Moy je n'y cherche point tant de rafinement. xocssess:::coccoces SCENE I I I. JULIE, NERINE, CRISPIN, C'est Crifpin! CRISPIN. C'eft luy-même en perfonne. Tres-humble ferviteur. Bonjour, belle friponne. JULIET Tomaître eft-il venu?dem CRISPIN Nous venons d'arriver ! Mais il eft bien furpris, il croyoit vous trouver Mariée à Leandre, & je penfois de même, NERINE WIC Yous vous trompiez tous deux &... a bigleM JULIE Ma joye eft extrême D'apprendre que ton maître arrive en ce mo ment. Crifpin, va de ma part lui faire compliment, CRISPIN Je m'en vais l'avertir en toute diligence. L วร ****************** SCENE I V." JULIE, NERINE. NERINE. Nfin vous le voyez, chacun eft étonné Que votre hymen encor ne foit pas terminé. Quel étrange amoureux que votre beau Leandre! C'eft lui qui doit preffer, c'eft lui qui fait attendre, Et depuis plus d'un mois que cet amant cheri Vous cft par bon contrat engagé pour mari: Lorfque rien ne s'oppose à votre mariage, Il ne profite point d'un pareil avantage? Qu'attend-il, s'il vous plaît? Je vous dis en un mot, Qu'un amant qui differe eft infidéle ou fot. JULIE. Il m'a dit fes raifons, dont je t'ai fait myftere, En êtes vous contente › JULIE. Oui. NERINE. Je dois done me taire, Et croire aprés cela que Leandre fait bien : Quoique j'en doute fort, je ne replique rien, En tout ceci pourtant je fuis intereffée, Et de conclure moy je fuis un peu preflée, Le maître eft votre amant, le valet a ma foy, Le délai vous convient, il me déplaît à moy. JULIE. De femblables difcours choquent la bienséance ;. Nerine, fonge au moins que ton impatience Fait tort à notre Sexe & bleffe la pudeur. NERINE. Chansons. Depuis long-temps je fuis fille d'hon neur, Et je comprens fort bien qu'en fait de mariage La plus impatiente eft toujours la plus fage. Mais ne conteftons plus, dites-moi feulement Ce qui porte Leandre à ce retardement. JULIE. Tu l'aurois penetré fi tu pouvois comprendre Ce font-là fes raifons? JULIE Oui, NERINE. Cela fait pitié. Peut-on le contenter d'un prétexte si fade? Je crois que le pauvre homme a le cerveau malade. Qui, depuis quelques jours je vois fes yeux ha gards, Le trouble eft répandu dans fes brusques re gards: Il rêve inceffamment, il eft quinteux, bizarre ;* Je trouve auprés de vous que fon efprit s'égarre. D'où vient donc qu'il paroît fi trifte & fi diltrait Ne fe repent-il point du marché qu'il a fait à é JULIE, Me preferve le Ciel d'avoir cette pensée.. NERINE. De fes fottes raifons je fuis bien offenfée. Ceffe de le blâmer, & calme tes efprits. Tu vois que Dimon vient d'arriver à Paris. H ne me faut donc plus pour me tirer de peine', Que voir auffi Lolive arriver de Touraine? Non, depuis quinze jours Qu'il eft parti d'ici pour s'en aller à Tours... JULIE. Crois qu'il fera dans peu de retour. NERINE. Je refpire. Mais encor, s'il vous plaît, j'ai deux mots à vous dire. Quand Leandre fera devenu votre époux, Nous emmenera-t-il en Province? entre nous, J'aimerois beaucoup mieux demeurer toûjours . fille, Que de quitter Paris ; & votre famillë M'en croyoit... JULIE. Sur ee point tu peux te raffurer, Car Leandre à Paris doit toûjours demeurer; Et comme il eft fort mal avec fa belle mere, Il s'établit ici par l'ordre de fon pere; Sa Charge eft achetée, il doit inceffamment... NERINE. Charge de Confeiller › JULIE Oui. NERINE. Pour moy franchement Je fouhaiterois fort qu'il fûr homme d'épée; Mais, Madame, un plumet fied bien mieux qu'un rabar Oui, fans doute, un plumet a toute une autre force, Et pour prendre les coeurs, c'eft une douce a morce. V LEANDRE. Oilà ce cher ami qu'enfin je vous prefente; tente, Tout prêt par fon retour de me voir votre époux... Leandre, ce retour me charme comme vous ; me, Que de vos fentimens je me fais une loi, Combien dois-je cherir l'amitié de Leandre, D'un hymen, ardemment fouhaité de tous deux. Juge par la beauté de mon impatience. |