere le fouhaitte, il faut le fatisfaire :

Je ne le blâme point de ce retardement,
DAMON.

Leandre eft donc fans coeur, fans yeux, fans juge

ment ?

Quoy prêt de poffeder la divine Julie,

Bonheur dont aux dépens de fon fang, de fa vie
Il devroit achetter les précieux momens.,.
Madame, qu'il eft peu de finceres amans !
D'un pareil procedé mon amitié s'indigne,
Et d'un bonheur fi doux Leandre n'est pas digne.
NERINE.

Voila parler, Madame, & penser sensément:;,
Votre amoureux Leandre aime trop froidement:
Je prendrois là-deffus le parti le plus fage.
Tu differes, & moy je romps le mariage.
JULIE.

Vas-tu recommencer tes difcours ennuyeux ?.
DAMON.

Ahfi Leandre avoit & mon coeur & mes yeux!
Tout entier à l'amour > trop content de vous

plaire,

pour le

peres

Sans égard pour l'ami, fans crainte
Poffeffeur empreffé de vos divins appas

NERINE.

Damon affurément ne differeroit pas

Lui.

JULIE.

Ce difcours m'étonne, & j'ai peine à comprendre,

Damon..

NERINE,

Monfieur vous dit ce qu'auroit fait Leandre
DAMON.

Non, Madame, ce font mes propres fentimens :
J'ai pour vous les cacher fouffert trop de tour.

mens

Il eft temps à la fin que mon amour éclatte.
La froideur d'un ami l'autorise & me flatte,

If fon nouveau delai me permet d'efperer
Un bien, dont il a trop tardé de s'emparer.
NERINE.

L'incident eft nouveau. Quelle en fera la suite ? Qu'en dites-vous, Madame, hem

JULIE.

Je fuis interdite.

Damon', avez-vous donc perdu fens & raifon?
NERINE.

L'ami de vôtre Amant, Madame, eft un fripon: Mais j'aimerois mieux moy, mon goût n'eft pas le vôtre,

Un fripon comme lui, qu'un amant comme l'au

tre.

DAMON.

Si l'aveu de mes feux vous femble criminel,
Je le fais malgré moy, j'en attefte le Ciel.
Madame, il eft-bien vrai qu'en ceffant de me tai-

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Je fuis, je vous l'avonë, un amant temeraire, Combien prêt à parler, ai-je tremblé, fremi › Non, ne me croyez point perfide à mon ami : Quand Rofe vous parler de mon amour extrême, Ce n'eft point moy, c'est lui qui fe trahit luimême.

2

J'étois dans la Province, & loin de ce féjour
Par les lettres Leandre a preffé mon retours
J'efperois de vous voir fans trouble & fans allar-

mes

Je reviens, je vous trouve encor de nouveaux charmes,

Vêtre hymen differé, Leandre auprés de vous, Loin d'être un tendre amant, paroît un froid époux.

Dans un cœur bien épris que le penchant entraî

ne,

Qu'à reprendre les droits l'Amour a peu de pei

ne!

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